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swept away (ellen)
Parker H. Bernstein
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swept away (ellen) EmptyDim 30 Nov - 0:02


Ellen & Parker // Swept Away.


Le coma. Il y avait une bénédiction là-dedans. Se faire éclater le crâne contre le bitume, comme ça, sans s'y attendre. Un peu comme un anniversaire surprise - en remplaçant le punch au rhum par l'arrière-goût métallique du sang, les éclairages LED par les gyrophares d'une ambulance, les guirlandes multicolores par des données vitales et l'afterparty avec la fausse infirmière et son corset délicat au sous-sol par un vrai médecin et son défibrillateur moins doux au bloc opératoire. Perdre deux mois de vie, collé dans un lit, à récupérer, à rebooter, à mariner, à hiberner. Se réveiller entubé de tous les côtés possibles et imaginables - ouais, non, attendez, mes oreilles ont préservé leur dignité, elles.  Avoir tout oublier, ne plus rien avoir sinon un nom, un passeport et des os cassés. Se rappeler, peu à peu, de l'avant, mais aussi du pourquoi personne n'est là. Trouver ça blessant, au fond, mais censé, logique, évident. Faire comme si de rien n'était, s'arracher d'un électrocardiogramme un jour et partir en douce... ouais, il y avait une sacré bénédiction, dans le coma.


Vous ne la discernez pas ? Wait for it.


Même horaire, cette heure unique entre celles où j'émergeais encore de la soirée de la veille et celles où je me préparais déjà la suivante, même trajet, à travers une Santa Monica aux rues bondée et un Downtown aux routes bouchonnées, mêmes accords parfois légendaires parfois inavouables qui s'échappent de l'autoradio, la routine me colle à la peau jusqu'au parking où je me gare à la même place, jusqu'au hall où je croise le même concierge qui y fumait sa clope à chaque fois que je venais ici, à l'hôpital, pour des contrôles réguliers, beaucoup trop réguliers - ouais, je connaissais la danse par coeur, le retard du neurologue, les tics de bouche du généraliste, leurs tests et leurs réactions, toujours similaires. Ils s'immobiliseraient un instant en remontant ma manche pour la pression et en découvrant les derniers hématomes des accolades brusques échangées avec un dernier pauvre mec et je leur dirais que ma copine m'a encore frappé la veille, ils fronceraient les sourcils au relevé de mon pouls trop rapide et je lui glisserais que je reviens d'un 5K à Bronson, ils plisseraient leurs yeux devant mes pupilles éclatées et moi, je les dilaterais un peu plus, bon gré mal gré, en songeant à la seconde dose de poudre la journée qui m'attend dans l'un des placards de ma cuisine (au moins, comme ça, j'amortissais les frais d'aménagement de la pièce la moins utilisée de ma piaule, hé).  Je connaissais la danse par coeur, et pourtant, aujourd'hui, je casse le rythme et fais un pas de travers, rendu à la réception.

« Docteur Philips est absent aujourd'hui, quelqu'un d'autre vous recevra. » La frigide secrétaire, celle des semaines impaires aux cheveux toujours plaqués sur son crâne pour faire illusion sur ses pelades pourtant évidentes, m'a tiré en plein vol alors que je venais m'écraser sur son comptoir, mon sourire exacerbé déjà aux lèvres et un nouveau compliment sur son rouge à lèvres dégueulasse qui ne ferait pas illusion sur bout de la langue. Philips, le suant Philips et ses lunettes toujours en chute libre sur le bout de son nez huileux, n'était pas là, et, pour la peine, ça me distrait suffisamment pour que l'autre vioque m'envoie vers la salle d'attente avant que j'aie eu le temps de lui demander si elle avait fait quelque chose de nouveau à sa belle chevelure teinte cheddar au soleil depuis la chute du mur de Berlin. Merde, je me plaignais de la routine et voilà que, maintenant qu'elle vient de l'exploser, un peu, je me retrouve à hocher de la tête distraitement et filer sagement vers l'un des sièges confort goulag de la couveuse à microbes et saloperies de salle d'attente. La main qui se porte mécaniquement sur un magazine à ma gauche une fois que je suis assis, je me demande si le praticien a trouvé une collecte de transpiration bien rémunéré dans un coin sombre de Craiglist et s'il est en train de se faire racler chaque centimètre de sa peau malodorante au-dessus d'une citerne. Ou alors,  c'est peut-être un coup du patient qui me précède chez lui chaque semaine, le bossu au filet de bave qui faisait la navette entre sa gueule et la touffe de poils qui dépassait de sa chemise mal boutonnée, qui aurait fini par mettre ses menaces, éternel refrain, à exécution et que Philips est trop occupé à retirer ce corps étranger de stéthoscope de son postérieur pour être en mesure d'accomplir son bilan mensuel sur mon cas ? Got no clue. Je parcoure les lignes du magazine sans les lire, ni même sûrement les voir, songeur.  Au moins, il y avait un bon côté : qui dit nouveau praticien, dit nouveaux regards, compatissants et émus, quand je lui débiterai cinq actes de maltraitance conjugale à la minute, tous mes bleus et cicatrices preuves à l'appui. Tiens, et si c'était peut-être l'occasion de tester le brand new elle m'a attaché au radiateur et elle m'a frappé à une liane jusqu'à ce que je l'accepte de l'appeler Tarzan ?



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Ellen C. O'Ceallaigh
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swept away (ellen) EmptyDim 21 Déc - 19:04
Swept Away
Parker & Ellen

Aujourd’hui, journée qui avait commencé comme tous les autres jours de mon existence à présent, à la différence près que j’étais en congés. Enfin, c’était censé être mon jour de congés. Mais c’était sans compter sur l’appel de l’hôpital ce matin, alors que je dormais paisiblement, pour me dire d’une voix plus qu’autoritaire que je devais remplacer un collègue aujourd’hui. Ne supportant pas l’autorité de bon matin, j’avais raccroché en claquant mon téléphone après un bref « J’arrive. ». Mes plans de sorties pour la journée étaient tombés à l’eau. Et j’avais dû me préparer rapidement pour récupérer les patients de ce cher Docteur  Philips. Je ne supporte déjà pas ce médecin, toujours à me coller mais si en plus, je dois récupérer ses patients… Je lui rends service malgré moi. Ô joie. C’est plutôt à tous ces pauvres gens que je rends service en leur évitant la présence de ce médecin.

Enfin, arrivée à l’hôpital, j’avais donc pris la relève, avec un peu de retard, et m’occupait de tous ses rendez-vous. Pourquoi était-il absent ? Pourquoi m’a-t-il gâché ma journée de repos durement méritée ? Attention, ce n’est pas que je n’aime pas mon boulot, bien au contraire, mais on a tous besoin de repos à un moment ou à un autre et surtout, j’avais des projets pour la journée… Ce n’est que partie remise, certes, mais ça m’ennuyait, fortement. En plus, la matinée dura une éternité. Pourquoi est-ce que tous ses patients viennent à l’hôpital pour des nez qui coulent ou de simples maux de ventre ? Qu’ils aillent à la pharmacie ce sera amplement suffisant au lieu de me faire perdre mon temps…

Et on enchaina avec le patient suivant. Je sortis de la salle de consultation, raccompagnant le dernier patient avant de me saisir du dossier du suivant. Alors, vais-je avoir affaire à un nouveau nez qui coule ? Il semblerait que non cette fois-ci. Un ancien comateux pour une visite de routine. C’est déjà un peu plus intéressant. Je commençais à m’avancer vers la salle d’attente sans quitter le dossier des yeux, cherchant le nom du nouveau patient. Je me stoppai, arrivée près des sièges, jetant un bref coup d’œil au nom avant de relever la tête et d’appeler le patient suivant.

« Monsieur Bernstein. »

Bernstein… ce nom me disait quelque chose. Je jetai de nouveau un œil sur le dossier pour lire le prénom. Parker. Parker Bernstein. Ce nom me parle. Je l’ai déjà entendu. Oui, mais où ? Alors que je réfléchissais, je relevai la tête pour voir s’il s’était levé. En le voyant, je le reconnus immédiatement. Quelle coïncidence… Le petit Parker. Le petit jeune tout mignon que j’ai rencontré en Irlande il y a de ça de nombreuses années. En le voyant, les souvenirs de cette soirée, et surtout de la nuit, me revenaient en tête. Cependant, très professionnelle que je suis, rien ne se lisait sur mon visage.

« C’est à nous, par ici, s’il vous plait. »

Après lui avoir indiqué de me suivre, je tournais les talons et pris la direction de la salle de consultation, un petit sourire sur les lèvres que ce cher Parker ne pouvait voir évidemment. Voyons s’il se souvient de moi, avant de lui montrer que c’est le cas pour moi. Agissons en médecin professionnel, pour le moment. Je lui ouvris la porte pour le laisser entrer en premier, le suivant ensuite et refermant derrière moi. Je m’avançais dans la pièce, gardant son dossier entre mes mains, puis je lui fis face, un sourire était apparu sur mon visage.

« Alors, quel est le problème ? »

Je savais très bien ce pourquoi il était là, mais je préfère que les patients m’expliquent la raison de leur présence ici. En tout cas, une chose est sûre, ce cher Parker a légèrement changé… Mais pas en mal. Toujours aussi séduisant …


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swept away (ellen) EmptyLun 23 Fév - 22:28


Ellen & Parker // Swept Away.


Je n'ai pas même pas le temps de mariner mon bobard du jour ou même de pomper une inspiration ou deux dans les magazines feuilletés pour la forme qui me rappellent, inévitablement, à l'ébauche de celui sur lequel mon divorce tout frais d'avec Isla avait débouché et qui prenait vie, peu à peu, que déjà une voix m'interpelle, au sens propre comme au figuré. Habituellement, une invitation à prendre place sur l'un des sièges de la salle d'attente était une manière plus joliment dite de signifier que de longues minutes d'une journée souvent trop courtes allaient être gâchées, à attendre sur un médecin qui bave sans complexe aucun sur les horaires de son agenda du jour, à fixer l'horloge à défaut de pouvoir lever une rébellion quelconque et à se promettre que si, la prochaine fois, on acceptera ce rendez-vous aux aurores dont personne ne veut mais qui, au moins, vous assure que personne ne débordera sur votre créneau puisque vous aurez le premier. Mais ce n'est pas ça qui m'interpelle, la surprise d'avoir si peu à patienter m'accompagne tout au plus le temps que je redresse le menton, avant qu'elle ne cède sa place à celle de reconnaître des traits familiers, un brouillon vague dissipé aussitôt que mes prunelles balaient un peu plus bas que son stéthoscope - ouais, il y a certains repères qu'un homme n'oublie pas. Un adolescent aux hormones malmenées encore moins, et c'est lui qui prend la main sur tout le reste, pour un instant, alors que mon regard s'accroche à Ellen.

L'aversion du check-up trop routinier est dissipée en moins de temps encore qu'il en faut à une poignée de souvenirs, paradoxalement maigre et riches à la fois, pour envahir ma tête pas si amochée que ça. L'Irlande, une fête, une fille, la fille - si je n'avais rien qu'une fois songer que, un jour, je la croiserais à nouveau, ça n'aurait en tout cas pas eu lieu dans une situation telle qu'elle se présentait maintenant. Mauvais pays, mauvaise ambiance, mauvais mais goddamn perfect accoutrement, je détaille la blouse blanche lorsqu'elle me tourne le dos et déjà s'avance dans le couloir. La déception de rater un tête-à-tête riche en palpés en tout genre qui soudent les liens et postillons évités qui flatte mon ego et ma souplesse menacée par mon horloge biologique n'est plus qu'un éclat de ma mémoire et, non sans souligner son manque de réaction flagrante à mon égard, je m'empresse d'emboîter son pas. M'avait-elle oublié ? Incapable de me rappeler si cela serait préférable ou non, puisqu'avec les années qui passent, les minutes fatidiques du passé s'allongent sensiblement..., je préfère mettre ça sur le compte du temps qui s'est écoulé dans nos vies respectives et des changements, évidents, qu'il amenait avec lui, rien que d'un point de vue physique. Si elle n'avait pas changé tant que ça, peut-être que ce n'était pas mon cas, vous savez, avec ces histoires de puberté tardive chez l'homme et autres conneries qu'on vous inculque en cours, mais là encore, alors que je me hisse sur la table d'auscultation comme je l'ai déjà fait mille fois, je ne parviens pas à dégrossir les traits du moi d'il y a une presque demie vie.

Consterné par le fait que, finalement, ma petite tête trop cabossée méritait que j'amortisse à ce point ma carte de fidélité hospitalière en scanners et autre batterie de tests à la con plus que je n'osais l'avouer, je préfère balayer tout cela lorsque je reporte mon regard sur elle. Les mains sur le bord de la table en une décontraction bientôt aussi parfaite que sur un tabouret de bar, je me dis que, peut-être, elle avait simplement préféré que ce genre de retrouvailles se déroulent dans l'intimité d'une salle d'auscultation avec porte à serrure, rideaux à la fenêtre et surface plane plutôt qu'aux yeux de tous. Mais elle élève à nouveau sa voix et je n'y retrouve pas le timbre typé, vaguement alcoolisé et drôlement aguicheur d'antan, mais rien que l'austérité d'un médecin qui carbure au café tiedasse et crades infections des boxes voisins. Le souvenir ces intonations d'Irlande profonde lui évite de peu une pique acide quant au fait qu'elle devrait avoir pris connaissance du dossier qu'elle tient dans les mains et connaître mon CV médical de A à Z si elle compte m'effleurer du bout de ses doigts sous latex, le mauvais genre, mais, pour la peine, je rebondis sur mes atouts de mythomane si peu reconnus par l'opinion publique. « Dr Phillips voulait qu'on discute une dernière fois avant d'agender mon hystérectomie.  » Je croise mes jambes tel une lady digne de ce nom, papillonnant des cils et collant un sourire doux à mes lèvres, que j'assombris vaguement dans la seconde qui suit. « Ca fait si longtemps que j'ai envie de commencer ma vraie nouvelle vie d'homme entier, vous savez. » Deux options se présentent : la première, elle hausse un sourcil, me demande ce que je raconte et grille sa pseudo-ignorance à mon sujet. La seconde, elle hausse un sourcil, feuillette mon dossier et sonne l'étage du dessus, avec leurs camisoles de force et les gros bras qui vous en habillent - mais bon, au moins, j'aurais droit à un gavage à deux-trois pilules magiques et un vol high as a kite aux frais de mon assurance-maladie. C'est pas si pire.



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swept away (ellen) EmptyMer 11 Mar - 13:44
Swept Away
Parker & Ellen

Jamais je n’aurais pensé le revoir ici, dans l’hôpital où je travaille. Lui, le petit autrichien, si je me souviens bien de ses origines, que j’ai rencontré dans mon pays natal il y a de ça de nombreuses années. Ça ne rajeunit pas tout ça, mais certains souvenirs restent intacts. Le voir ici est une immense surprise, c’est dingue à quel point le monde est petit. Si on m’avait dit qu’un jour, je rencontrerai de nouveau cet homme aux Etats-Unis, je ne l’aurais jamais cru. On est pourtant des milliards sur cette terre et voilà qu’on arrive quand même, involontairement, à retrouver de vieilles connaissances. Ça me fait plaisir, je ne peux pas le nier, parce que j’avais apprécié ce moment passé avec lui, cette nuit-là, ce moment d’insouciance de notre jeunesse. Je l’avais reconnu immédiatement, mais qu’en était-il de lui ? Est-ce que je l’ai assez marqué pour qu’il se souvienne de moi ? En théorie oui. Je ne suis pas le genre de personne qu’on oublie, même après si longtemps. J’ai tendance à marquer les esprits.

Mais je ne pris pas la peine de rester là à le regarder trop longtemps en plein milieu de la salle d’attente, endroit où tous les regards sont braqués sur soi. Inutile d’ameuter le monde entier que je connais cet homme, et que j’ai couché avec lui par la même occasion. Inutile de s’attarder au milieu de tous ses patients et de mes collègues qui vont et viennent dans les couloirs. Alors, sans rien ajouter, j’avais tourné les talons pour rejoindre ma salle d’auscultation. Je ferme la porte derrière lui, laissant mes yeux parcourir son dos alors qu’il se dirige vers la table pour s’y asseoir. Puis je l’observe, les traits de son visage, sa coupe de cheveux, sa façon de se tenir… Il n’a pas énormément changé. J’ai même l’impression de revoir le jeune adolescent dans son regard. Je m’approche, dossier médical en main. Je sais pourquoi il est là, mais je lui avais tout de même posé la question. Pour la forme. Pour qu’il m’explique par ses mots la raison de sa présence ici.

J’eus un petit rire étouffé lorsqu’il mentionna sa potentielle hystérectomie. Mais son attitude ensuite, son comportement soudain efféminé m’arracha un petit rire que je ne pus réprimer. C’est du Parker tout craché. Il a toujours eu ce sens de l’humour assez particulier mais amusant. Son humour et ses blagues vaseuses étaient l’une des choses qui m’avait fait craquer à l’époque. Ça ne changera jamais. Il reprit la parole et continua sur sa lancée, affirmant qu’il voulait à présent vivre sa vie d’homme entier. D’accord. Je hausse un sourcil, amusée.

« Je vois… »

Mais rapidement les vieilles habitudes et le naturel reviennent au galop. J’attrapais un crayon de la poche de ma blouse sans le quitter des yeux et je posais le bout du crayon au coin de ma bouche, le mordillant de temps en temps.

« Pourtant, dans mes souvenirs, tu étais déjà un homme entier Parker. »

Au moins maintenant, il sait que je me souviens de lui. Je suis même curieuse de savoir ce qu’il fait là. Il vit ici maintenant ? Lui aussi a quitté l’Europe ? Qu’est-ce qu’il est devenu ? Tellement de questions me trottent dans la tête. Je suis trop curieuse, j’ai besoin de savoir. Alors, tant pis, je vais laisser l’examen médical de côté pour quelques minutes. Après tout, on a le temps, les autres patients ont l’habitude de ne jamais passer à l’heure. Et là, je dois dire que le voir là attise ma curiosité.

« Tu n’as pas vraiment changé, toujours ce même sens de l’humour qui ferait craquer n’importe qui. »

Mon sourire s’agrandit alors que je retire mon crayon de mes lèvres.

« Tu habites par ici maintenant ? Je ne t’ai pourtant jamais vu. Si c’était le cas, je m’en serais souvenue. »


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swept away (ellen) EmptyDim 22 Mar - 23:01


Ellen & Parker // Swept Away.

Le crayon. Je percute à peine sur le tutoiement ou mon prénom, qui répondent pourtant à mes interrogations quant à savoir si oui ou non elle se rappelait de moi ; mon regard accroche son mouvement, le crayon, ses lèvres, et un sourire s'éprend des miennes, encore. Merde. Je ne sais pas si cela me mettra un coup de vieux ou un coup de jeune par la suite, mais, pour l'instant, je la regarde faire, et je me souviens parfaitement pourquoi cette soirée, plus vieille que je n'oserais l'admettre, avait pris cette tournure si particulière. Elle était canon. Elle l'était à l'époque, et maintenant que je l'ai à nouveau face à moi, aussi improbable cela puisse-t-il paraître, et que je laisse courir un regard un brin moins novice sur ses traits, je suis en mesure d'affirmer que ce n'était pas qu'un contre coup de ma puberté vaguement corrosive. La blouse, le stéthoscope et le crayon n'enlèvent rien à la gamine que j'ai en mémoire, mieux, ça élargit mon sourire un peu plus, et ça me pousse à me redresser et à balayer toute once de la féminité sur laquelle j'avais jouée un instant plus tôt. L'humour, hein. Il était vrai que j'avais ça comme atout dans la poche, bien qu'avec les années, j'avais gagné en confiance et  que j'avais affuté de meilleures armes par la même occasion. Faire rire, ça va un moment - c'est vachement utile quand on a la main qui tremble déjà passé la seconde base, mais trois ou quatre home runs plus tard, on ne s'en embarrasse plus vraiment. Les métaphores de baseball rangées dans un coin de ma tête, je relève mon regard à la hauteur du sien.

 « Figure-toi que le docteur Phillips n'y est pas vraiment réceptif... C'est sûrement un manque de travail au corps-à-corps. » Ouais, enfin. On ne s'en embarrasse peut-être plus, mais il y bien des traces qui subsistent, et puis, ce n'est pas comme si j'avais la réputation d'être le mec aux discours les plus sérieux à 10 bornes à la ronde.  Et puis, elle a beau être grimée en médecin, je la vois toujours telle que je l'avais rencontrée, et, ouais, avec les mêmes yeux de l'époque, pour la peine - je paume donc quelques années de maturité dans la démarche, mais ça ne m'importe que peu. Un haussement d'épaules accompagne mon hypothèse, tandis qu'elle rebondit sur une question. « Ma famille a déménagé aux Etats-Unis il y a une quinzaine d'années. Et Los Angeles... j'y suis depuis huit ans. » J'habitais encore en Autriche lors de notre rencontre, enfin, en quelques sortes - ces vacances en Irlande, chez notre tante, pour mon frère, ma soeur et moi, avait eu comme vocation première de libérer nos parents le temps qu'ils peaufinent notre exil de l'autre côté de la Terre, sans la charge d'une flopée de gamins qui se disputent au sujet du continent qu'ils préfèrent. J'étais le seul qui faisait peser la balance pour l'Amérique et même si, en cours de route, je m'étais trouvé un argument de choix pour me faire regretter l'Europe, ça n'avait jamais été le cas, et ce n'était pas maintenant que la donne allait changer. Clairement pas. « Et toi, alors ? » Mon sourire s'adoucit et je laisse mon regard la détailler de haut en bas. « Médecin, hein. » Moue mutine, je laisse couler une seconde, avant de désigner d'un mouvement de tête mon dossier, un peu trop épais à mon goût depuis mon séjour longue durée dans cet établissement. « Si j'avais su, j'aurais demandé à passer ma convalescence dans ton service. » Reste plus qu'à espérer qu'elle ne bossait pas en gérontologie ou en maternité quand elle ne remplaçait pas le peu chevelu Phillips dans ses fonctions, tout de suite, ça casserait tout le sens.

Je laisse trainer un oeil sur son badge en quête d'un indice sur la question, mais rien ne l'accroche - enfin, si, mais c'est plus ce qu'il y a sous le badge, 'voyez. Ouais, clairement, la savoir travaillant dans cet hôpital alors que j'y avais passé de longues semaines à m'emmerder dans une chambre, à courir après mes souvenirs, à tenter de faire sauter la limite chiante du régulateur de morphine, à apprendre les synopsis et répliques des programmes télé du soir par coeur et à tenter de socialiser avec des infirmières qui, non, y'a pas de doute, ne jouaient pas dans la même catégorie que l'Irlandaise, ça me laissait un arrière-goût amer. Peut-être bien qu'elle aurait fait sauter le scellé de ma mémoire plus vite que les psys qui s'y étaient acharnés, en faisant défiler sous mes yeux le peu d'affaires que j'avais sur moi le soir où une ambulance m'a ramassé à la petite cuiller dans une ruelle encore et encore ? Je ne pouvais pas en être certain - en revanche, ce que je pouvais affirmer sans aucune hésitation, c'est que le temps se serait écoulé bien plus vite. Un peu trop, même. Mais ressasser tout cela ne servait qu'à amener des remords, et je décide donc de lâcher le passé... Enfin, presque. « Alors, c'est par vocation ou c'est juste pour passer du temps avec des internes encore bien naïfs en salle de repos ? » Sourire et regard appuyés, je hausse un sourcil, franchement curieux. Après tout, de ce que je savais d'elle jusqu'à maintenant, la seconde option me semblait la plus probable.



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swept away (ellen) EmptyDim 12 Avr - 21:09
Swept Away
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Faire perdre la tête à un homme, le déconcentrer par des gestes simples. J’étais passée maître dans l’art subtile de la manipulation. Je savais pertinemment l’effet que je produisais chez le sexe opposé et je ne me gênais jamais pour en jouer. Surtout quand j’étais déjà parvenue à mes fins avec ladite personne. Le coup du crayon était un classique qui fonctionnait à chaque fois. Le tout était de savoir le manipuler entre ses doigts et ses lèvres. Avec Parker c’était facile. Je voyais son regard, fixé sur mon cher crayon. Il ne le quittait pas des yeux, suivant chacun de ses mouvements. Un sourire apparut également sur son visage qui s’élargit même quelques minutes plus tard. Est-il perdu dans ses pensées ? Perturbé par un simple crayon que je mordille habilement ? Ou alors a-t-il l’esprit vide à simplement contempler ce qu’il a sous les yeux ? Toujours est-il que son sourire finit par s’élargir et je me dis que, tout comme pour moi, des souvenirs doivent lui affluer dans la tête. C’était une bonne soirée, marquée par l’insouciance de la jeunesse. A cette époque, il n’y avait pas de prise de tête, pas de complication d’adulte, tout était simple. Il se redressa pour se tenir un peu plus virilement et je ne pus m’empêcher de sourire. Ah, fini de jouer ?

Je remercie finalement le docteur Phillips pour son absence du jour, il m’a permis de retrouver un souvenir du passé que je ne pensais jamais revoir. Le monde est incroyablement petit. Il recommença à plaisanter et je me mis à rire lorsqu’il évoqua un travail de corps-à-corps, retirant le crayon de ma bouche par la même occasion. Il est évident que le docteur Phillips n’est pas un fervent adepte du corps-à-corps avec un homme. « Sans doute. » Je ne pense pas que ce soit le genre de Parker non plus de s’envoyer en l’air avec un autre mec. Enfin passons, je me demandais ce qu’il faisait là, à Los Angeles. Si mes souvenirs sont exacts, il vient d’Autriche, je crois. Qu’est-ce qui l’amène donc aux Etats-Unis ? Sa famille y a emménagé il y a quinze ans. Mais lui vit dans cette ville depuis huit ans. C’est dingue qu’on ne se soit pas croisés avant. Bon la ville est très grande, certes, mais tout de même. Ça doit faire quoi, hum à peu près douze ans que je suis ici je crois. Et on n’est jamais tombés l’un sur l’autre avant aujourd’hui. « Moi ça fait une bonne dizaine d’années que je suis ici. J’ai en quelques sortes suivi les traces de mon frère. Même si on n’a pas choisi la même ville. » Owen était parti de la maison pour aller vivre à New York quand j’avais seize ans. J’ai quitté la maison pour suivre Nathan à Los Angeles quelques années plus tard. Mais pour le reste de la famille, ils sont tous restés à Dublin.

Et oui, je suis médecin. Je hochais la tête pour acquiescer et il désigna d’un signe de tête son dossier. Il regrettait de ne pas avoir été dans mon service, ce que je pouvais comprendre. Le docteur Phillips n’est pas terrible, dans tous les domaines. Je ne critique pas les confrères, mais personnellement, je n’aime pas trop sa façon de faire. Je lui adressais un sourire en coin avant de lui répondre. « Si j’avais su que tu avais un dossier ici, j’aurais fait en sorte de m’occuper de toi plus tôt. » Je plissais les yeux d’un air malicieux. « Ça peut s’arranger d’ailleurs si tu veux que je m’occupe personnellement de toi à plein temps à partir d’aujourd’hui. » Je ne suis pas le genre à voler les patients des autres, mais je pourrais toujours négocier avec le docteur Phillips. Il ne sait pas me dire non de toute façon. Un petit battement de cils et hop, l’affaire est dans le sac. Et puis, il se fait vieux, il sera content d’avoir des patients en moins. Tout le monde y gagne. En tout cas, au vue de l’épaisseur de son dossier, il a dû passer énormément de temps ici. Pourtant je ne l’ai jamais croisé. Je veux bien que l’hôpital soit grand, mais quand même… Enfin, ce sera vite réglé, il me verra souvent à partir d’aujourd’hui, parce que je vais tout faire pour devenir son médecin traitant.

Il voulait savoir si mon travail était une vocation ou si c’était le fait de bosser avec des petits internes qui m’avait motivé à devenir médecin. A vrai dire, ce serait plutôt la première option. Même si la seconde est arrivée quand je suis devenue titulaire. A voir son expression, il avait déjà une idée en tête. Je penchais la tête légèrement sur le côté avec un petit sourire et je jouais de nouveau avec mon crayon, le posant au coin de mes lèvres ou faisant des gestes avec. « Et bien, au risque de te surprendre, c’est plus une vocation en fait. J’ai eu un accident assez grave à la fin de mon adolescence et j’étais incapable de venir en aide à mes amis qui ont finalement succombé à leurs blessures. Je me suis toujours dit que si je connaissais au moins les gestes de premiers secours, j’aurais pu me rendre utile. Au lieu de ça, je n’ai rien pu faire. » J’étais trop paniquée pour faire quoi que ce soit et puis, j’étais blessée moi aussi. « J’ai perdu trois de mes amis ce jour-là et je m’en suis sortie avec une belle cicatrice sur la cuisse. » Je me penchais légèrement en avant pour lui dessiner ladite cicatrice au travers de mon jean avec le crayon. Elle me parcourt presque le quart de la cuisse, en diagonale. Après lui avoir montré, je me redressais. « Donc je ne voulais plus que ce genre de situation se reproduise alors j’ai décidé de devenir médecin. J’ai fait mes études ici. » Mais parler sérieusement, ça va cinq minutes, ça va casser l’ambiance, alors mon sourire réapparaissait sur mon visage. « Sinon, c’est vrai que les internes sont plutôt pas mal et c’est amusant de les bizuter. »

C’est vrai que par moment, je me montre un peu tyrannique avec eux. Mais c’est tellement simple de les perturber et de les stresser. Enfin, je ne suis pas non plus un monstre. « Et toi alors, qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Vu l’épaisseur de ton dossier, tu es cascadeur ou un truc dans le genre ? » Ça expliquerait beaucoup de choses. Cependant le temps du rendez-vous est compté et même si ça ne me dérange pas de déborder d’un bon quart d’heure sur les rendez-vous suivants, il va quand même falloir s’y mettre. « Déshabille-toi. » C’était sorti le plus naturellement du monde. Une habitude, que voulez-vous.

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