« JE VOUS AI DIT AU MOINS CENT FOIS QUE JE N’EN VOULAIS PAS DE CE TRAÎTEMENT !! » Les infirmières me regardent toutes avec un air éberluées. Elles ne comprennent donc pas que j’en ai assez de me battre, que je veux simplement laisser ma vie suivre son cours ?? L’une d’entre elles vient pour ouvrir la bouche, mais elle se ravise. Elle se doute probablement qu’il n’y a rien à faire. Je ne changerai pas d’avis. Un jeune médecin fait soudainement son entrée dans la salle, tenant une petite fille par la main. « Il y a un soucis mademoiselle ?? » Je soupire. « Ouais. Dîtes à vos infirmières de me lâcher parce que je suis à deux doigts de péter un câble. » « Moi je dirais que c’est déjà fait… » Curieusement, son ton n’est pas le moins du monde arrogant. Il semble plutôt avoir envie de détendre l’atmosphère. D’ailleurs, il sourit. « En fait, je ne suis pas responsable de ce département. Je suis en pédiatrie, de l’autre côté du couloir. C’est pourquoi cette jeune fille m’accompagne. Elle s’Est réveillée en sursaut et m’a dit qu’elle voulait venir voir ce qui vous mettait tant en colère. » Je me sens rougir de la tête aux pieds. Génial !! Ma crise hebdomadaire s’est rendue jusqu’au couloir de la pédiatrie et a réveillée une petite fille endormie. Décidément, j’ai vraiment un don pour me faire remarquer. « Je suis désolée ma belle. » Elle me sourit à son tour et je m’efforce de faire de même. « Vous savez, on est ici pour vous aider. » « Je n’ai pas besoin de votre aide !! » lançai-je de nouveau avec agacement à l’intention du jeune médecin. Il soupire et je ne peux m’empêcher de faire de même en croisant mes bras contre ma poitrine. « Écoutez, je partait en pause déjeuné là. Vous voulez bien m’accompagner ?? Je vous paierais un café et vous pourriez ma raconter tout les malheurs qui vous sont arrivés dans cet hôpital. » Il se moque de moi. Je le ressens dans le ton de sa voix. D’ailleurs, un petit sourire narquois s’Est dessiné sur son visage. « Absolument pas. Je ne vous connais pas. » « Et bien raison de plus pour venir, non ?? » Il marque une pause pour laisser la petiote fille rejoindre une infirmière du service pédiatrique puis il s’accroupie face au fauteuil roulant dans lequel je suis installée. « Je m’appelle Noah. Et vous c’est comment ?? » Il m’énerve, je ne peux pas dire le contraire, mais en même temps, il est très agréable. En tout cas, il ne semble pas déterminé à me faire un tas d’injections pour sa part. Aussi, je m’efforce d’esquisser un sourire en lui serrant la main. « Kiara. » « Enchanté Kiara. » Il sourit et je ne peux m’empêcher de faire de même cette fois. Il se relève du sol, se dirigeant derrière moi. Je sens qu’il touche à mon fauteuil roulant. « Bon, maintenant qu’on se connaît, je peux vous inviter à prendre un café ?? » Aussitôt, j’éclate de rire. Cette crise de quintes de toux n’aura peut-être pas été si désagréable finalement.

Entre Noah et Kiara existe un lien qui s’est renforcit au fil des mois. Dès le premier jour s’est créée une belle amitié. Elle lui a fait part des moindres détails de sa maladie, il lui a parlé de son enfant et du fait qu’il l’élevait seul. Elle lui a fait mention de sa liste de choses à accomplir avant de quitter ce monde, lui des moindres détails au sujet de son père violent que sa mère a quitté lorsqu’il était encore très jeune. Les choses auraient pues aller plus loin si tout n’était pas aussi compliqué. Kiara adore le gamin de Noah. Elle se porte d’ailleurs régulièrement volontaire pour des séances de baby-sitting lorsque sa santé précaire le lui permet. Elle s’est grandement attachée à cet enfant et, petit à petit, à son père aussi. Néanmoins, elle ne peut se résoudre à franchir le pas. Tomber amoureuse c’est prendre le risque de souffrir lorsque sa santé se détériorera et ça, elle se l’est toujours interdit. Et pour ce qui est d’avoir simplement une aventure, elle ne peut s’y résoudre. De son côté, Noah n’a pas eu d’autres relations sérieuses depuis le départ de la mère de son enfant. C’est pour sa part aussi un risque qu’il ne veut pas prendre pour ne pas souffrir encore une fois ou pire, faire souffrir son gamin. D’autant plus qu’il sait que sa relation avec la jeune femme serait de courte durée. Ils se contentent donc de ce qu’ils ont, passant d’’agréables soirée en compagnie de l’enfant du jeune homme tout en essayant de contrôler ce qu’ils ressentent l’un pur l’autre. Ça compliquerait tout.