Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

 :: Les Archives :: La salle des archives :: RPs
ASH & ISLA - words i never said
Isla L. Hamilton
Isla L. Hamilton
Messages : 1212
Date d'inscription : 13/10/2014
Célébrité : Zooey Deschanel
Crédit : Melaaniee & tumblr

ASH & ISLA - words i never said Tumblr_n2z0w3Nq661sqkw3to1_250
Emploi : Rédactrice en chef de YOLO.
love out loud : Soulmates only exist in the Hallmark aisle of Duane Reade Drugs.

ASH & ISLA - words i never said Empty
ASH & ISLA - words i never said EmptySam 14 Fév - 23:03

Ashleigh & Isla

- words i never said  

« T’es SÛR qu’il y a un spa? » que j’avais demandé à Leo, énième fois, alors que sa voix épuisée à l’autre bout du fil était restée muette, probablement parce qu’il était occupé à rouler des yeux en imaginant déjà 15 autres personnes à qui il pourrait faire cette faveur. « Oui. Tu le veux alors le forfait, ou tu t’en fiches? » Je me contentai de répondre en dansant frénétiquement, augmentant le volume de la chanson qui passait à la radio, mauvaise idée parce qu’il s’agissait de la chaîne classique et que Jaime cru que je m’étais remise à faire jouer du Mozart à tue-tête pour tenter de sauver nos plantes. « Islaaaaa! On a pas le pouce vert, live with it! » Mes éclats de rire suffirent à confirmer au Whitely que oui, je prenais le deal et à infirmer au Alworth que non, je ne m’étais pas redécouvert une nouvelle passion pour les fougères en tous genres. « Le check in est à 15h. Le check out est à 11h demain matin. Tu m’enverras des photos du lit où Audrey a dormi! » Audrey, Hepburn. Je soufflai un bref « Oh…merci Leo... » rêveur, trépignant, béat, avant de raccrocher. Leo était un ange. Un ange parmi les hommes. Un envoyé du ciel, littéralement, qui avait vu en moi son prophète, ou une connerie du genre. En clair, il venait de m’offrir une nuit complète au Roosevelt, hôtel top class d’Hollywood, accompagnée d’un repas 5 services au restaurant de l’hôtel. Le truc, c’était qu’il avait réservé la chose pour le nouvel an, à la base. Mais comme on venait de lui annoncer que durant ce week-end plusieurs d’entres nous avaient prévu louer une maison à Catalina pour faire comme si on était bien riches, il allait devoir utiliser cette nuit-là à un autre moment. Et ce soir était la seule disponibilité de l’hôtel, apparemment. Lui étant pris par un truc de surf ou de food truck ou de musique, je l’ignorais en fait pour avoir été trop occupée à m’imaginer flotter dans un spa avec vue sur la ville, il avait pensé me refiler la chose. À moi, sa seule et vraie petite sœur, celle qui l’avait fait chier autant que rire, pendant toutes ces années. Je ne pris même pas la peine de me demander pourquoi il m’avait donné le truc, ni s’il avait remarqué les cernes que j’avais sous les yeux depuis plusieurs nuits aux vues de YOLO – notre magazine – qui prenait de plus en plus d’ampleur dans nos têtes à Parker et moi, mais voilà, il venait de faire ma journée. Ma semaine, mon mois. La tonalité coupa et la voix de Deklan me rappela à l’ordre. « Heeeeeey! » « Hey! » Je n’avais pas vu le Monaghan dans les derniers jours, lui étant occupé avec son band, moi avec le boulot, et le simple fait de l’avoir au bout du fil me fit sourire comme une gamine un brin idiote. « T’as quelque chose de prévu ce soir? » que j’osai de but en blanc, parce que bon, si j’avais une nuit à passer à l’hôtel et que je ne pensais pas au copain d’abord pour la partager, c’était un brin étrange. « J’ai un truc de prévu avec les gars. On voulait aller au Amoeba voir les derniers équipements à enregistrer qu’ils ont reçus! » Han. Comme si ma présence dans des draps de soie et de la nourriture jusqu’à l’explosion n’allaient pas le convaincre de lâcher ses potes pour moi ce soir?! « Parce que Leo m’a offert une nuit à l’hôtel avec un dîner 5 services et l’hôtel a un spa et… » Silence. « J’aurais vraiment voulu venir, mais je peux juste pas... Si j’avais su avant, j’aurais pu me libérer, mais là c’est un peu tard, non? » Silence, bis.

C’était moi, ou quelque chose clochait? J’abrégeai le tout, n’ayant simplement pas envie de poursuivre la conversation avec les doutes qui commençaient à s’immiscer dans mon esprit. Oui, ça allait relativement bien entre nous deux depuis la finalisation du divorce, depuis mon retour de Londres, depuis qu’Ashleigh savait tout. Mais il y avait encore quelques tabous, encore quelques silences, encore quelques malaises. Ça avait été beaucoup à prendre sur ses épaules, mais comme la dernière soirée « officielle » où tout allait bien avec Deklan, à savoir la soirée du tremplin, la dernière note avait été légèrement intrigante... J’avais fait les premiers pas, je lui avais dit que je l’aimais, mais sa sœur débarquant au même moment avait coupé la suite. Si j’additionnais ça à la discussion qu’on avait eu sur la plage rien qu’avant, où il m’avait glissé un mot sur son avenir idéal, sans vraiment mentionner ma présence, ça finissait par assombrir un brin nos retrouvailles. Depuis, plus rien. Aucune mention, aucune discussion à ce sujet, rien que nous deux avec nos horaires difficiles à concorder, nous deux et quelques heures, ou quelques minutes même, à se retrouver chaque semaine, à laisser nos corps faire le reste, à discuter de banalités, à éviter le côté « romantique » de la chose, ou du moins, à faire comme si c’était réglé. Mais voilà que je retombais dans mes idées noires, encore. J’avais décidé de ne plus faire dans le compliqué, surtout depuis qu’Ash ne me parlait plus et que le côté cachette de notre relation n’avait pas lieu d’être. À partir de là, je ne voulais plus me casser ni la tête, ni le cœur, et l’idée de devoir avoir la discussion, la vraie, avec Deklan, me tentait autant que me terrifiait. Je secouai la tête, autant physiquement que mentalement, me levant du lit pour commencer ma maigre valise. Je prendrais la soirée rien que pour moi alors. Personne d’autre. Et vite comme ça, je ne me rappelai même plus d’à quand remontait les derniers moments où j’avais vraiment été seule. Avec Jaime et Muffin comme colocs, avec Deklan, avec Leo, avec tout le monde, il ne m’arrivait presque plus d’être toute seule. Quelques livres s’ajoutèrent à mon sac et mon pyjama le plus horrible puis hop, j’étais prête à filer.

J’arrivai même quelques minutes à l’avance, garant ma voiture et profitant du soleil californien encore un peu avant de passer chercher la clé de la chambre. On me fit signer deux ou trois papiers et prendre une clé magnétique avant de me laisser libre de voir par moi-même où se trouvait le fameux spa – la réceptionniste m’avait confirmé que leurs bains thérapeutiques étaient les meilleurs de la ville pour détendre les muscles endoloris, iiii! – et par le fait même, ma chambre. Je pris même les escaliers, débordante d’énergie, enthousiaste face à toutes les possibilités d’activités qui s’offraient à moi. D’abord je déposerais mes bagages, puis je filerais en exploratrice, je passerais du côté du gym pour une petite course sur le tapis roulant, et ensuite direction le spa bien mérité. Puis je reviendrais à la chambre, je passerais une bonne heure à me préparer, je descendrais au bar pour l’apéro, j’écouterais le band de jazz au lounge, je filerais ensuite à la salle de bal pour profiter du gourmand repas et ensuite je… La carte d'entrée laissa la porte s’ouvrir d’elle-même et ce fût suffisant pour que le fil de mes pensées s’arrête sec. « Ashleigh? »

Mon premier réflexe aurait été de valider si j’étais bien à la bonne chambre, mais quelque chose me disait que je n’arriverais pas à décoller mes pupilles d’elle tant la surprise était suffocante.


Revenir en haut Aller en bas
http://youobviouslylackoriginalitymag.tumblr.com/
Invité

ASH & ISLA - words i never said Empty
ASH & ISLA - words i never said EmptyMer 11 Mar - 0:44

Ashleigh & Isla
- words i never said  

C'est louche. Franchement, de la part du frangin, quelque chose d'aussi sympa ça cache toujours une saloperie. Traitez-moi de parano si vous le voulez, mais en vingt-neuf ans il n'a jamais claqué autant d'argent pour ma gueule, rien que lâcher trente dollars pour mes beaux yeux, pour me dépanner, ou même payer sa tournée au Brennan c'est trop lui en demander. Alors une nuit dans un hôtel de luxe en cadeau, non, il y a anguille sous roche. Il s'est pointé ce matin à mon appartement la bouche en cœur et une enveloppe dans les mains. Pas une seule fois il n'a râlé, pas une seule fois il m'a envoyée chier, au contraire, il s'est montré tout sucre tout miel. « Considère ça comme un cadeau d'anniversaire en retard. » Voilà, ça y est, le monde tourne à l'envers, les poules ont des dents, le ciel va nous tomber sur la tête. Il n'y a pas que le cadeau qui est en retard, les Mayas se sont plantés, c'est 2014 et non 2012 que la vie s'arrête. « De combien d'années ? » En même temps, je ne m'emballais pas trop encore, je ne savais pas ce qu'il planquait dans cette fichue enveloppe qu'il m'a alors tendue. Et là, je me suis laissée tomber sur le canapé en voyant ce qu'il m'offrait. D'où ça sortait ? Je n'ai jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit ni spécialement voulu le faire, il le sait, il me connaît parfaitement. Pourtant c'est bel est bien son cadeau. « J'suis censée en faire quoi ? J'ai déjà un lit. » Je n'ai pas su comment réagir, et je pense que je ne le sais toujours pas. J'ignore si c'est mon sixième sens, mon instinct d'ancien flic ou juste le fait d'avoir régulièrement été victime de ses mauvaises blagues, mais je sens qu'il y aura un retour de manivelle. Il aurait déjà flingué ses reins ou son foie ? Il m'amadoue pour un don d'organe ? « Un merci t'écorcherait la gueule ? » J'ai juste froncé les sourcils et croisé les bras. La politesse et les Monaghan, hé. « Bon, écoute, fais-en ce que tu veux. Brûle-les, même, si ça te fait plaisir. » Et il m'a laissé là, le cadeau dans les mains. J'ai posé l'enveloppe sur la table de salon et suis allée me prendre une bière, que j'ai bu en fixant la chose comme si c'était une bombe sur le point d'exploser à tout instant, dans le genre Mission Impossible vous voyez, de la fumée aurait commencé à s'échapper du papier et pfffft, terminé. Ça semblait être on ne peut plus vrai. Je n'avais donc plus qu'à y aller, dans l'attente du ''gotcha'' que j'appréhendais tant. Mais même sur place, tout laissait à croire qu'il n'y avait pas de prank. Aucune caméra suspecte dans le hall, hormis celles de la sécurité, pas de Deklan mal déguisé avec une moustache grossière, bref, rien à signaler. J'ai chopé la clé et suis aussitôt montée à la chambre payée par le frangin, toujours avec ce nœud à l'estomac, cette appréhension dévorante, mais plus les minutes passaient et plus je me sentais stupide. Je n'étais peut-être qu'une putain de parano, ouais, qui ne s'attend plus à ce que son frère se montre gentil sans arrières pensées. Peut-être qu'il réalisait enfin que m'avoir pour sœur n'était pas une plaie, qu'il pouvait en être reconnaissant.

La chambre est juste époustouflante, vraiment. Je ne me sens pas à ma place avec mon jean et mes baskets, je ne colle pas à l'endroit, ni à la clientèle, ce qui explique les regards des gens. Mais pour l'heure, je m'en moque et telle une gamine je plonge sur le lit. DAMN ! Ça mérite ses cinq étoiles ! Je me précipite dans la salle de bain et choure les échantillons de produits que je trouve tout en admirant la propreté impeccable. Aucune trace d'humidité sur les joints du carrelage, pas même une quelconque humidité dans l'air. Je fixe la baignoire longuement, je reste probablement immobile plusieurs minutes avant de me décider à faire couler l'eau. Je n'ai pas pris de bain depuis des siècles et ne me souviens même plus de ce que ça fait d'être étendue dans l'eau chaude. Si les douches restent plus pratique à mes yeux, je ne vais certainement pas me privée de cette opportunité de luxe. Je me sens un peu comme Kevin McCallister, laissé une fois de plus par sa famille, profitant du confort qui lui est offert. Encore que je ne suis pas prête à appeler le service d'étage, je ne sais pas encore jusqu'où va le cadeau, si c'est pour payer un bras la moindre noix de cajou, well, je préfère éviter.  Le temps que la baignoire se remplisse je retourne dans la chambre et tente de mettre un peu de musique. Cependant, moi et la grande technologie... Je décroche le téléphone pour demander de l'aide à l'accueil, mais aucune tonalité. Étrange. Mon portable ne semble pas non plus capter le moindre réseaux. What the fuck ! Je vais pour descendre directement au hall, mais la porte reste close. Ok, pas de panique. Mais le simple fait de me le dire booste mon rythme cardiaque. Voilà. VOILA ! JE LE SAVAIS ! C'était un coup fourré ! Je tambourine à la porte et appelle à l'aide en hurlant de plus en plus, mais rien, personne ne semble m'entendre. Je file couper l'eau et sors sur le balcon qui, à moins d'être une acrobate qui s'ignore, ne me sera d'aucune aide, surtout pas à cette hauteur. Je m'assois sur le lit et cogite à d'autres solutions qui ne demanderait pas de mettre ma vie en péril, seulement je sèche. J'essaye aussi de comprendre à quoi joue Deklan. Qu'est-ce que ça peut bien lui apporter de me séquestrer ici ? Dépenser autant de tunes uniquement pour m'enfermer dans une piaule, well, faut être sacrément tordu et surtout avoir du fric à jeter par les fenêtres. Je me lève et fais les cents pas quand j'entends le déclic de la serrure et la porte s'ouvrir. Je me fige et tourne la tête, m'attendant à voir mon con de frère débarquer tout sourire.

Sauf que, non, ce n'est pas Deklan. Son plan est encore plus machiavélique que ça puisque c'est Isla qui entre. « Je vais le tuer ! » Et tandis que je la vois vaguement tituber  sous le choc – ce qui m'indique qu'elle n'est pas dans le coup – je me précipite sur la porte, mais trop tard. Celle-ci se referme, nous faisant prisonnière d'un jeu malsain. Je tambourine une nouvelle fois mais sais à présent que c'est vain. Il a tout prévu. J'ignore comment, mais la porte, le téléphone, c'est lui. « 'CHIER ! » Je me laisse glisser le long de la porte tout en évitant de croiser le regard de la petite brune. Si les choses se sont calmées depuis ce soir au Brennan, si je l'ai laissée m'approcher à l'enterrement, si on avait même échangé quelques mots alors que Dek' et elle se la jouait relation longue distance, je n'étais pas encore prête à un tête à tête forcé. C'est à ce moment que le téléphone sonne. Ouais, ce connard de téléphone qui faisait le mort tout à l'heure. Je me contente de pousser un profond soupir et me cache le visage dans les mains. Je vais le tuer, oui, pour sûr. Je prendrai mon temps, il regrettera d'être venu au monde. « Il doit vouloir se vanter. » Chercher à se faire mousser, qu'on s'émerveille devant son ingénieux plan. Qu'il aille se faire foutre ! « On est quoi ? Des saloperies de pions, pour lui ? Il n'a pas autre chose à faire que de nous manipuler ?! » Comme je limite ma présence dans les soirées en groupe, et donc en présence d'Isla, il a décidé de nous coller dans une chambre ? Comme dans une mauvaise télé-réalité ? Le téléphone continue de sonner pendant que je râle mais je ne bouge pas d'un pouce.

Revenir en haut Aller en bas
Isla L. Hamilton
Isla L. Hamilton
Messages : 1212
Date d'inscription : 13/10/2014
Célébrité : Zooey Deschanel
Crédit : Melaaniee & tumblr

ASH & ISLA - words i never said Tumblr_n2z0w3Nq661sqkw3to1_250
Emploi : Rédactrice en chef de YOLO.
love out loud : Soulmates only exist in the Hallmark aisle of Duane Reade Drugs.

ASH & ISLA - words i never said Empty
ASH & ISLA - words i never said EmptyMar 21 Avr - 22:23

Ashleigh & Isla

- words i never said  

J’aurais dû m’en douter. Mais ma naïveté avait encore une fois battu des records, comme la fois où Ash m’avait dit à la blague que la neige goûtait le sucre et que je l’avais crue. Ou quand Miccah et Brent m’avaient fait croire que les jumeaux à la naissance se partageaient tout et qu’ils n’avaient seulement qu’un bras et une jambe, et qu’il fallait remplacer les espaces vides par des membres en plastique. Ou alors quand Parker et Benji s’étaient mis en tête de me faire gober qu’au Brésil, les gens buvaient de l’alcool fait à partir de noix du Brésil que j’avais tenté de reproduire encore et encore, redoublant de science et de livres de cuisine pour en faire cadeau à des potes que je m’y étais faits. J’étais conne, conne, conne, et j’avais bien beau passer le tout sur le fait que j’étais simplement ouverte à faire confiance au monde et à toutes les belles personnes et les merveilleuses opportunités qu’il me présentait, le monde lui, m’en offrait tout autrement. Je devrais m’y faire, avec les années. Presque trente ans, à quelques mois près, et malgré les trucs géniaux qui m’arrivaient, la majorité du temps mes grands yeux de bichette et mon sourire de gamine me trahissaient à la vitesse grand V. Ma mère qui part dans la nuit après m’avoir dit qu’elle allait chercher ma saveur favorite de biscuits au supermarché, mon père qui m’embrasse sur le front le matin, en me souhaitant une belle journée et en me promettant que le soir, on irait voir ce film que j’attendais tant au cinéma, ce film que j’avais clairement renié après avoir entrevu le regard clos d’un paternel qu’on mettait en terre quelques jours ensuite. Je tombais dans le drame, mais j’avais l’habitude, de croire. De croire que tout irait toujours bien. Pour moi, pour les autres, pour nous, aussi. Que tout finirait par s’arranger, et malgré le fait que je me la jouais indépendante à la surface, une fois les rideaux tirés, une fois la tête sur l’oreiller, une fois les plus infimes rappels de ma vie d’avant, de notre amitié de toujours qui refaisaient surface, c’était trop. C’était dur. C’était si douloureux que je faisais comme si de rien n’était, parce que c’était toujours plus facile de nier. Dans ses bras à lui, à Deklan, qui me connaissait trop pour voir que je cachais la vérité comme la plus maladroite des menteuses. Aux côtés de Jaime, de Leo, de Parker, de Sloan, de tout le monde, où je ne perdais pas une once de seconde à m’étendre sur comment j’allais, vraiment. J’évitais, comme je le faisais si bien, comme je l’avais appris par cœur. Mais j’espérais encore quand même, fort, toujours, que je ne reperde pas Ashleigh une deuxième fois. Pas pour vrai, surtout pas.

Et mon karma se moquait bien, là, filant un highfive à Leo, regardant la scène. Celle où Ash est assise sur le lit, dos à la porte, la tête tournée dans ma direction lorsque je passe le seuil. Je n’ai même pas le temps de dire quoique ce soit, de contrer une attaque verbale qui ne vient pas parce qu’on n’est pas comme ça, parce qu’on s’est déjà tout dit, parce qu’elle m’a déjà déversé tout son venin et que j’ai préféré faire les froussardes, les trouillardes de premier niveau à éviter tout, tout, tout et encore. Elle s’élance et maudit un « il » que je n’arrive pas à figurer, ou alors que je reconnais très bien. Visage rieur, sourire fendu jusqu’aux oreilles, mains qui applaudissent bruyamment la scène, et je me sens des pulsions meurtrières pour ce meilleur ami, ce frère qui m’a toujours protégée, et qui aujourd’hui à remis un clou dans l’étendue de sa stupidité. « Leo t’as fait un cadeau, toi aussi? » que je souffle, partageant son étonnement, ses soupirs, son énervement. On n’arrivait pas à régler notre dispute, mais ce n’était surtout pas pour qu’on nous vienne en aide ou ait pitié. Je ne voulais pas du tout de l’un ou de l’autre, que quelqu’un se foute le nez dans nos affaires, que tout se gâche encore plus parce que j’aurai fait l’erreur de trop laisser couler plutôt que de prendre les choses en main. Il fallait que je prenne les choses en main. Je vois la blonde s’élancer dans ma direction, et le souvenir d’un de ses matchs de derby me revient en tête, me forçant à me pousser hors de son chemin, de crainte qu’elle ne pratique une nouvelle technique de blocage sur mon nez. Nope, elle ne fait que se figer devant la porte de la chambre, close, la fixant en grognant. « Qu’est-ce que… » que je tente, avant de voir Ashleigh se laisser glisser sur la porte, et que je comprends le tout. Plutôt que de seulement nous coller au même endroit au même moment, Leo a poussé la note en nous… « JE vais le tuer. » j’ajoute, en validant que ouais, la porte de la chambre est bien verrouillée. De l’extérieur.

C’est silence maintenant, alors que je sens mes pulsions de claustrophobie enfouie au fin fond de mes poumons décider de refaire un brin de jasette. Et si on était vraiment prises ici, pour toujours, pour aussi longtemps que ça prendrait? Et si, dans un effort de vouloir nous réconcilier, Leo avait laissé ses aptitudes de peace and love trop loin en sous-estimant Ash et moi, sous stress? Je n’ai pas besoin de paniquer un peu plus au sujet de la suite que déjà, l’ambiance lourde et sans mots se fracasse d’un coup de téléphone. La sonnerie me coupe le souffle un brin, j’ai quasi l’impression d’être dans un film d’horreur dont 1,34% de nous en sortira vivant et je préfère avancer à tâtons vers le combiné alors que la blonde s’y refuse, maugréant, et je la comprends mais well. Il faut ce qu’il faut. Aussi bien comprendre le fond de la pensée du surfeur avant d’aller plus loin. Autant savoir exactement ce qui se passe, avoir le plus de détails possible entre les mains pour lui faire payer cher par la suite que de rester dans l’inconnu. Je hais l’inconnu. « Où est l’haut-parleur sur ce truc? » je me parle à moi-même, laissant la ligne sonner encore et encore, avant de trouver le bouton nécessaire qui fera résonner la voix victorieuse du Whitely à travers la chambre. « Bonsoir, mesdames. » Leo a ajouté une ou deux notes plus graves à son ton, parlant lentement aussi, et je roule des yeux en l’imaginant craquer ses jointures à la Dr No. « Abrège Leo. Elles doivent déjà avoir sorti le jell-o ou un truc du genre. » Et cette voix, cette voix, me cloue direct sur place. Deklan? Celui qui sait exactement comment je me sens, celui qui a tout lu, tout vu? Celui qui a dû me ramasser à la petite cuillère après que j’ai eu à recroiser Ashleigh à son appartement. Celui qui se doutait bien que quelque chose avait changé, depuis l’enterrement, ignorant nos brefs rapprochements qui avaient été comme un baume, tout petit, mais vrai, pour moi. « Deklan? T’es dans le coup toi aussi?! » Évidemment. Évidemment, qu'il était dans le coup. L'un n'allait pas sans l'autre quand on parlait de grosses conneries. Je tourne la tête vers Ashleigh qui ne semble pas plus heureuse que moi, voilà au moins un truc qui nous rapproche. « Oh, calmez-vous déjà. » Leo joue avec sa vie à tous les jours, mais là, je crois qu’il a atteint un nouveau niveau de danger. « On tenait simplement à faire le bien. » Il se moque et je sens que la Monaghan n’en tient pas à rire. Et même si habituellement je me la joue pacifique, là, je me découvre des envies plutôt violentes envers ceux qui ont joué un peu trop aux curieux.

« Et vous pouvez m’expliquer ce que « faire le bien » ça signifie pour vous deux? » J’hésite entre être triste de voir qu’on en est rendues là, et excédée qu’on nous traite comme des gamines incapables de régler nous-même notre différend.  

Revenir en haut Aller en bas
http://youobviouslylackoriginalitymag.tumblr.com/
Invité

ASH & ISLA - words i never said Empty
ASH & ISLA - words i never said EmptyMar 30 Juin - 13:45

Ashleigh & Isla
- words i never said  

Leo. Bah voyons, ça prend du sens, mon frère n'est pas assez malin pour organiser cette embrouille seul. Il n'a pas les épaules pour être le cerveau de l'opération, le coup de la chambre dépasse ses capacités. Ouais, je suis mauvaise, mais j'ai de quoi. Je lui avais bien fait comprendre, dès le départ, qu'il n'avait pas à se mêler de ma vie, même s'il se glisse dans le pieu d'Isla. Qu'elle soit sa copine ou non, nos problèmes ne le regardent pas. En fait, si, puisqu'il en est la cause principale, l'étincelle qui a tout fait péter, cependant je suis une grande fille et je démêle mes propres nœuds. J'ai choisi de m'isoler, de me couper un brin des autres, de faire ma sauvage. Car c'est plus facile. Ruminer dans mon coin, dans le noir, casser de la Siren pour faire passer ma rage, m'en prendre à des gens dont je me fous, faire une pause, ne plus rien attendre des autres pour ne plus être déçue. C'est ma méthode, ça l'a toujours été. La haine des inconnus, une insulte jetée à la légère, est plus facilement gérable qu'un froid venant de quelqu'un qu'on aime, que de se faire ignorer, que de sentir les gens s'éloigner. On s'en remet sans avoir le cœur bousillé, c'est éphémère Ça ne vous obsède pas matin et soir, ne vous pousse pas à vous retrouver prostré sur votre canapé, un paquet de mouchoir à portée de main, les yeux rougis, la gorge douloureuse. Ça évite de guetter le moindre message, le moindre petit bout de drapeau blanc agité qui ne viendrait pas. Je passe probablement pour une conne, certains doivent y voir du drama, mais c'est pour me protéger, pour que la chute soit moins rude au cas où notre amitié soit vraiment du passé, qu'une illusion que j'aurais nourrie. Sauf qu'apparemment je n'en ai pas le droit, parce qu'ils en ont décidé autrement. Que je dois rouvrir cette plaie, en voir la cause évoluer sous mes yeux comme si on lançait du sel dessus. J'étouffe, je suffoque, je meurs lentement tandis que j'évite son regard, le mien toujours planqué derrière mes mains. Son propre énervement me permet de retrouver un semblant de souffle, je n'aurais pas pu gérer la douce Isla, avec ses yeux qui débordent d'excuses, ça n'aurait fait que m'enfoncer dans mon rôle de garce, d'hystérique. Je suis bien trop fatiguée psychologiquement pour endosser ce personnage une nouvelle fois et bien trop fière pour avouer la douleur qui me traverse.

« Allez vous faire foutre. » Que j'éructe en direction du téléphone alors que les gars lâchent leurs premiers mots. Ils semblent si heureux et confiants de leur coup que je les hais en cet instant. N'ont-ils pas envisagé que ce serait violent pour nous ? Pour moi ? C'est certainement égoïste comme pensée, mais j'y vois là une nouvelle trahison balancée au visage, me sens telle une marionnette prisonnière de leurs fils, un simple jouet qu'on manipule. Insignifiante. Un accessoire dans la vie de mes proches, de ceux que j'estime, pour qui je pensais avoir un minimum de valeur. Le plus con dans cette histoire, c'est que ça me renvoie à ce cette peur de l'abandon qui a hanté toute mon enfance. Déclenchée par le comportement de ma mère, qui s'est repointée lorsqu'Isla a pris ses distances à l'université, avant de partir tout simplement, sans un mot. Qui est revenue, encore, quand j'ai appris sa liaison avec Deklan et son mariage fou, en même temps que les autres clients qui circulaient dans ce couloir, au pub. Parce qu'au fond de moi, une voix m'accuse, me dit que je le mérite, que je finirai ma vie seule. Que je ne suis pas assez intéressante, assez intelligente, que je ne suis pas de celles qu'on aime sincèrement, sans effort, mais de celles qu'on tolère un temps avant de se lasser. Et si je n'étais qu'une distraction passagère ? Un appui temporaire ? Un putain de bouche-trou ? Ouais, le psy du commissariat s'en est donné à cœur joie, à mon avis, et là il se frotterait les mains si j'étais encore de la partie car je suis un exemple d'insécurité, une boule de nerfs guidée par son manque de confiance. « On se calme si on veut. » Je ne cède pas aux larmes, non, je fais de mon mieux pour les refouler, pour les dissimuler. « Vous réalisez que, ce que vous faites, ça s'appelle de la séquestration ? Qu'on pourrait très bien porter plainte contre vous ? Et contre cet hôtel ? » Je ris jaune, renifle bruyamment. « Hé, merci hein, on va pouvoir se faire un petit magot. » L'humour, autre défense que j'ai en réserve. Ça m'aide à passer pour plus con ou plus cynique, à voiler ma vulnérabilité ridicule. Pour ne pas l'exposer, pour ne pas l'imposer aux autres, persuadée qu'ils ne s'éloigneraient que plus vite.

Je pousse un long soupire et me relève pour m'approcher de ce maudit téléphone. « Bon, les Big Brothers en herbe... » Parce que ouais, ça ressemble à de la mauvaise télé-réalité – pléonasme, je sais – ou un talk show à la con pour qu'on se donne en spectacle. « C'est quoi le plan ? » Que j'enchaîne après la question d'Isla, trop agacée pour leur laisser le temps d'en placer une. Ils se pensaient malins, je n'y voyais que des lâches, des planqués. Parce qu'ils se doutaient certainement que leur idée n'était pas si bonne et qu'ils ne voulaient pas affronter les conséquences. « De la boue va apparaître et on va devoir improviser un match de catch ? Les mecs du Brennan ont déjà lancé les paris ? » Je fais de grands gestes grotesques, brasse de l'air à défaut de pouvoir étrangler mon frère. « Qu'est-ce que vous attendez de nous, franchement ? » D'où des mecs pensaient pouvoir arranger un conflit de filles ? Se taper sur la gueule puis se réconcilier autour d'une bière, ce n'est pas notre technique. Quel fantasme débile leur était venu en tête ? Qu'on se fasse une pyjama party, bataille de polochon et tout le tralala, en petite tenue, après avoir vidé nos sacs ? « Que vous creviez l’abcès. » Mes bras retombent mollement le long de mon corps face à cette naïveté. Ne sont-ils pas censés nous connaître, depuis le temps ? « Ouais bah y'a autre chose que j'vais crever. » Les pneus de sa caisse, pour commencer. Les quatre. Peut-être même que je ferais sauter un rétro dans la manœuvre. Je recommence à tourner en rond dans la chambre, tel un lion en cage, à cogiter cette fois sur une possible vengeance contre nos geôliers. La voiture n'est pas assez spectaculaire ou représentative de la colère qui me monte au nez. « Et on sort quand ? » Question soufflée alors que je croise les yeux bleus de ma partenaire d'infortune. La réponse se fait attendre et ma respiration s'accélère à mesure que mon angoisse grandit. « Quand vous serez réconciliées. » « Ou dès que l'une est mise ko. » Je me pince l'arrête du nez et me mure dans le silence. « Wait... je plaisante, hein. Les filles ? » C'en est trop. Qu'il prenne la situation, ma vie, comme une plaisanterie c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. J'arrache la prise du téléphone et met fin à cette communication inutile.

Revenir en haut Aller en bas
Isla L. Hamilton
Isla L. Hamilton
Messages : 1212
Date d'inscription : 13/10/2014
Célébrité : Zooey Deschanel
Crédit : Melaaniee & tumblr

ASH & ISLA - words i never said Tumblr_n2z0w3Nq661sqkw3to1_250
Emploi : Rédactrice en chef de YOLO.
love out loud : Soulmates only exist in the Hallmark aisle of Duane Reade Drugs.

ASH & ISLA - words i never said Empty
ASH & ISLA - words i never said EmptyDim 23 Aoû - 3:07

Ashleigh & Isla

- words i never said  


Juin, 2003  

« Ça va, Isla? » Ashleigh avait les cheveux plus longs, plus volumineux. Un truc que j’avais appris à force de lire le Vogue de l’époque, le brushing à la Sandy dans Grease, le truc bien crêpé. J’avais passé la dernière heure à faire aller rageusement mon peigne à travers ses mèches, me gardant l’esprit ailleurs, ailleurs, bien loin. C’était con et c’était tout à la foi, et le pire, c’était le silence. Le foutu silence. Je n’osais plus parler, plus ouvrir la bouche, plus réfléchir non plus, l’impression que tout transparaîtrait trop vite à travers mes yeux, à travers leur tristesse, leurs iris brouillés, les larmes que j’y retenais. Je lui avais dit qu’il fallait tout arrêter. Le visage d’Ash ne me lâche pas, et elle insiste, les mains sur les hanches, la tête qui se penche sur la droite, les sourcils qui se froncent. « Ouaip, c’est juste la cure minceur que je me suis affligée cette semaine, je me sens encore faible. » Je hais ça, je hais tout de ça, je hais lui mentir, je hais avoir à choisir, je hais ce sourire que je me force, sur les lèvres, les lèvres écarlates, le rouge que j’ai choisi pour lui, rien que pour lui. « Je t’avais dit que c’était complètement con de faire ça. Et puis ça paraît du tout. » Cette connerie quand même. Cet appétit qui manque, ces cernes qui creusent mon visage, ces baisses d’énergie qui me font frôler l’évanouissement depuis les derniers jours, c’est ma faute, entièrement ma faute. Le sommeil qui s’effrite, les pleurs qui sont incontrôlables, je lui ai tout fait passer comme étant une détox à la con que j’avais suivie à la lettre pour être svelte pour la graduation, alors que ce n’était que la conséquence logique de ce à quoi j’avais mis fin. Pour elle. Pour lui. Pour moi, surtout. La robe moule mes hanches qui ne demandent qu’à sortir, qu’à gonfler, mais qui restent frêles, délicates, cassantes. Mes jambes fines se tortillent l’une autour de l’autre alors que je reste bien assise sur le lit, la regardant finaliser son mascara selon les trucs que je lui ai donnés. Elle me fait dos maintenant, mais le miroir qui renvoit mon reflet arrivera à me trahir si elle attrape mon regard fixe, vide, le temps de quelques secondes. Je l’évite, je la fuis, j’esquive en allant chercher un truc, n’importe quoi au frigo. « Une bière avant l’arrivée de la limo? » Elle acquiesce – of course – et je profite de l’absence de mes tantes pour m’enfuir à la cuisine, respirer un peu, souffler, ouvrir l’armoire à alcools forts et y attraper la première bouteille que j’y trouve. Vodka, tiens. Ça fera très bien l’affaire. Une rasade, puis une autre, j’en échappe sur mon menton et je panique en imaginant ma robe souillée mais elle y a survécu. J’essuie et je remonte, que je me promets. J’étais si bien partie, j’avais les bières en main, j’avais les souvenirs derrière, lorsque son regard croise le mien à travers la fenêtre donnant sur la rue. Merde, merde, merde. « Qu’est-ce que… » Je n’arrive même pas à finir ma phrase qu’il s’avance, qu’il m’attrape sans même que la porte d’entrée se referme, qu’il passe ses bras autour de ma taille pour me rapprocher à lui, pour me serrer contre lui, pour me rappeler tout ce que j’ai perdu, tout ce que j’ai choisi de perdre. « Je m’en fiche, qu’elle sache. » Il a les cheveux hirsutes – encore plus que d’habitude. Il a un t-shirt de la veille, je sais parce qu’il sent horriblement mauvais. Il a les yeux fous, qui détaillent tout ce qu’ils peuvent. Il a la poigne ferme, sans doute aucun, insistant, tellement dangereux. « Je peux pas. Je peux plus. » Et cette expression, son expression. Je m’en souviendrai toujours. Deklan qui comprend enfin que ouais, c’est fini. Que j’ai choisi sa sœur alors que je ne voulais pas choisir de toute façon. Deklan qui s’écarte, Deklan qui que je refuse, Deklan, et la fin. Notre fin.

2015

Ashleigh et ses menaces aux garçons me ramènent à l’instant présent, à leur bourde, à la mienne. Comme si, plus de 10 ans après, je pouvais moins gaffer que ce soir-là, comme si c’était humainement possible qu’elle passe par-dessus mon mensonge, qu’elle accepte, qu’elle laisse aller. Je la connaissais par cœur, je savais la lire comme personne, et là, je savais que j’étais allée trop loin. Que peu importe ce que je dirais ou ce que je ferais, c’était peine perdue. D’un autre côté tout de même, je n’avais plus rien à perdre. Plus rien, sauf eux. Et j’avais déjà tout fait tellement tout mal que je ne pouvais pas faire plus pire, que je croyais. Que j’espérais. « Perds pas ton temps à leur parler de séquestration, ils savent sûrement pas comment l’épeler même. » que je souffle à l’attention de la blonde seulement, moqueuse, excédée. Ils savaient qu’on allait être furax face à ça, ils savaient qu’ils prenaient un risque de con en attrapant la situation autant en main. Mais en même temps, on ne leur avait pas laissé le choix. Nous, et nos attitudes bornées. Elle dans son refus, moi dans mon déni. Pas meilleure l’une que l’autre. Les gars en rajoutent, ils expliquent la suite des choses et évidemment, Ashleigh est tout sauf d’accord. Elle déteste ne pas avoir le contrôle, aussi minime soit-il. Elle déteste les surprises, elle déteste que l’attention, que les attentes soient portées que sur elle. Elle déteste être à l’extérieur du plan, surtout. Qu’on ne l’ait pas mise dans le secret, qu’on lui ait caché quoi que ce soit, qu’on l’ait exclue. Parce que c’était ce qui arrivait là. Les gars l’avaient exclue, tout comme moi, et lui avaient mis les faits, direct au visage. Je pouvais pas croire qu’ils avaient tout imaginé tous seuls, je pouvais pas croire qu’ils avaient pris ce risque, je ne pouvais tout simplement pas, mais voilà que c’était là où on en était. Et dès qu’ils lui avaient dévoilé la suite, elle avait arraché le fil du téléphone d’un geste décidé, sans regarder en arrière, sans même me regarder, moi. Well.

« Ils ont les clés, et ils sont dans le couloir, ou?... » je m’interroge, face à ce qu’ils disent, face à notre emprisonnement, face à ce qui suivra. Parce qu’ils ont dû payer une somme faramineuse pour que l’hôtel décide de les suivre dans leur plan, et de bel et bien nous enfermer. Genre, ils n’ont sûrement pas dû entrer dans les détails avec eux, ils ont dû se a jouer low profile, sans trop de détails, parce que jamais je ne pourrais croire que les propriétaires, que les dirigeants de l’endroit aient accepté quoi que ce soit lié à une séquestration, comme Ashleigh le mentionnait plus tôt. À moins que… « Wait. Tu crois que la  chambre est à notre nom, ou au leur? » Ma nouvelle question en suspens, je me lève du lit où j’étais sagement assise comme à l'époque, contourne Ash qui me fixe, dans l’attente de la suite de ma réflexion. Et plus j’y réfléchi moi-même, plus tout me semble clair, limpide. « L’hôtel n’est certainement pas au courant de ce qui se trame. » je murmure, je marmonne, je cogite, je rebranche le téléphone même, concentrée. Et mes doigts suivent le clavier, une fois la tonalité revenue. Ils suivent le clavier et ils me mènent directement là où je veux aller. « Réception? » « Oui, bonjour. » que je m’entends répondre, souriante au possible. « Pourriez-vous me confirmer que cette chambre est bel et bien au nom de Leo Whitely? Ou peut-être même de Deklan Monaghan? Mes deux amis sont beaucoup trop confus pour se souvenir lequel des deux à réserver et c’est plutôt gênant. En passant, vos draps sont super confortables. Et le bain, oh le bain! » Mon small talk complètement insignifiant est amplement assumé, et je fais signe à Ash que j’ai les choses bien en main alors que j’hoche positivement de la tête à l'écoute de la réceptionniste à l’autre bout du fil qui me répond comme si de rien n’était, complètement sous le charme de mes conneries. « Merci, vous êtes tellement gentille! » Je raccroche, sèchement. « La chambre est au nom de Deklan. Réservée à l’aide de sa carte de crédit. »

Pauvre mec, quand même, que je pense, m’avançant lentement vers l’objet de mes désirs. « Ce qui veut dire, as you already know, que le mini-bar aussi est lié à cette carte. » J’ouvre la porte, innocemment. « Je te sers quoi, donc? »

Revenir en haut Aller en bas
http://youobviouslylackoriginalitymag.tumblr.com/
Contenu sponsorisé

ASH & ISLA - words i never said Empty
ASH & ISLA - words i never said Empty
Revenir en haut Aller en bas
 :: Les Archives :: La salle des archives :: RPs
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» You could have it all - DEKLAN & ISLA
» [LONDRES] Parker & Isla - You obviously lack originality
» RAPH&ISLA - give it up, turn it loose
» CHRONOLOGIE - Isla L. Hamilton
» The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA