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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA
Isla L. Hamilton
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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyMar 28 Oct - 1:56

JOUR 1 - Jaime & Isla emménagent chez Parker
Parker, Jaime & Isla


Il y avait des choses qui étaient improbables. Que je me rase les cheveux à zéro, après avoir passé des années à entretenir mes pointes presque comme une religion. Que Deklan et moi on annonce tout de go à Ashleigh qu’on avait décidé de se remettre ensemble, sans craindre qu’elle n’explose sous nos yeux. Que Leo prenne sa retraite du surf, et s’occupe maintenant de faire exclusivement le ménage de ma salle de bain pour le simple plaisir d’avoir un bon karma. Que je prenne la décision de simplement avoir un seul boulot, un truc super facile genre caissière dans un café, où ma seule responsabilité serait de faire mousser le lait pour le latte de la demoiselle. Que Jaime et moi on se retrouve un mardi matin sans domicile fixe ni l’un ni l’autre et que pour la peine j’aie l’idée de demander à celui que j’avais déjà hébergé de nous faire une place, une toute petite, sur son canapé le temps de quelques jours.

En bref, JAMAIS je n’aurais cru me retrouver devant la porte du Bernstein, demandant l’asile. Ça s’était fait presque tout seul le pire, et c’était ça qui était improbable. Après The Big One, Jaime et moi avions gardé contact par texto, s’assurant que l’un et l’autre allait bien. Ça aussi ça tirait du hasard, notre amitié. Deux âmes esseulées à Noël qui avait passé la soirée à tricoter et à boire du vin infect dans l’espoir d’aller mieux. Il était devenu à la longue un ami, un pote que je détestais voir dans la misère, et le timing était tombé comme par magie. Je lui avais confié que ça devenait serré et tricky chez Deklan, autant dans son appart que devant sa sœur, et il m’avait relancé en me disant qu’il n’en pouvait plus de dormir sur le plancher du studio d’enregistrement en attendant de savoir où ses rêves prémonitoires le mèneraient. J’ignorais qu’il avait un don surnaturel, mais après l’avoir vu tirer au tarot deux jours plus tôt, la lumière tamisée et un bandana à paillettes enroulé autour de son front, j’avais pris pour acquis que si quelqu’un devait avoir des dons quelconques, ce serait bien lui. « Un grrrrrrand brrrrrrrun, vous viendrrrrrrrâ en aiddddddde. » qu’il avait lâché gutural, avant de m’arracher un long éclat de rire. Le lendemain, j’osais téléphoner à Parker, l’idée ayant germé dans ma tête. Et si? Je l’avais bien fait pour lui plusieurs mois plus tôt, lorsqu’il était débarqué sur mon paillasson avec une lourde odeur de sueur et de tequila qui avait mal viré. Et vu la catastrophe qui nous avait occupé la soirée de son anniversaire, il m’en devait peut-être un peu plus qu’une. La suite avait été surprenante, puisque l’autrichien avait accepté. Surprenante? Improbable, encore, oui. Un maigre grognement, deux ou trois questions sur l’autre qui m’accompagnerait le temps qu’on serait là, puis un faible ok. Un ok. J’avais haussé un sourcil puis l’autre, et l’air ébahi de Deklan qui avait parié qu’on devrait chercher ailleurs & de Jaime qui s’étirait de tout son long pour entendre à l’autre bout du combiné m’avaient confirmé à eux seuls que ça tirait presque du miracle. Parker avait dit oui, sans menace, sans ultimatum, sans restriction. On allait pas faire exprès non plus et je prévoyais rester là simplement le temps qu’on se retourne un peu et qu’on trouve un appart pour l’anglais et moi, mais, mais… j’étais sous le choc.

Le mardi suivant, je l’étais encore, alors que ma main se refermait lentement en un poing, frappant trop délicatement sur la porte de son appartement. Jaime sautillait presque sur place d’excitation, me renvoyant des thumbs up et de grands sourires, et moi, j’appréhendais déjà la rencontre entre les deux. Parce que je le connaissais, le photographe. Et que j’avais réussi à cerner aussi avec le temps l’anglais, un coloré personnage, complètement à l’écart de ce à quoi Bernstein s’attendait. Des flammèches? Il allait probablement y en avoir, mais par chance je serais là entre les deux pour éteindre le feu. Nah? C’était ce que je me promettais. Salut le rôle de la médiatrice. Et puis peut-être que ce ne serait pas si pire que ça, aussi. Parker était plein de surprises et peut-être même qu’il prendrait Jaime sous son aile, comme un genre de mentor – oh gosh, quel mauvais plan! – voulant lui apprendre la vie. Je préférais ne pas y penser. Juste laisser aller. Ma tendance à paniquer pour un rien, je vis la poignée se tourner sur elle-même, laissant apparaître la tronche étirée de l’autrichien. « Mhrff. » suffit en guise de salutations de sa part. Je regardai ma montre, 9h30 am. On aurait pu lui laisser encore un peu de répit, c’est vrai, mais comme on n’avait pas cru bon de jaser de l’heure, j’avais pensé… suffit la self pity.

« On peut repasser si tu veux prendre le temps de ramasser les cadavres d’hier. » que je blaguai, me penchant un peu en avant pour constater que sa table de salon était recouverte de bouteilles de bières vides. Je cru même remarquer une silhouette nue et étendue sur son canapé, mais je n’arrivais pas à voir d’assez près pour confirmer. Limite, ç’aurait pu être une poupée gonflable tiens. Faudrait que j’empêche Jaime d’y toucher si c’était le cas. Il ne s’en remettrait jamais. « Wow, salut. Jaime! » parlant de lui, Jaime me poussa sur le côté avec un peu trop d’enthousiasme et se pencha pour serrer la main de Parker qui a voir son expression voulait simplement du café. Beaucoup. « Je suis tellement content de te rencontrer enfin. Wow, je, wow! Ça semble joli chez toi, et, et, et. Dis, où sont les toilettes? Je dois aller faire pipi, ça presse. Je deviens hyper sensible de la vessie quand je rencontre de nouvelles personnes. » Je m’écartai pour laisser maintenant passer monsieur pipi-nerveux, Parker fit pareil, et une fois l’anglais ayant trouvé de lui-même la salle de bain j’eus droit à un long regard noir. « Il est sympa, hen? »

Un sourire faible se dessina sur mes lèvres alors que j’entrais ma valise et celle de mon futur coloc dans l’appart du Bernstein. Les cris impressionnés de Jaime retentirent dans la pièce à la vue de la quantité de bouteilles qui se retrouvaient sous ses yeux, avant qu’il ne s’immobilise devant la silhouette inconnue. « Touche pas Jaime! » que je le bloquai. J’avais vu juste, au moins pour ça.

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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyDim 9 Nov - 13:49

JOUR 3 & LES CRÊPES MAGIQUES
Parker, Jaime & Isla


J’avais gagné la chambre d’ami pour la semaine, ma paire de ciseaux triomphant Isla et son papier ainsi que Parker et son mouvement de poignet énergique - je ne sais pas ce que c’était, j’avais bien tenté de me renseigner mais Isla m’avait bouché les oreilles juste avant de lancer un coussin sur notre hôte, furibonde, quand il avait ouvert la bouche, mais je suis certain que ce n’existe pas dans le Grand Livre des Règles du Shifumi, anyway. Et puis, il n’était même pas dans le jeu ! Il avait sa chambre et il y resterait. Un de ces post-it répartis çà et là collé sur sa porte indiquait d’ailleurs qu’un horrible trépas m’y attendrait si j’osais y mettre le pied, mais nous reviendrons à ce détail plus tard. Donc, la chambre d’ami était à moi. Un lit, un vrai ! Adieu le matelas de moquette du studio d’enregistrement, la douche sous le robinet automatique de l’étage de la matinale et la bouilloire capricieuse à qui on a laissé une petite, toute, toute petite place dans un coin poussiéreux de la cafétéria. J’étais tellement content qu’Isla nous ait trouvé cette solution de secours ! J’étais un peu paumé et personne n’avait proposé de m’accueillir, non, personne. Enfin si. Un dénommé Eugene, qui avait entendu mon appel à l’aide sur les ondes, mais Robb, l’ingénieur du son, s’était jeté sur moi et m’avait désarmé de mon téléphone avant que mon gentil auditeur n’ait eu le temps de me dire à quelle heure il m’attendrait dans cette station service à l’abord des collines qui bordaient la ville. C’était facile, hein, quand on s’appelle Monsieur Robb, qu’on vit dans un confortable loft qui n’a pas eu la moindre égratignure, hein ! Moi j’avais perdu mon toit, mon plancher, mes chats, mon lit et la droite de mes chaussures préférées. Bon. Peu importe. Isla nous avait trouvé cet abri de fortune. Enfin ça, c’était pas vraiment le bon terme ! C’était dans un vrai palace, qu’on vivait ! Tellement que, ben, j’avais pas le droit de toucher à grand chose. D’où les post-it, voilà. Des Do not touch avec les O en forme de coeurs sur la porte de l’armoire à vaisselle, la chaîne HiFi, le cactus vers la fenêtre, un DON’T YOU FUCKING DARE sur la porte de la pièce toute sombre là bas et deux ou trois croquis d’un type à la nuque brisée qui me ressemblait vachement sur les appareils photos posés sur le bureau - shame, moi qui m’étais découvert si selfigénique depuis que je fréquentais Isla ! Bon, bref, l’endroit semblait vachement précieux, alors je prenais des gants. Mais, là, ce matin, quand j’ai débarqué dans la cuisine vide pour le petit déj’ et que je me suis affairé à mettre chauffer la cafetière comme m’avait dit de faire Isla au cas où Parker débarquerait sans qu’elle soit encore là et pour qu’on évite de reproduire la situation dramatique de la veille, quand je me suis mis à lui parler de l’Allemagne où j’avais passé deux semaines et que j’adorais la couleur de son t-shirt et de ses goûts musicaux et de sa marque de shampoing et de la météo de la journée avant même qu’il ait passé complètement le seuil de sa chambre juste après que j’aie fait tomber une chaise et moi dans la foulée à sept heures moins dix en voulant aller dépoussiérer le ventilateur du salon pour me montrer so grateful, breeef, dès que j’ai mis le café en route, mon regard s’est posé sur la pile de crêpes, là, à côté. Et j’ai vérifié. Pas de post-it. Aucun. Donc j’ai tout mangé.


Et là c’est devenu bizarre.


Enfoncé dans le canapé à zapper en cherchant ma présentatrice de télé-achat préférée, d’abord, j’ai vite eu chaud, alors que le so sauber ventilateur fonctionnait - c’est de l’allemand, yay ! c’est ce qu’avait dit Parker en roulant des yeux, hier, après qu’Isla m’ait dit que c’était ok, que je pouvais sortir de sous la table, et qu’il faudrait qu’on parle de café plus tard. Ca veut dire "propre", c’est Siri qui m’a dit, et même qu’elle a complimenté mon accent. Anyway. Donc, j’ai chaud. Mais je ne réagis pas, parce que, bon, voilà, L.A., bitcheeez. Là, par contre, j’hausse un sourcil quand je m’entends clairement prononcer ça, exit ma british touch et bonjour l’accent d’un des ces affreux avec des bandanas et tout qui rappent sur la plage et tout. Mais bon, j’ai oublié de suite quand j’ai entendu la porte s’ouvrir dans mon dos et qu’un grognement m’a fait me précipiter sur la télécommande et baisser le son. Lançant un bonjour tout mou alors qu’ils étaient toujours enjoués, j’ai attendu que les pas de la bête s’éloignent, flairant le café, pour reporter mon attention sur la télévision et remarquer que j’avais changé de chaîne dans la foulée. J’allais rectifier ça et revenir sur la démonstration de ce super nouveau essuie-tout multifonction, mais j’ai pas pu. Non. Je suis resté immobile, parfaitement immobile, mon bol de céréales en équilibre et les yeux rivés sur les images qui défilaient sous mes yeux. Même quand le bruit de fond de la douche s’est arrêté et que j’ai senti qu’Isla arrivait à son tour dans la pièce, j’ai continué de buguer. J’ai eu encore plus chaud, j’ai frissonné, j’ai eu envie de rire et de pleurer deux secondes plus tard puis j’ai de nouveau eu envie de rire alors j’ai ris. Mollement. Et puis j’ai renversé du lait sur mon pyjama, j’ai redressé les céréales, j’en ai rempli ma bouche autant que je pouvais et j’ai reposé mes yeux sur les silhouettes de la télévision. J’ai manqué de souffle devant l’horreur qui s’y passait, j’ai voulu le reprendre mais j’ai pas pu, j’ai commencé à tousser parce que j’ai senti les céréales faire un tourbillon sur mes papilles, je les ai entendues entamer en coeur le refrain de We Will Rock You et tout d’un coup j’ai senti un poignard dans mes tripes en repensant à Freddy, alors j’ai reposé le bol sur la table basse, j’ai voulu me lever pour aller leur rendre leur liberté dans le cactus mais j’ai vu le post-it et le cactus s’est mis à onduler et une barbe lui a poussé et il s’est écrié You Shall Not Paaass, alors j’ai crié aussi. « Jaime ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu n’as quand même pas de nouveau toucher le ca… » J’ai fait volte-face et j’ai hurlé. Là, juste devant moi, elle était là, avec ses lèvres de limace, ses cheveux de Barbie mexicoooo. Je l’ai vu, lui, avec ses chaînes en or et sa moustache pas contente. « Il nous fait quoi là ? » Ils se rapprochent et je recule, mon dos heurte la porte vitrée, je sens le piège se refermer sur moi et j’attrape le cactus à pleine main pour me défendre. Mon regard fait l’aller retour entre la télévision et les deux monstres qui en sont sortis, par je ne sais quelle machination, alors qu’ils sont en train de parler de crêpes de l’espace, je crois. ILS ALLAIENT QUAND MÊME PAS M’ENVOYER DANS L’ESPACE POUR QUELQUES CRÊPES ?! « Jaime, tu as touché à l’assiette de space crêpes que j'ai faites pour Parker ? » Je reviens sur eux, je vois Kanye qui rigole et Kim continue de s’approcher de moi alors que je brandis mon cactus, ma vue brouillée par les larmes. « Non, pitié. Je vous jure que j'ai pas touché à North West, PITIÉ, ME KARDASHIANISEZ PAAAS ! »

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JOUR 7 & Muffin s’égare dans les draps de Parker, panique au quartier général Hamilton-Alworth
Parker, Jaime & Isla


Après une semaine complète sans avoir donné signe de vie, je me sentais redevable. Pas dans le sens coupable, de celle qui rejette, qui complique tout, qui cherche des excuses. Nah. Mais plutôt de celle qui semblait fuir alors que c’en était tout autrement. Qui, encore une fois, faisait passer son boulot avant tout. Ses boulots, en fait. Deklan le savait pourtant – j’avais une vie qui allait à 100 à l’heure. Enfin, s’il l’ignorait, il avait eu tout le loisir de le découvrir dans les semaines qui suivirent The Big One, alors que de nombreuses fois j’avais eu à l’inclure à quelques minutes d’avis dans mon planning pour m’assurer qu’on ne se reperde pas de vue comme les cons qu’on était. On voulait prendre ça mollo et ne pas s’imposer la présence l’un de l’autre, et le fait que j’ai campé un temps sur son canapé avait aidé à la partie horaire de vie chargé, mais l’hébergement chez le Bernstein avait compliqué juste assez la chose. Maintenant, plus moyen de me faufiler dans son lit aux p’tites heures du matin après une nuit blanche de rédaction ou un voyage de presse à l’autre bout de l’état... pour recoller les morceaux. Là, je devais user de ruse pour lui faire la place qu’il méritait sans alarmer personne et déjà, c’était une gymnastique de tous les instants. Tout ça pour dire que ce soir, on était de sortie. Parker avait claqué la porte quelques heures auparavant, Jaime se tapait un re-run de vieux Sherlock Holmes sur Netflix et le Monaghan m’accompagnait à un lancement d’une nouvelle ligne de lingerie au Viper Room. Si j’avais voulu d’abord lui proposer de passer faire un pique-nique au studio entre deux enregistrements, la lueur qui avait illuminé ses yeux lorsque j’avais mentionné me chercher un +1 pour un évènement mettant de l’avant des mannequins en soutifs m’avait confirmé qu’il se démerderait bien pour mettre la main sur un veston et une cravate si ça lui donnait le luxe de reluquer, de boire du champagne gratuit, et d’échanger avec moi quelques baisers fougueux dans les toilettes de l’établissement. On prenait tout ce qui passait, hen.

***

Je venais de franchir la porte de l’appartement après avoir laissé le gallois rentrer bien sagement chez lui lorsque la mine déconstruite de Jaime m’avait figé sur place. « On a perdu un joueur. » qu’il avait simplement murmuré, pointant d’un doigt tremblant la porte de sa chambre. Je savais d'emblée qu'on était cuits. « Tu les as nourris, pourtant? » Jaime hocha lentement de la tête, poussant loin de lui l’assiette de gâteau aux carottes qui semblait avoir été léchée jusqu’au dernier centimètre, comme si c'était impossible que je fasse le lien entre les deux.

Les chiens. Suite au tremblement de terre, l’anglais et moi étions retournés à nos appartements pour faire le tri et l’inventaire de tout ce qu’on avait perdu dans la séisme. Et c’était entre deux fils électriques sur le point de nous griller sur place qu’on avait finit par tomber sur une famille de poméraniens, laissée à l’abandon et hurlant famine dans un garde-robe qui semblait appartenir à une fana du latex sous toutes ses coutures. J’avais à la blague nourris les chiots de carottes que je trainais avec moi comme collation et c’était resté – pour leur garder leur poil bien roux comme le conseillait Yahoo Answers hen. Quelques jours plus tard et Jaime & moi avions déjà organisé un calendrier à la journée de notre future garde partagée, se promettant de s’occuper des cabots comme s’ils étaient nos propres enfants. Il les avait cachés au studio un temps, avant qu’ils fassent quelques sleepovers chez Deklan, puis on avait manigancé leur entrée des plus secrètes chez l’autrichien, sachant déjà au passage qu’il ne serait pas emballé à l’idée, le terme est faible, en leur aménageant un lit de fortune sous celui où dormait Jaime.

Plan de merde? Plan de merde.

La serrure commençait à claquer et je fis vite volte face, avant de lancer mon portable à Jaime avec l’air de la dernière chance. Si Parker réalisait ce qu’on planquait dans son appart… « Occupe-le avec les photos des mannequins de ce soir! » que je balançai comme excuse, avant de filer à la cuisine, puis à la salle de bain, puis à la chambre noire… rien. J’entendais la voix embrumée du Bernstein, il avait picolé tiens, et celle survoltée de Jaime qui décrivait à la perfection les tissus utilisés pour recouvrir les corps coupés au couteau des belles lorsqu’un grattement attira mon attention. Dans l’antre du monstre. La chambre de Parker. La porte grinça un trait lorsque je m’appuyai dessus du revers de l’épaule, juste assez pour provoquer un silence dans le salon. « Isla? » je coupai court aux doutes en me pointant devant eux, une bouteille de whisky à la main, la tendant avec le sourire de celle qui se retrouverait en temps de guerre sous peu si je n’agissais pas vite. « Cadeau de la maison! » que je lançai, un peu trop enthousiaste, avant de leur tirer ma révérence, chantant un « Je vous laisse, c'est l'heure de l'épilation hebdomadaire. Y'en a qui veulent se joindre? » Jaime grimaça, Parker fit mine d’avoir écouté mais avait clairement plus d’intérêt pour l’alcool que pour un fix de cire chaude et je finis enfin à me départir des gars pour retourner en direction du grattement et des pleurs.

Le pauvre gamin. J’ignorais comment il était arrivé là, mais en entrouvrant la porte je retrouvai le chiot égaré, assis fièrement sur le lit de l’autrichien, agitant la queue. Tout aurait pu se terminer aussi simplement si le p’tit pom n’avait pas filé dès que j’avais fait un pas dans sa direction, sautant sous le lit avant de sprinter vers la penderie. Je me planquai au sol après avoir entendu des pas dans le couloir, et rampai tel un soldat à travers les vêtements sales – combien de t-shirts de la même couleur pouvait bien posséder l’autre? … c’en était troublant – avant que j’arrive à sa hauteur. Le chiot s’affairait à gratter et mordiller un truc à quelques centimètres de lui, que je remarquai à peine lorsque je l’agrippai vite fait pour le planquer sous ma veste ni vu ni connu. J’étais prête à retourner incognito picoler avec les colocs lorsqu’un détail attira mon attention à mes pieds. Le truc qui intéressait tellement le chiot… je me penchai lentement pour voir de plus près, pour confirmer, lorsque Parker m’attrapa direct sur le fait.

« Tu fous quoi Hamilton? »

Pense vite.

« Je… je me demandais si… » je me mordis la lèvre, nerveuse, fuyant son regard, sentant le poméranien se trémousser à travers mon étreinte. « C’est gênant… en fait, je venais voir si t’avais pas un souvenir de ta dernière cuite où y’avait eu une orgie dans un lit recouvert de pâtisseries. C’est pour ma prochaine recette de cupcakes, je cherchais de l’inspiration. »

Pouffant de rire, je lui mis sous le nez une photo qui semblait dater de loin, très loin, d’une fiesta mémorable dont il m’avait jadis glissé un mot, où la quantité de substances illicites avait dû tripler d’heure en heure tellement ses acolytes et lui semblaient éclatés sur le cliché. L'idée d'ajouter des gâteaux à leur partouze avait dû leur sembler toute naturelle, les junkies et leurs munchies..., et immortaliser l'activité m'avait permis de m'en tirer indemne. Un merci tout spécial au chiot qui venait de me trouver un ticket de sortie, dénichant la dite photo dans le placard de l’autrichien.

Je sortis en trombe de la chambre, entendant derrière Parker rigoler comme un gamin un peu trop fier du mess qu’il avait fait jadis, avant de chuchoter au loin à Jaime « Le fugueur, on va le nommer Muffin! »

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JOUR 9 & L'ODYSSÉE WALMART
Parker, Jaime & Isla


La terrible machine gronde, sévère, menaçante. Mon coeur bat fort, trop fort. Il tape dans ma poitrine et résonne dans mes oreilles, court-circuité par la détonation régulière, stridente de l'arme ennemie. Une goutte de sueur perle à mon front, elle dévale ma pommette lentement, trop lentement, avant de finir sa course sur ma mâchoire, tantôt serrée et tantôt tremblante - les yeux rivés sur le compte à rebours, les doigts occupés à réduire en copeaux mon plan d’opération, j’appréhende le coup final et le désastre qui s’en suivra.

Tout cela avait débuté par une constatation anodine, par une paisible soirée, un jeudi, me semble-t-il, alors que les ultimes rayons d’un soleil couchant disparaissaient sous l’étreinte du bleu azur de l’océan et celui du ciel, barbeau, relevé des douces et chaudes teintes que le jour laissait derrière lui. L’ambiance était sereine, les rires s’élevaient et les coeurs volaient, légers, aussi légers que les dernières notes d’agrume du vomi de la demoiselle que mon compère d’Autriche roulait vers la cage d’escalier, tandis que je revenais d’une nuit de labeur, au petit matin, flottaient encore dans l’appartement. Isla et moi nous affairions en cuisine, elle aux fourneaux et moi à la dégustation, animés par un débat tout en flammes sur nos sélections des recueils les plus méritants de foodporn de l’Internet contemporain, un air de Vivaldi guidant nos songes et réflexions jusqu’à ce que le téléviseur vienne à bout de la publicité pour cette nouvelle crème contre les hémorroïdes si notoire et qu’il enchaîne sur une réclame différente et une autre bande sonore. C’est alors que, preux chevalier, j’avais sauté sur mes deux pieds à la demande de ma joviale partenaire de Muffinisme et foncé jusqu’au réfrigérateur, en quête de l’ingrédient au nom si exotique qu’elle avait réclamé. Et là, là ! La stupeur fut grande, presque décevante.  Guettant l’étiquette Parmegiano à défaut de savoir de quoi il pouvait bien s’agir, mon regard aiguisé n’a rien vu.  À quoi ça ressemble, le parmegenement ? avais-je lancé, interdit, c’est du fromage, m’avait-elle répliqué, souriante. Mais cet éclaircissement, aussi bienveillant avait-il pu être pensé, ne m’avait aidé en rien, sinon peut-être à me rassurer ; non, Isla ne souhaitait pas cette chose verdâtre, inconnue, que je jurerais avoir vu bouger, collée à la paroi de l’appareil, ni même un morceau de la toile d’araignée un étage au-dessus. Claquant la porte avec ardeur et élançant mon corps longiligne en arrière, je m’étais senti plus léger, ma phobie de ces monstres à trop de pattes laissée tranquille et le visuel impeccable du rond de pâte étalée devant mon amie et couverte d’une purée de tomates délicate ne souffrirait pas d’un intrus à la carnation trop tranchante. Pourtant, ce sentiment ne fut que bref, passager, balayé par un échange de regards et de mots entre la brune Hamilton et moi - nous manquions de vivres et un ravitaillement s’imposait au plus vite. Humant l’haleine de l’homme endormi sur le canapé et jaugeant le niveau restant du liquide ambré de la bouteille qu’il serrait entre ses poings endormis, nous avions convenus que la tâche attendrait tout de même l'aube prochaine; pour notre propre salut, mieux valait laisser agir son foie en tout tranquillité.

Les astres avaient couru leur route et notre noble quête avait pu débuter le lendemain. « C'est quoi cette merde ? » Franchissant les portes de cette caverne d'Ali Baba du Nouveau Monde, j'avais alors été pris par l'émotion, celle d'un renouveau, d'un nouveau départ, de l'espoir. « Woh. Me dis pas que vous avez échangé le pack de bières contre ça ? » Celui des produits frais, des mets gastronomes, des papilles en fête, des en-cas de mi-sieste enfin comblés, des douceurs de l'O... « On va être hors budget. » Des douceurs de l'Ori... « Aromatisées au litchi ? Sérieusement ? »  « Et puis il nous faudrait encore une salade ou deux pour... » ...rient et... « On va aller se choisir des rouges à lèvre tant qu'on y est, Jaime ? » Bon. Désolé 'man, j'avais juré que je ferais attention à mon langage et à mon éducation après t'avoir téléphoné en pleurs après cet affreux petit-déjeuner, l'autre jour, mais faut pas pousser.  « ARRÊTEZ DE TOUS PARLER EN MÊME TEMPS JE M'ENTENDS PLUS RÉFLECHIR ET JE SAIS PLUS C'EST LEQUEL DE RIZ QU'IL NOUS FAUT PRENDRE POUR LE SAMEDI ! » J'agite ma banane, rageur. Je frappe la cliente, maladroit. Je l'aide à ramasser son déambulateur, penaud. Et je me redresse, je regarde Isla, ses feuilles de laitue hors de prix et le seul billet de vingt dollars qu'on a réussi à trouver à nous trois, je tourne la tête vers Parker, son air révolté par le changement de boisson et la nouvelle boîte de céréales qu'il jette dans le caddie sans même ciller. Je respire, profondément. Et je reprends. « LES BIÈRES LITSHI ON POURRA LES UTILISER POUR ASSAISONNER LE POULET DU JEUDI ET ISLA, JE TE GARDERAI LES PELURES DES COURGETTES DU COUSCOUS DE MARDI, CA FERA L'AFFAIRE NON ? » « ... » « ... » « J'aime pas le couscous. » Enough. Mon plan des repas de la semaine, mûrement réfléchi, fruit d'heures et d'heures de travail, coloré avec intelligence, couvert de stickers soigneusement pensés, délicatement plié et rangé dans une enveloppe que j'avais tendue à Isla et son sac à main à défaut d'avoir été autorisé par Parker à m'en trouver un so cool moi aussi, je le serre dans ma main, j'en fais une boule et je la lance de toutes mes forces. Bernstein la dodge, elle file vers la mamie qui s'éloigne du terrain dodelinante. Hamilton prend son élan et... et elle se jette dans les airs ! incroyable déplacement latéral ! la boule est interceptée et la boulette est évitée ! Isla déplie la feuille, la lisse comme elle peut et s'approche de moi alors que l'autre ingrat s'en va ricanant vers l'attroupement de cheerleader au rayon shampoing. Je m'écroule sur mon caddie, conforté par la main de ma défenseuse préférée sur mon épaule. « Buck up! Si on enlève ses céréales, on devrait avoir assez pour tout prendre.  » Je rouvre un oeil, le laisse dépasser de mes bras croisés, une dernière lueur d'espoir filtrant malgré tout. « On aura qu'à ressortir le vieil emballage de la poubelle et on le remplira avec les croquettes de Muffin. Il n'y verra rien. » Je finis par me redresser, convaincu par ses yeux de biche et parce que c'est Isla et parce qu'Isla sait toujours tout mieux que moi. J'hoche la tête frénétiquement quand elle me demande si j'ai tout ce qu'il nous faut et je lui emboite le pas quand elle désigne la caisse... Même si je ralentis le rythme à la vue de la terrible machine de la caissière et des verrues du nez de celle-ci.

Faut pas que le total dépasse les vingt dollars. J'veux dire, vraiment pas.

Vraiment.


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JOUR 11 – l'heure des choix
Parker, Jaime & Isla


Tout allait si bien, 15 minutes plus tôt.

La soirée de fille parfaite. J’avais laissé couler l’eau chaude, emplissant le bain d’un gel nettoyant au ginseng que j’avais reçu d’un client la veille. Mon visage était couvert d’un masque exfoliant au cacao qui sentait délicieusement bon, et j’avais même mis les quelques dollars de surplus qu’il me restait dans mon budget sur une bonne bouteille de bulles, prête à relaxer dans la mousse aussi longtemps que je le voulais – en fait, pour les 56 minutes 33 secondes qui restaient selon mon cadran - . J’avais dû redoubler d’ardeur pour qu’on me laisse ce moment sacré en solitaire, vendant presque mon âme pour tenir occupés les deux représentants du fabuleux royaume de la testostérone une bonne heure. Avec Jaime, ça avait été plutôt facile. Il avait consenti à passer le temps en rangeant par ordre alphabétique les divers vinyles qui traînaient à la radio en échange d’une journée en ma compagnie au parc d’attractions de la ville. J’ignore s’il avait émis un cri plus aïgu lorsque j’avais mentionné les montagnes russes ou la barbe à papa, mais au final il avait accepté avec plaisir l’échange comme la bonne âme qu’il était. Avec Parker, ça avait été plus compliqué. Deux strudels autrichiens aux pommes cuisinés de mes blanches mains, 4 joints piqués à Leo, le droit d’utiliser ma toute nouvelle caméra pendant une semaine à son studio et le numéro de téléphone d’une copine mannequin plus tard et il était sorti de reculons de l’appart, me jurant que s’il retrouvait le moindre signe qu’une soirée à tendance féminine s’était jouée chez lui – et pas dans le style threesome avec deux suédoises – qu’il se chargerait personnellement de me faire payer à sa façon pour le manque de respect. Le connaissant, il se renvergerait surement en remplaçant mon lait d’amandes bio par un nettoyant quelconque pour le plancher, et même pas écologique en plus, & en mettant des vidéos compromettantes de lui direct en page d’accueil sur mon blogue, tel un vrai revendicateur de la liberté d’expression. Bref, le chrono m’assurait la paix d’esprit. Celle qu’un long bain succèderait, suivi de la lecture d’un bon livre, dans le silence, enroulée dans ma couverture favorite. Après un sprint de 3 jours à courir dans tous les sens à travers la ville pour assister à 10 défilés en plus des évènements en soirée, la semaine de la mode de Los Angeles allait avoir ma peau. C'était une nécessité pour moi d’avoir droit à un petit moment de répit sans eux, et j’étais prête à profiter de chaque seconde de mes 60 minutes de calme.

« SI TU LEUR FAIS QUOIQUE CE SOIT JE ME SUICIDE LIVE, ET JE VAIS FAIRE EXPRÈS DE TÂCHER TOUS TES MURS POUR QUE TU NE T’EN SAUVES PAS!! »

Ouais, ça avait vite escaladé. Suffit seulement de laisser libres Muffin, ses deux frères et sa sœur le temps de sécher mes cheveux, et de m’assoupir à l’aube du quatrième chapitre du nouveau roman que je dévorais, à saveur de 50 shades of Grey, pour me réveiller en panique, avec Parker qui agite les pauvres poméraniens suppliants sous mes yeux.

« UN GESTE ET L’UN D’ENTRE EUX PASSE PAR LA FENÊTRE! »

Apparemment, Parker n’était pas une dog person. J’avais toujours cru un peu trop candidement qu’il aurait apprécié l’entrain contagieux et les trucs amusants qu’un chien pouvait apprendre et répéter encore et encore, l’imaginant mal être un amoureux des chats. Mais je m’étais visiblement trompée. Le masque toujours bien étalé sur mon visage, je tournais les yeux vers Muffin et sa famille terrorisée d’un sens, et Jaime qui hurlait de panique et suppliait dans toutes les langues qu’il connaissait – 3 et demie – que le Bernstein leur laisse la vie sauve de l’autre.

« FAISONS UN DEAL. »

Silence radio, même les chiots se turent. Le seul bruit ambiant restait les sanglots étouffés de Jaime qui se berçait sur lui-même, maintenant recroquevillé sur le sol suite à nos cris.

« Je t’écoute. »

Parker soutenait mon regard, sachant que peu importe ce que je dirais ensuite, il serait en mesure de négocier pour sortir gagnant de la situation. Ces chiots, on les avait sauvé, on les aimait de tout notre cœur et ça paraissait. Le photographe n’avait qu’à lever sa main agrippant encore solidement leurs colliers pour voir mon souffle se stopper de terreur. Ouais, il avait le beau jeu.

« On garde 4 chiots, et je fais toute la vaisselle jusqu’à la fin du mois. »

« Non. »

« On garde 3 chiots, je fais toute la vaisselle et la lessive jusqu’à la fin du mois. »

« Non. »

« On garde 2 chiots, je fais toute la vaisselle, la lessive et le ménage complet de l’appart jusqu’à la fin du mois. »

« Non. »

Regard désespéré vers Jaime qui sèche ses larmes du revers de la main, chuchotant une comptine du bout des lèves aux chiots.

« On garde 1 chiot, je fais toute la vaisselle, la lessive et le ménage complet de l’appart jusqu’à la fin du mois. Jaime sera aussi ton esclave attitré – pour toutes tâches requérant autre chose que la perte de sa dignité, ou un trop grand effort manuel, et chaque soir je t’attendrai à la maison avec le repas de ton choix, aussi compliqué à cuisiner soit-il. Ça commencera avec un second repas de space crepes. »

L’attente fût interminable, mais après quelques secondes, Parker se râcla la gorge, prêt à conclure.

« UN chiot. » qu’il insista. « Tu feras tout le ménage, autant de l’appart que de mon studio photo et de ma bagnole. » J’hochai lourdement de la tête. « Jaime sera mon esclave, en plus de devoir s’adresser à moi en m’appelant My Lord. » Jaime ravala ses sanglots, cherchant mon approbation du regard. « J’aurai aussi l’accès exclusif à la télé, le premier round à tous les matins pour la douche, et 70% des votes en ma faveur à l’épicerie. » Ouch. « Je te ferai parvenir la liste des repas et desserts que je veux à partir de demain soir. »

Et il laissa aller les chiens, qui filèrent direct entre mes bras tendus, tremblant sous le soulagement. On devrait choisir l’un d’entre eux. Et malgré leur air adorable, les yeux brillants et leur petite langue rose qui léchait mon cou à saveur de ginseng, je savais que les prochaines secondes seraient déchirantes.

« Me force pas à faire le choix pour vous… » que siffla Bernstein, avant que dans un élan plein de culpabilité pour les autres, je m’élance instinctivement vers Muffin. Jaime émit un petit cri de surprise, avant d’approuver mon geste d’un long soupir d’apaisement.

« On vous trouvera une belle famille… » l’anglais m’avait rejoint, commençant à bombarder les 3 chiots au sol du flash de son téléphone portable, leur préparant une belle annonce comme lui seul savait la composer. Pendant ce temps, Muffin observait Parker comme s’il comprenait que maintenant, c’était son cœur à lui qu’il devait charmer pour faire vraiment partie de notre famille.


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JOUR 13 & IT'S ALL FUN AND GAMES UNTIL SOMEONE LOSES AT MONOPOLY.
Parker, Jaime & Isla

Sur une échelle de 1 à Monopoly, à quel point votre samedi soir a-t-il été à chier ?

( Un indice sur ma propre réponse -  j'ai passé les dix premières minutes à me demander combien de temps j'aurais à humer le gaz pour tourner de l'oeil et si le réservoir de mon briquet tiendrait le coup d'ici là, pendant que l'autre abruti d'Europe s'agitait sur sa calculatrice de poche à convertir tous ses billets en livres Sterling et que la brune, là, l'odieuse instigatrice du jeu et de tout ce qui c'était passé durant ces deux dernières semaines et probablement de tous les emmerdes du monde et de l'univers au complet, oralisait son dilemme politico-écologique au sujet de l'achat d'une verte avenue du Vermont ou la gazée place de Times Square à New York. )

Tout cela avait commencé deux jours plus tôt. Naïf, si naïf, j'avais quitté l'appartement, non, MON appartement, dans un élan de bonté et de générosité qui ne m'avait valu, au final, que trahison, déception, et des touffes de poils canins sur mon canapé qu'on n'avait plus pris la peine de camoufler - mais ne nous attardons pas là-dessus, pour le bien de tous.  Non, rembobinons la bande de cette soirée de malheur et stoppons l'image à l'instant précis où Isla me tend un petit papier plié en deux. Observez-la, avec ses grands yeux bleus et ses boucles folles. Vous la voyez, hein ? Avec son sourire doucereux, ses airs débonnaires, ses battements de cils délicats, ses fossettes friponnes...

The most evil person you'll ever meet - je crois que j'ai trouvé la mienne.

Au placard Reagan et son torticolis, Bundy et ses trophées sur la cheminée, Adolph et sa gazinière. Je renifle, amer, et mon pouce délaisse finalement le bouton du gaz pour la molette de mon briquet pour allumer la cigarette que j'ai glissé, rageur, entre mes lèvres. Évidemment, que j'allais le prendre, son morceau de papier. Évidemment, j'allais parcourir le nom et le numéro griffonnés dessus, évidemment, j'allais tiqué sur la description physique rapide qu'elle m'avait fait de sa monnaie d'échange - faut dire qu'avec ces deux qui parasitaient mon QG, je n'avais plus toutes mes aises et tout le loisir de ramener qui je voulais, quand je voulais, alors la moindre paire de miches avec un appartement pas trop loin était susceptible de faire chavirer mes coeur et calbut. Aussi, évidemment, évidemment, j'avais retrouvé Miranda de son doux nom pour un verre et, une heure plus tard, on baisait sur son matelas à eau. Et, évidemment, bon mâle, je n'avais pas prêté attention au tas de mouchoirs de papier froissés à côté de son lit, ni à la touche de fond d'eucalyptus qu'avait le goût de sa peau ou encore à son souffle court et lancinant - je pensais juste être efficace, 'voyez. Mais, au moment où j'allais balancé une partie de mon patrimoine génétique et leur linceul de latex dans la fosse de sa poubelle, là, j'ai vu. J'ai tout vu. Les cadavres de mouchoirs, de médicaments et de soupes instantanés, et mon sang s'est glacé.

Et évidemment, deux jours plus tard, cette connasse de Miranda m'avait refilé son rhume de merde, j'étais incapable d'aller plus loin que la porte d'entrée avant de m'écrouler et Isla, l'odieuse Isla, jubilait en nous distribuant les billets de banque de son foutu jeu de merde. Samedi soir, c'est Monopoly.  Oh, come on.



« Je n'ai pas assez d'argent pour payer le loyer... My Lord, est-ce que je pourrais par hasard juste vous emprunter 200 do-  »
« Va te faire voir, Blanche Neige. »
« Jaime, tu peux me payer avec un câlin. »
« Aaw !  »
« ... What the fuck ? »

Je siffle entre mes dents quand mon regard croise celui d'Hamilton qui se penche vers l'autre crève-la-faim et l'enlace. Je souffle, bruyamment, quand je le vois se trémousser sur sa chaise comme un gamin qui touche le Père Noël, ou qui a des morpions, ou qui touchent les morpions du Père Noël, tiens. Bullshit.

« ... cinq, six, sept ! Oriental Avenue. À qui est-ce...  »
« Moi. 2000 dollars. »
« QUOI ?! »
« En fait, je crois qu'il est seulement marqué 100 dol...  »
« Eh, Schnauze, Bianca. J'ai mis des roulures sur le trottoir. D'Orient. Elles m'ont coûté une blinde, faut bien les amortir. »
« C'est n'importe quoi, y'a jamais eu de prostituées au Monopo...»
« Ah ouais ? Et lui, alors ? Hey Bambi, tu la charges pour une nuit complète quand tu lui demandes 200 dollars ou il y a des extras que tu lui factures dès que je pars me pieuter ? »
« PARKER ! »
« Isla ? »

Je tends la main, réclame mon du, soutiens son regard et la provoque d'un autre. J'avale un trait de ma bouteille de rhum - le mal par le mal -, renifle, remonte ma capuche sur ma tête qui cogne. Elle me fixe, dure, froide, fait passer sa sucette de gauche à droite, lentement, dangereusement. Ses doigts craquent et elle me balance deux billets de mille à la tronche. Gonzesse. Tension palpable, j'attrape les dés, mes iris toujours aux prises avec les siennes.

« ... Hé, je vous déjà ai montré le nouveau tour que j'ai appris à Muff Muff ?  »

Elle se penche sur la table, croise ses bras.

« Joue. »

Je jette les dés, baisse les yeux, rien qu'une seconde.

« Roule, Muffin !  »
« Quatre. Luxury Tax. »
« 150. »
« C'est correct. »
« 150, plus le pot-de-vin pour que l'agent de sécurité ne t'envoie pas directement taule en voyant ta sale tronche entrer dans la boutique. 3150. »

Bang bang. La pièce se glace, nos regards s'assassinent, nos muscles se tendent et Jaime se roule sur le tapis avec le clébard.

« Crève. »
« Assis Muffin, assis ! Ouuh c'est qui le beau Muffin qui ne veut pas s'asseoir, ouuh c'est qui ?  »
« 3150, ou tu vas en prison. Tu feras un tabac, avec ton petit foulard en soie. »
« Je t'emmerde. 500 dollars. »
« 3000. »
« 1000. »
« Jamais. 2500. Dernière offre, Pâquerette. »

BANG BANG BANG. J'hausse un sourcil, pince les lèvres, les rouvre parce qu'en fait je vais asphyxier. Elle reste de marbre. Damn, elle s'avérait plus coriace que je n'aurais pu l'imaginer. Ou plus mauvaise joueuse que moi, encore.

« FAIS LE CHIEN MUFFIN, OUI C'EST BIEN  ! GUYS REGARDEZ MUFFIN !  »

May the odes be ever in your favor. Je serre les dents. Fais glisser sur la table les trois billets. Précautionneusement. Dangereusement. Elle lance les dés, carte chance, je pioche.

« Famine. Mangez l'aliment le plus proche de vous, ou mourrez. »

Et je pousse l'assiette de Shepperd's Pie que j'ai réchauffé au microondes vers elle. Grimace. Horreur et damnation. Je ricane. Elle n'ose pas se défiler. Elle en oublie même mes microbes, elle prend ma fourchette, pique une miette. Je secoue le nez - mangez tout. Elle s'accroche. Elle souffre. Je jubile. Elle finit, je suis étonné, je ne montre rien. Elle relève un regard brillant de rage vers moi.

« On reprend la partie à zéro. »
« Avec nos règles. »
« Euh...  »
« Tous les coups sont permis. »
« Aucune merci. »
« C'est que je dois aller bosser en fait, parce que...  »
« Je veux de l'enjeu. De la mise. Le gagnant rafle tout. »
« Tout ? »

Je souris, lentement. Je revisse le rhum, m'allume une nouvelle clope, remonte les manches de mon pull et je me penche à mon tour sur la table.

« Tout. Absolument tout. »
« ... Rick est malade et faut que j'assure la technique aussi et...  »
« LA  FERMEEE ! »

Jaime devient blanc, je pousse sa chaise et Isla le tire vers la table. De force, il s'assied. Alors, le duel entre Hamilton et moi reprend. On se fixe, on se toise, et on se jette sur les billets et les cartes à redistribuer.


Pas de pitié.


This. Is. Monopoly.



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JOUR 15 – brunch, breuvages variés et bondage
Parker, Jaime & Isla


Mon smoothie épinard, concombre, ananas et menthe me semblait particulièrement intéressant. Passionnant. Avec lui ne venaient aucun coup d’œil nerveux à la dérobée, aucun éclat de rire malalaisant, aucune excuse bafouée avec le regard fuyant. Il goûtait bon et frais, et il avait toute mon attention. Mes doigts entourant le pot Mason que j’utilisais comme tasse depuis toujours – mon arrivée – je me surprenais à détailler les engravures sur le verre du bout de l’index, chantonnant, profitant du silence ambiant pour faire comme si c’était un dimanche comme les autres. Comme si c'était l'un des p’tits-déjs en famille que j’avais instaurés en forçant les gars à s’installer à la même table sans que l’un grogne et l’autre frémisse, où j’unissais mes colocs le temps de pancakes, de biscuits, de jus de fruits frais et de café bien corsé avant de les laisser libres dans un monde débordant de possibilités. Parker venait principalement pour la double part de bacon au sirop d’érable importé que je lui faisais depuis la découverte de Muffin, additionnée d’un pamplemousse du même format qu’un bonnet double D, y’avait fallu que je demande à Tania les dimensions de son soutif pour répondre à la demande précise du photographe, mais bon. Il était là. Emmerdant parce qu’il se délectait en silence des frissons que Jaime et moi on partageait suite aux douches froides qu’il nous assénait, mais il faisait un effort. Alworth aussi, participait. Il jouait à merveille le rôle de gouteur, m’aidant dans la préparation du repas, plongeant ses doigts dans toutes mes concoctions, profitant de mon attention diffuse pour piquer des bouchées que je remarquais plus tard parce que bon, un morceau croqué, ça paraissait. Et il prenait son boulot d’esclave plutôt à cœur aussi, conscient que c’était en partie ce qui avait permis à notre boule de poil favorite de rester dans les parages. À grands coups de My Lord, de roulage de clope qu’il maîtrisait à la perfection vu ses mains toutes délicates et de polissage de bagnole – il m'assistait avec le volet cirage de la caisse de l’autrichien – Jaime était exemplaire.  

Le grille-pain émit un son lointain, signe que les rôties au pain de riz étaient prêtes. « Tu ramènes le whisky sugar tits? » Bernstein masquait à peine son amusement, voyant que dans mon élan pour me lever de ma chaise, j’en avais profité pour resserrer encore plus ma robe de chambre autour de mes épaules. Avec mes chaussettes de laine qui remontaient le long de mes chevilles et le pyjama à flanelle que je portais en dessous, j’avais rien de sugar. Et encore moins de t… « Oh, faites pas vos frigides. On sait tous les trois qu’elle a une robe à pois incrustée à même sa peau. » Jaime se contenta d’ouvrir la bouche en O lentement, très lentement. Puis il ferma les yeux, fort, comme si le souvenir qu’il tentait d’effacer de sa tête serait moins apparent une fois les paupières closes plutôt que posées sur moi. Aux vues du tremblement qui le traversa, c’était tout aussi pire. « Un deal est un deal. Je vois pas la photo, j’ai le droit d’imaginer ce que je veux. » L’anglais soupira faiblement, alors que je les laissais seuls le temps de me cacher dans la cuisine minuscule de Parker. « Allez, tu peux me le dire si y’a un truc horrible. Un seul sein? Un torse bien velu? » Il fit même pas exprès de pas chuchoter. Jaime implorait en silence, Muffin gémissant de sommeil à ses pieds pour venir tout juste de se réveiller, alerté par le bruit que je faisais à finaliser les rôties dorées. Un seul texto, une seule photo, une seule fois où j’avais laissé les bulles du champagne confondre deux contacts bien différents. Quelle conne aurait envoyé un selfie full frontal d’elle à Jaime-Bunny-Bee plutôt qu’à Dek le conquérant? Vous la connaissez très bien hen, faites pas les idiots. « Je sais! Elle était en plein trip BDSM?! » Je revins vers eux pour retrouver Muffin grimpé sur la chaise libre, léchant une goutte du smoothie qui était tombée de mon pot. Parker haussa le sourcil avant de me détailler à nouveau. « Va falloir que vous me donniez un peu de jus là. L’imaginer avec un fouet ça le fait pas. » Il marqua une pause, sortant une flasque de la poche de sa veste de cuir avant de verser une rasade d’un alcool bien brun à même son café. J’eus le temps de compter 10 secondes avant qu’il ne remette le bouchon. « Par contre, me dire qu’elle préfère jouer dans la fessée, c’est plus plausible. » Damn, il était nettement plus volubile depuis que Jaime avait sprinté à travers tout l’appartement en hurlant de terreur post-envoi. « J’ai tout vuuuuuuuu! J’ai tout vuuuuuu! » qu’il gueulait à la panique, et j’entendais encore sa voix se briser sur les parois de ma tronche rouge pivoine vu l’erreur.

Alworth prit une longue gorgée de son chocolat chaud, puis me remercia en bégayant. Je l’avais fait comme il l’aimait, avec une cuillère de chocolat noir fondu, une autre de chocolat au lait et une bonne tasse de lait chaud au miel. « Ouais c’est ça, bois ton lait. Elle l’a tiré que pour toi. » Parker le regardait avec insistance, s’amusant comme un fou de voir Jaime recracher de suite sous l’effet de la remarque à double sens. « Ok Jaime. C’était qu’une poitrine. On en revient. » J’avais quasi lancée l’assiette-déjeuner sur la table devant eux. « Une poitrine normale, sans pilosité aucune. » que je précisai à l’intention de Bernstein qui cachait mal son sourire de voir que le simple mot « Poitrine » traumatisait Jaime. « T’es un mec. T’as dû en voir des tonnes, de poitrine. Internet c’est pas que pour googler des idées de costumes pour Muffin. » Jaime ravala sa salive, muet, devant mon ton exaspéré. Merde, on parlait d'une photo. Pas d'un sextape. Mais son silence s’éternisa, de fait que je fronçai les sourcils direct. « Tu as déjà regardé des pornos, si? » Ses joues prirent la couleur des yeux de Parker lorsqu’il rentrait d’une soirée trop festive avec Jackson et Leo et je fichai mes mains sur mes hanches, ignorant le photographe qui se délectait du spectacle. « Tu m’dois 40$. J’t’avais dit qu’il était vierge. » « Ça veut rien dire ça. Jaime? » Ma voix s'était adoucie. Ouais, je gérais mal quand Jaime m'ignorait. « Je… je… J’en ai déjà vues, hen. Et… touché. » Le malaise. Pesant. « Dude, y’a un nouveau d’Ashlynn Brooke sur PornTube. C’est un signe. » Parker se leva d’un bond de son siège, attirant sa chaise bruyamment à côté de celle de Jaime et fichant son téléphone direct sous ses yeux. « On commence ton éducation sexuelle à l’instant. Aujourd’hui est un grand jour. »

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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyJeu 20 Nov - 17:21

JOUR 17 – show me what you watch & I'll tell you who you are... banging there, yeah, on THAT couch.
Parker, Jaime & Isla

Depuis qu'Isla avait songé que ma chambre d'amis offrait un lighting sympa pour les peaux dénudées et les selfies NSFW et que Jaime en avait fait les frais, l'ambiance était devenue un peu lourde à l'appartement. Notez qu'on ne pouvait pas en vouloir à la Hamilton - évidemment que sa photo allait être flatteuse, j'étais un pro, merde, j'avais testé les ampoules dans les mêmes conditions quand j'avais investi dans les lieux et que j'avais fait mériter sa commission à l'agente immobilière, en investissant, aussi, dans sa dentelle. Non, s'il fallait qu'on désigne un coupable, c'est certainement l'Anglais qu'on devrait incriminer. Jaime et son regard impressionable, Jaime et sa naïveté écœurante, Jaime et son foutu numéro de téléphone qui s'était retrouvé en tête de liste ce jour où, pourtant, j'avais du appeler l'exhibitionniste plus de trois fois parce que, bon gars, et surtout terrible gestionnaire de fortune aux jeux de table, j'étais désormais seul désigné aux virées au supermarché et que, bordel, je ne savais pas si je devais aller chercher son foutu body scrub aux agrumes et à l'huile d'olive au rayon condiments ou fruits frais. Ouais, c'était injuste - peu importe à qui elle destinait son odieux petit chef d'oeuvre de salacité, c'était Jaime qui l'avait reçu, et merde, moi, j'aurais su en faire un bien meilleur usage. Oubliez la notion hydratante et la boîte de mouchoirs à portée de main - ew, guys, je l'ai vue avec les cheveux en boule sur le haut de sa tête, une couche verdâtre bio vegan désoxydante chemical free bullshit full sur la tronche, emmitouflée dans un vieux peignoir que je n'aurais même pas laissé en couverture pour son immondice de clébard, et, pire encore, j'avais assisté au spectacle de ce à quoi elle ressemblait au saut du lit chaque matin, depuis plus de deux semaines maintenant. Non, pour ce genre d'activités, j'avais d'autres ressources ; avoir de quoi la faire chanter, en revanche, ça aurait été un atout à ne pas négliger. Moi, je ne me serais pas mis à hurler comme l'autre qui prenait pour la première fois un ascenseur avec un mec en imper dont les pans se défont entre le troisième et le deuxième étage, je l'aurais joué plus sneaky, je n'aurais rien dit de clair, j'aurais tapé dans l'insinuation, la réfléchie, la compliquée, la fourbe, histoire de faire monter la pression un peu plus encore jusqu'à son apogée. Mais, bon. Jaime avait eu droit au full frontal, et je n'avais pas eu d'autres choix que de me contenter d'essayer de le manipuler, de me faire ramasser en beauté par Isla et, donc, de ronger mon frein dans mon coin, pendant que ces deux-là se calmaient significativement sur les soirées à thème merdiques et les excès de joie de vivre pesants. Merdique et pesant, ouais, voilà comment j'aurais décrit mon quotidien, il y a quelques jours encore, si quelqu'un avait daigné reconnaître que j'avais à affronter une épreuve difficile en leur offrant l'asile.

Merdique et pesant, ouais, mais pourtant, là, en cette fin d'après-midi, ça commençait à me manquer sérieusement.

« On se fait une soirée DVD ? » Ils m'avaient dévisagé comme si je leur demandais leur avis quant à la taille du bonnet à laquelle j'oserais prétendre face au chirurgien qui serait en charge de mon opération de changement de sexe. J'ai même cru voir un morceau morceau de poulet thaï déborder de la bouche d'Alworth, descendre en rappel incertain jusqu'à être aspiré à nouveau bruyamment par sa bouche bée, et le regard que m'a jeté Isla semblait être celui qu'on a quand on remet toute une existence, une philosophie, un bon sens en question. Leur décrochant un sourire mesuré alors que j'enfonçais mes mains dans les poches de mes sweatpants, parce que, ouais, eux auraient enfiler leurs onesies à fleurs et chatons, j'en suis absolument certain, mais que malheureusement je n'avais pas encore grillé suffisamment de mes neurones et amour propre pour avoir ça quelque part dans mes piles de vêtements, je n'ai rien dit de plus, laissant le look et l'air honnête régler les questions et le tour de passe-passe. Les yeux de l'un se sont illuminés et je savais déjà qu'il était up à nous montrer son film préféré, sûrement un truc de gonzesse ou avec Mr Bean dedans, mais bon, c'était déjà ça que je me mettais dans la poche. Elle, par contre, elle a continué de me fixer une bonne poignée de secondes encore, interdite, impassible, immobile. « Tu ne sors pas ? » J'avais répliqué, vite mais pas trop, prenant garde à occuper mon regard ailleurs pour qu'elle ne puisse pas y lire la bombe d'ironie qui allait y exploser. « J'ai un check-up à l'hôpital demain, alors faut que je sois frais. » Ein, zwei, drei, l'instant de vérité, c'est maintenant : soit elle gobe ça et, tristement, ignore à quel point il est kiffant de voir un petit interne équarquiller ses yeux à la vue de résultats d'analyse faussées par une substance ou deux ou dix et de pouvoir se plaindre d'une pauvre infirmière qui vous casse l'aiguille de sa seringue à trois reprises dans votre bras, juste parce que vous êtes trop bourré encore pour rester immobile, soit elle flaire la supercherie et creuse plus loin. Mais j'ai du bol, et c'est toute guillerette, à son tour, qu'elle colle un sourire sur ses lèvres et qu'elle échange un regard brillant avec Jaime, le premier depuis pas mal de temps. Ils avaient lâché un oui enthousiaste, les deux, en coeur, comme si l'incident de la photo n'avait, pour quelques secondes, jamais eu lieu. Moi, j'avais gardé le silence, et fais mine de vaquer à mes occupations, le temps qu'ils filent comme deux gosses vers leurs affaires respectives et qu'ils dénichent leurs films fétiches. Rien qu'un sourire, moins innocent, n'était venu perturbé mes airs contrôlés. Ouais, parce que si je voulais crever l'abcès, effectivement, ce n'était pas simplement comme ça, en leur proposant une activité à la con de cheerleaders qui enchaînent les sleepovers comme moi j'enchaînerais volontiers les cheerleaders. Non, le plan ne s'arrêtait pas là, évidemment, et je comptais le mener à bien, alors - fallait que je prenne mon mal en patience.

Je n'ai rien dit, non plus, quand je me suis retrouvé au milieu du canapé, coincé entre les deux malgré tout - fallait pas trop leur en demander à la fois. Je n'ai rien dit, non plus, quand Hepburn brisait le coeur de Peppard à l'arrière d'un taxi et que j'ai senti leurs deux têtes émotionnées se pencher dangereusement vers mes épaules. Je n'ai rien dit, non plus, quand, au film suivant, je me suis rendu compte que cette saloperie de vierge effarouchée des ondes s'était bien foutu de ma gueule quand je lui avais demander le nom du dernier pussy qu'il avait côtoyé de près et qu'il m'avait murmuré un Duchesse paniqué. Duchesse, comme dans les Aristochats. Ouais, pas comme Duchesse, l'escort aux saggy tits que je l'avais imaginé avoir papouillée en dépit de mieux. Non, je n'avais rien dit jusque là, rien du tout, histoire de ne pas tout faire capoter avec une remarque désobligeante sur l'autre féministe de merde ou sur les sacs à puce de Disney, qui aurait pu me priver de mon tour de passage dans la liste des films de la soirée et, donc, de l'apothéose de mon plan. Je n'avais rien dit, et voilà que le moment où mon génie brillait était arrivé.

« Si je n'avais pas autant envie de découvrir quel est le film préféré de Parker, j'vous aurais proposé de le reregarder. Vous avez vu que Toulouse était caché sous le tapis dans trois scènes ? Des messages subliminaux ! Il parait que... »  Bla, bla, bla. Je me relève du canapé qui est devenu way too cheesy après près de trois heures de marathon cinématographique à la con de mes deux colocataires momentanés. Non, je n'avais pas vu Toulouse, non, je n'avais pas vu de messages subliminaux - par contre, là, j'allais lui en servir, et un paquet. Et pas forcément  si subliminaux que ça. J'entretiens le suspense encore quelques instants, tandis que je sors le DVD que j'ai choisi de sa pochette, et qu'ils me questionnent à son sujet, sur lequel j'ai su garder tout le mystère d'usage.

« C'est quoi le synopsis ? »
« C'est une histoire d'amour. »
« Aaw ! »

Um Gotten willen - elle a grillé ses neurones restants devant le noir et blanc et le dessiné, ou alors elle est nettement moins aware que ce que je pensais ? Je secoue discrètement le nez pendant que je remplace les Aristochats par le nouveau rond d'images et de talent concentré.

« Oh, j'crois que la pochette me dit quelque chose ! »
« Ça m'étonnerait. Production autrichienne, tout ça. »
« Je suis très cultivé et ouvert aux cultures étrangères, tu sais. »

Je suis partagé entre l'éclat de rire et l'envie de filer passer un coup de fil à l'immigration pour lui rappeler qu'ici, c'est lui l'étranger, et qu'il y a sûrement une faille quelque part, genre, dans le fait qu'il n'ait plus de domicile avéré, qui pourrait le renvoyer presto chez les Rosbeef. Mais je souris, calmement, sereinement, et je me contente de retourner sur le canapé, entre eux deux, après avoir relancé le lecteur. Je garde ce flegme quand je m'enfonce dans mon assise  tandis qu'ils s'avancent, avides, je glisse une main distraite sur la tête duveteuse de Muffin et l'autre bras sur le dossier du canapé, derrière Jaime, et je les observe. Machiavélique.


« Hey, ça commence comme dans Blairwitch ! »
« On dirait toi de dos, Parker. Oooh, c'est le même canapé qu'ici, non ? »
« Ca doit vraiment être ton film préféré. Moi aussi, j'avais adopté mes chats en fonction de ceux des Aristochats. »
« Hey, mais... »
« OH MAIS C'EST TOI ? TROP COOL, JE SAVAIS PAS QUE T'ÉTAIS AUSSI ACTEUR ! »
« MAIS ... »

J'ai intercepté Hamilton juste avant que sa main n'atteigne la télécommande, j'ai glissé mon bras autour d'elle, je l'ai serrée contre moi et j'ai plaqué mon autre main sur sa bouche avant qu'elle ne puisse hurler à Jaime de s'enfuir. Les yeux rivés sur lui, sur son air enthousiaste, impressionné, j'ai laissé tomber mon apparente impassibilité, et j'ai souri, en coin.

« Oh, le budget costumes n'était pas très conséquent ? C'est toujours comme ça dans les films indie, j'sais. Je me souviens de... mais... que... Pourquoi elle te... mais... »

Je n'ai pas besoin de tourner la tête vers l'écran. Je sais ce qui s'y passe, pour l'avoir vécu, déjà, pour l'avoir regardé, aussi. Non, je garde mes pupilles vrillée sur lui, sur lui qui se décompose, sur lui qui devient livide, sur lui qui ouvre de grands yeux - bonne idée, il verra mieux ce qui va se passer dans, trois, deux, un...

« EEEEEEEEEW ! »

Il détale si vite que leur foutu clébard saute du canapé lui aussi et se met à aboyer dans tous les sens, preux chien de garde qu'il était. Avec Jaime qui s'enfuie en braillant, moi qui rigole et Leann, ma costar, qui lâche un premier gémissement qui ne peut que flatter mon égo, encore et encore, ça en serait presque mélodieux. Je relâche ma prise sur la brune qui se débat comme une mauviette et je recule ma tête pour éviter la furie de ses cheveux qui volent dans tous les sens et les mains qui, peut-être, voudraient se perdre contre ma mâchoire. Mon doigt appuie sur le bouton mute et je tourne la tête vers la télévision, n'ayant pas à me confronter à son regard brûlant pour savoir ce qu'il en est.

« Quoi ? Avec ça, il ne se souviendra même plus de ta photo. » Et, finalement, je lui souris, doucement. Vraiment. Ouais, l'ambiance était devenue merdique et pesante, à l'appartement, et si je n'étais pas doué pour démêler les situations du genre comme n'importe qui, j'étais en revanche à l'aise avec les caméras discrètes et les jeux de mains - habiles - sur mon canapé. Alors, je faisais avec ce que je pouvais. Et je crois qu'elle le comprend, quand mon regard croise le sien, et que sa mine exaspérée s'adoucit, lentement, jusqu'à finir par afficher un petit sourire, discret, mais bien là. Ouais, j'avais aussi de bonnes attentions, hey. « ISLA, TU PEUX VENIR ME REJOINDRE DANS LA SALLE DE BAINS AVEC MUFFIN S'IL TE PLAIT ? » C'est l'Anglais qui nous interrompt dans l'instant émotion, et son visage s'illumine encore un peu plus. « Merci. » Je ne dis rien, elle n'en fait pas des tonnes, mais on se comprend, là, à cet instant. Nouveaux regards croisés, je détourne le mien vers l'écran, la piège dans son empathie quand elle m'imite, pauvre pantin, et qu'elle cache tout de suite sous ses doigts tandis qu'elle se met debout - oh, come on, c'est le meilleur moment.   « J'arrive Jaime-chou ! » Elle enjambe mes pieds posés sur la table basse en prenant appui sur mon épaule, toujours aveugle. C'est presque mignon, je n'ai pas l'échappée habituelle et dédaigneuse d'épaule qui l'aurait faite trébuchée, elle sourit encore. Alors, poussé par l'instant présent, j'attrape son poignet avant qu'elle ne soit trop loin en lâchant son prénom, doucement, et je pose un regard humide sur elle.

 « Du coup... maintenant, j'aurai le droit de voir tes miches moi aussi, ou merde ? »

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Isla L. Hamilton
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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyJeu 27 Nov - 3:08

JOUR 21 - Parker s'improvise styliste canin
Parker, Jaime & Isla


Muffin sentait le chewing gum. Mais un mélange cheap, dans le genre d’une vieille gomme grattée sous une table ou limite, un désodorisant acheté au magasin du coin pour dépanner et retirer l’odeur de clopes – ou de bières, nombreuses, tiens – dans la voiture après un week-end à l’extérieur de la ville. Un week-end bien arrosé, trop arrosé, arrosé comme on l’aimait. Comme ce qui venait de nous arriver, avec Ash. On avait tout lâché pour partir à l’aventure, pour s’offrir un séjour de filles dans un spa où on m’avait invitée à tester des soins pour le corps, allant de l’enveloppement au sucre au bain au lait d'amande. Bon, en vrai, j’avais lu « sucre » et « amande » et j’étais persuadée que ça allait être deux jours à baigner dans les remous et à se gaver de desserts mais au final c’était sur notre corps que ça allait et pas dans notre bouche, j’avais goûté non mais hen vous me prenez pour qui, et puis bon, voilà. Ashleigh s’était prêtée au jeu quand j’avais ajouté à l’équation la variable alcool & bouffe qui consistait à avoir des bouchées et des cocktails gratuits tout au long du séjour et rien que comme ça, j’avais passé l’un de ces week-ends où on rit jusqu’à en avoir mal aux côtes, où on dort à peine parce qu’on passe la nuit à parler comme des adolescentes, où les journées complètes servent qu’à prendre du soleil et à rien faire d’un spa à l’autre, d’un sauna à l’autre. La Monaghan était comme une sœur pour moi, depuis toujours, ma famille. Avec nos caractères complètement à l’opposé, ma tendance à faire dans l’excès alors qu’elle était plus posée, plus calme, ses allures de tomboy et mes habitudes de modeuse, on aurait pu facilement prévoir le désastre du moment où on aurait eu à être dans la même pièce mais non, au contraire. On se complétait, on s’unissait, on formait une paire, un duo, un tout. Un tout à qui je mentais effrontément depuis des semaines oui. Et j’y pouvais rien, à chaque éclat de rire, à chaque cheers de champagne, à chaque coup d’œil complice quand un serveur sexy nous faisait les yeux doux et qu’on jouait à « Il est dans ton équipe ou dans la mienne. », mon cœur se brisait un peu plus. Ouais, je souriais, et j’adorais plus que jamais être là, ici, avec elle, mais lorsque je posais la tête sur l’oreiller après une journée complète à se confier potin par-dessus potin, à rigoler comme une petite fille à la voir mal à l’aise devant toutes les crèmes pour la peau qu’on nous proposait, à me rappeler à quel point une fille aussi relax et cool qu’elle m’aidait à garder les pieds bien sur terre et pas dans mon royaume de bisounours, ça faisait mal. Assez pour que j’évite de regarder les textos que Deklan m’envoyait, assez pour que dans la douche, le dimanche avant qu’on quitte l’hôtel, je me remette en question de nouveau. Assez pour que je passe la journée suivante enfermée dans la chambre d’amis du Bernstein, à fixer le plafond, à tousser dès que j’entendais quelqu’un passer près de la porte, à garder Muffin bien collé au creux de mon cou une fois que l’autrichien et l’anglais avaient quitté les lieux en le laissant dormir paisiblement sur le canapé. Deklan, Ashleigh, moi à travers. Je les aimais, tellement, mais j’étais si conne que j’avais cru que ça serait simple et facile. Que là, on le lui dirait de suite. Mais on ne lui disait rien. À chaque jour, on évitait. Et ça me pesait, grave.

« T’as Nounou Sucrerie à Poil qui arrête pas de t’appeler, Hamilton. » que la voix exaspérée de Parker me gueula de l’autre côté de la porte, me réveillant en sursaut. Merde. « C’est pour Muffy, il devait aller se faire couper les griffes cet après-midi, et avoir son bain aussi… » La boule de poil se presse un peu plus fort contre moi, comme si la seule idée de quitter les draps, le lit, le confort, notre petite bulle pour le monde extérieur et horrible des soins canins le terrifiait plus que tout. Je resserre mon étreinte, toussotant par habitude… habitude prise depuis 9h am. « Oublie, je vais annuler et reporter. » Parker me laisse même pas le temps de repasser la tête sous la couette qu’il ouvre la porte en trombe. « Tu penses que je reconnais pas une fake toux d’une vraie? Ta connasse de pote mannequin m’a filé le pire rhume de l’humanité, je sais voir qui fait semblant. » Il fait un pas de plus dans la pièce. « Genre toi. » J’ouvre de grands yeux sous la surprise, avant d’émettre un dernier raclement de gorge, faiblard, juste au cas où. « T’as fait quoi encore? » Silence. « Je vois pas pourquoi tu penses que… » Il roule des yeux. Ok. On avait habité assez longtemps ensemble, on se connaissait depuis un bon moment déjà pour qu’il se doute que ma tronche, planquée loin de tous, un lundi, alors que j’étais toujours à courir dans tous les sens, voulait dire qu’une seule chose : « T’as encore tes SPM meurtriers? ». Je ris, même si le souvenir de ma dernière crise remontait à deux semaines très exactement, où j’avais cuisiné 4 fournées de biscuits en écoutant Ghost sur repeat, pleurant encore et encore sous les yeux effrayés et ébahis des gars. « Non silly, c’est pas avant le mois prochain, t’as le temps de construire l’abri antiatomique et de planquer le DVD et la farine. » Il bronche pas, je sourie, il hausse le sourcil, je me glisse un peu plus creux dans les draps. « J’ai juste pensé que je pouvais prendre une pause. » Ça suffit pas, rien qu’à le voir plisser encore un peu plus son visage, les lèvres fermées. « T’as tué quelqu’un? Me le dit pas, j’veux pas être impliqué là-dedans. » Mon téléphone sonne de nouveau, il regarde sur l’afficheur, probablement encore le salon de toilettage qui s’inquiète de ne pas pouvoir s’attarder aux griffes et au poil de notre héritier. Parker roule encore une fois des yeux, me détaille avec l’air de dire que je lui dois le monde entier et il finit par lâcher, dans un soupir « Fallait que j’aille chercher de la bière de toute façon. »

Il s’avance pour attraper Muffin qui grogne sous la surprise. Parker, sans douceur aucune, se contrefiche de la réaction du chien lorsqu’il lui grogne dessus en retour et c’est dans un tremblement que je vois le bébé quitter la chambre sous le bras du photographe. La porte claque, je souffle un peu, puis finis par sortir du lit, rien que pour voir. Un simple coup d’œil à mon miroir me confirme que j’ai l’air d’une merde mais bon voilà, j’ai envie de rien. Sauf peut-être de chocolat. Ouais, du chocolat. Quand Parker rentre, deux heures plus tard, Jaime lèche la cuillère couverte de glaçage au cacao et je viens tout juste de raccrocher avec Deklan. Il a dit ce que je voulais, ce qu’on voulait. Ça va aller, on va lui dire. À Ash, à propos de nous. Pas à Jaime, qui va probablement frôler le diabète à un moment ou un autre de notre colocation. « Guys, we’re home! » qu’on entend l’autrichien gueuler du salon, la voix chantante. Jaime passe d’abord la tête, les mains entourant une assiette de cupcakes que j’ai cuisinés pour l’homme de l’heure, celui qui s’est chargé du rendez-vous beauté de Muff Muff. « Arghhhhhhhhhhhhhhhh! » je m’immobilise sec, entendant l’assiette de gâteaux s’échouer au sol, dans un bruit fracassant contrôlé – ma ganache était très moelleuse, hey. « Que... quoi Jaime? » Je le rejoins rapidement, pour m'arrêter sec à ses côtés. Sur la table, un Muffin rasé en lion nous regarde tout fièrement. Mais pas autant que Parker qui vient probablement de tomber amoureux de toutes les possibilités que notre canin lui offre côté conneries. « T’es fier, hen?! »


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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyDim 14 Déc - 15:28

JOUR 21 - Parker s'improvise styliste canin
Parker, Jaime & Isla

J'avais pris le courrier à la volée alors que je filais vers ma bagnole et la journée de boulot qui m'attendait. Je n'y avais pas fait attention, j'avais balancé le tas d'enveloppes et de prospectus sur le siège passager et j'avais démarré sans un regard vers eux. J'étais à la bourre, vraiment, je m'étais gourré de bouteille dans la douche et j'avais passé vingt minutes à rincer la putain d'odeur de pêche qui s'était accrochée à mes cheveux en moins de temps qu'il ne m'en avait fallu pour me rendre compte de ma connerie, ouvrant un oeil puis l'autre et découvrant la teinte gonzesse de packaging du shampoing. Cette saloperie avait fait de la mousse et tout avait gerbé dans mes yeux et ça cramait, autant ma virilité que ma rétine. J'avais insulté Isla dans toutes les langues que je connaissais en enfilant mes fringues pleines des poils du clébard qui était venu s'y étaler à peine avais-je tiré le rideau de la douche, j'avais réitéré mes paroles, rien qu'en allemand cette fois-ci, l'allemand corrosif, cogneux, claquant et sec, quand j'ai croisé sa tête brune sur mon chemin vers la cuisine. Là, j'avais trouvé Jaime penché sur la machine à café, son mode d'emploi dans une main et un bol de céréales qui coulait sur le paquet dans l'autre, en train d'essayer d'appuyer sur le bouton "Thé" qu'il avait découvert il y a trois jours et qui l'intriguait à un point tel qu'il me donnait envie de, moi aussi, chercher comment lui faire cracher toutes les foutues infusions à la menthe, camomille et bullshit qu'il ingurgitait à longueur de temps. Excédé, j'avais compris que ma dose de caféine devrait attendre le premier coffeeshop sur ma route et j'avais dévié ma trajectoire vers la porte d'entrée sans même m'arrêter. Ma veste sur le dos, mes clés dans la main et une solide intention de les relancer sur leur idée d'instaurer un Conseil de colocataires que j'avais pourtant rembarrée avec un rire mauvais il y a quelques semaines maintenant en tête, j'avais claqué la porte et dévalé les marches quatre à quatre. Aussi, non, je n'avais pas pris le temps de m'intéresser à mon courrier ramassé dans la foulée - mon objectif premier fut de trouver une foutue place de parc vers la zone piétonne du centre de Santa Monica et ses milliers de revendeurs de fixs de caféine. Mon objectif premier se solda par une cuisante déception et j'avais fini par grimper sur un trottoir après un coup d'accélérateur, faire râler dans la foulée une vieille peau qui m'accusait de mettre en danger son rejeton, un horrible marmot au nez difforme et aux dents de cheval qui débordait de tous les côtés de son t-shirt Cars, et je l'avais envoyée bouler avec le conseil de faire sponsoriser son gamin par le Bonhomme Michelin plutôt que par Flash McQueen juste avant de m'engouffrer dans la première enseigne à la sirène que j'avais repérée.

Le reste de la journée s'était déroulé plus calmement. Le pic de colère au saut du lit et cette envie notoire d'éclater la tête de tout le monde contre un mur m'avait permis de régler les modalités de ma matinée en moins de temps que prévu et l'équipe du shooting, des rookies, en plus, avait doublé le rythme et pas un seul n'avait osé contrer ou changer les instructions que je beuglais ça et là. Les portraits des trois anémiques du jour et du faux caïd en survêtement haut de gamme tirés, ils avaient tous débarrassé le plancher de mon studio et j'avais pu griller ma mauvaise humeur et faire retomber la pression seul, comme il le fallait. Si l'amour de la solitude n'était l'un des traits qu'on me devinait facilement, par les autres ou par moi-même, d'ailleurs, ces dernières semaines, où j'en avais été privé, avaient suffi à le faire remonter à la surface et le mettre en évidence. Bref - j'avais passé quelques heures à bosser encore, bien, pour une fois, et à la fin de l'après-midi, je reposais objectifs et pellicules sur un coin du bureau pour refermer la porte derrière moi et remonter dans ma voiture, garée devant, sans bonne femme qui pourrait me reprocher pratiquement chaque détail de ma vie entière ou m'emmerder avec des conneries quelconques à l'horizon. Enfin... ça, c'était peut-être un peu vite dit. Parce qu'en m'asseyant derrière le volant du bolide envers qui je ressentais finalement les états d''âme de l'avoir fait gicler sur un trottoir trop haut dans la matinée, j'avais finalement baissé la tête vers le tas de courrier, à ma droite, et, ma clope pas encore terminée, j'avais décidé d'y jeter un coup d'oeil. L'une des adresses manuscrites avait retenu mon attention - Parker Harley Bernstein, il n'y avait que ma mère pour se donner la peine d'écrire ce second prénom qu'elle avait choisi dans une lubie que je n'avais toujours pas pu saisir. Les boucles de ses caractères m'étaient aussi familières, évidemment, et c'est donc cette enveloppe bleue que j'avais saisi et que mes doigts se sont affairés à déchirer, sans prendre garde au parfum d'éthanol qui s'en dégageait et qui me frapperait ensuite, sans songer aux raisons qui pourraient l'avoir poussé à m'écrire, sans me souvenir que la date, cette date rayée à jamais des calendriers et agendas qui passaient sous mes yeux, approchait, dangereusement. J'avais ouvert l'enveloppe, juste curieux, ce qu'il fallait, j'avais sortie la carte liserée de pourpre qu'elle renfermait et j'avais rattrapé à la volée le bout de papier volant qui s'en était échappé. Un regard rapide dessus sans m'attarder à déchiffrer l'écriture parfois bien trop imprégnée d'années de solfège de ma mère, j'avais reporté mon regard sur le pourpre, sur la carte, et là, mon sang s'était glacé.

Je ne sais pas si c'était le sceau du Département de la Défense, le lien que j'avais fait entre la teinte pourpre et celle d'une Purple Heart, le Never Forget calligraphié ou encore la lame qui s'était enfoncée loin dans ma poitrine à l'instant où je m'étais rappelé de la date - peu importe, j'avais compris ce que c'était, je m'étais souvenu ce que je me forçais à oublier depuis une demie vie ou presque et ça m'avait cloué sur place, une seconde, une autre, encore une. Une bouffée de nicotine coincée dans ma trachée jusqu'à me faire mal, les yeux sur la carte mais dans le vide, j'avais fini par revenir au mot annexe plutôt que d'ouvrir la carte, j'avais lissé le papier mal plié, passé encore et encore sur les lignes jusqu'à ce que je les discerne, finalement, à travers le capharnaüm qui se jouait là-dedans. J'ai pensé que cela te ferait plaisir de l'avoir. Je t'embrasse, maman. Le message était passé par la vitre baissée, ma clope aussi, et mes états d'âme s'étaient envolés en moins de deux quand j'avais foutu un coup de pied contre le plancher, rageur. Le parfum d'alcool ignoré auparavant embaumait désormais l'habitacle, imaginé, peut-être- étouffant, dans tous les cas. J'avais glissé mon doigt dans la carte, l'avais ouverte, mon regard embrumé rejoint la photo, son uniforme à la con qu'il exhibait partout, ses galons rutilants qui l'avaient foutu en ligne de front, le Bernstein cousu sur sa poche qui lui avait valu d'être invité d'office à chaque hanukkah de sa base plutôt qu'à ses Noëls, son sourire patriotique qu'il exerçait depuis qu'on était tout gosses. Mes prunelles avaient croisé celles de mon frère, une première fois depuis longtemps, trop longtemps, pas assez longtemps, elles avaient fui vers le texte, les condoléances réitérées, les honneurs d'avoir pu compter un si bon soldat parmi les rangs de l'US Army, le souvenir qu'ils entretiendront toujours alors que, non, non, ce n'était pas celui-là qu'ils devraient honoré. Pas celui d'un frère qu'on vous arrache le sourire aux lèvres pour vous le rendre, ensuite, en plusieurs morceaux, sur plusieurs convois. Bien vu, maman.

« Islaaa, il y a quelqu'un dans le couloiiiir ! » Ma main s'écrase contre le judas et l'autre se porte à mon visage, tendu, brûlant, délaissant la poignée de la porte que j'étais pourtant prêt à tourner. Ouais, j'avais préparé ça, en restant assis encore un quart d'heure dans la bagnole que j'avais ramené sur le parking de ma résidence je ne sais même pas comment. J'avais préparé ça, j'avais préparé mon retour à l'appartement et aux colocataires, au monde réel, au quotidien où je ferais une vacherie à leur chien, du gringue à la brune et un conseil foireux à l'Anglais.  « C'est lui ? » J'avais préparé ça, et j'avais effacé les stigmates du reste, surtout. J'avais essayé. Pour éviter les regards interrogatifs, les questions mal venues - pour éviter toute interaction avec moi, simplement. « Attends, je n'ai pas bien vu, je... Mais ? Isla, je crois que le judas est en panne, il fait tout nuit tout d'un coup ! » « Quoi ? Montre... Oh, c'est bizarre. Peut-être que quelque chose s'est collé contre la porte et - » Et la chose manque de perdre l'équilibre, de peu, quand son appui de plus en plus lourd sur la porte se dérobe quand celle-là s'ouvre. Yep. That's me. « PARKER! ON T'ATTENDAIT, ENTRE! » Je me redresse, plante le premier regard que j'ai réussi à rendre plus ou moins neutre dans la précipitation sur les deux énergumènes, et je me dis que rentrer n'avait pas été la meilleure des idées. Mais Dimitri ne décrochait pas, Jackson avait une éclopée et un bébé à gérer et Leo... Leo m'aurait foutu un truc à incendier dans les mains pour me remettre d'aplomb, sans songer que je trouverais sans aucun doute un usage bien moins récréatif dans un gallon d'essence, en ce moment-ci. Et je voulais du calme, du rien, du vide, un bar m'aurait changé les idées, une bouteille, une gonzesse aussi, mais si c'était pour mieux replonger dans le noir ensuite... Autant ne pas prendre de détour, suivre la seule route que je connaissais vraiment les yeux fermer, grimper les marches et partir m'enfermer entre quatre murs où je pourrais vider une rancoeur jamais oubliée, juste étouffée, et gérer ça à ma manière. « On est désolés pour ce matin, j'ai mis mes produits dans un panier à côté de la douche, tu verras il est cute en plus. »  « Et moi j'ai lu le mode d'emploi de la machine à café, pardon, à boissons chaudes en deux langues, je peux te le réciter sur le bout des doigts si tu veux ! » « Tu as passé une bonne journée ? Tu as fait des photos pour qui ? »  « ON A RANGÉ TOUT L'APPART ! » Je relève la tête à cette phrase-là - pas parce qu'elle m'a piqué ou surpris, ni même qu'intéressé ; non, je relève la tête, parce que ça fait beaucoup, beaucoup de mots, de paroles, de sons, d'agitation, alors que j'aurais chéri l'inverse, un calme plat, chiant, paisible, blessant, mais calme. Juste calme.  « On avait dit qu'on attendrait de voir s'il le remarquerait de lui-même Jaime ! » L'Anglais et SuperSteve se chamaillent comme des gosses, les arguments fusent et moi je m'éloigne, sans un mot, sans un regard. J'ouvre le réfrigérateur, pousse les huit pots de marmelade maison et piles de pâté pour chien vegan pour attraper une bière au fond, et quand je me redresse et que je referme la porte... Je sursaute vaguement, leurs deux nez beaucoup trop près de moi. « Ça va ? » « Tu te sens pas bien ? » « Tu préférais comme c'était avant ? On peut remettre le cactus vers la fenêtre si tu veux. » « Tu veux un massage ? » « On allait se faire un marathon Friends, tu le fais avec nous ? » « On pourrait refaire un atelier tricot aussi, c'était fun. »  « Ou alors on commande des pizzas. Avec gluten, même. » « J'ai toujours dit que le gluten était indispensable, AH. » « Oh, ne recommence pas avec ça ! » « N'empêche qu'il... » Je balance le décapsuleur sur la surface du plan de travail, l'écoute ricocher et écoute, aussi, les deux autres fermer leur clapets, de suite.  « C'est bon, ça suffit. Le marathon. Et sans le moindre commentaire, ou imitation, ou réplique récitée par coeur. » Je les menace de ma bière, de mon air aussi : pas l'ombre d'une moquerie, d'un rire mauvais, d'un regard qui part vers le plafond. Je les fixe, juste, imperturbable, excédé et à fleur de peau, les défiant de continuer leur brainstorming à deux balles. « J'fais le popcorn. » « J'vais chercher le coffret ! » Le troupeau jacassant se dissipe et je me traîne jusqu'au canapé, la moitié de houblon déjà avalée même si je sais parfaitement que j'aurais besoin de plus fort que ça, parce que ça paraît évident, déjà, et aussi parce que, putain, je déteste la série. Mais si ça les faisait taire, si ça les faisait regarder ailleurs, si ça les faisait m'oublier, un peu - ça irait. Tout irait bien. Ca va déjà un peu mieux, d'ailleurs, les colocs ailleurs, affairés à autre chose, je peux balancer le tas de courrier et la lettre sur la table basse, je peux foutre une première pelée de sable là dessus, amorcé l'oubli et désamorcé la bombe. Et ça, ça commence par aller s'écraser dans le canapé... et ça s'arrête là, aussi, tiens. It's a cold and it's a broken halleluuujaah. Sur papier, c'est joli. À vous foutre une balle dans la tête, mais c'est beau. En pratique, au volume maximum et puissant, c'est moins charmant, et pas besoin de balle, votre tête, elle explose d'elle-même.  Je fais un bond à peine me suis-je posé sur le canapé, je vrille mes pupilles sur la chaîne stéréo avec une grimace, je vois du coin de l'oeil Jaime débouer dans le salon en courant, Isla aussi, Isla et une flopée de grains de maïs qui roulent à ses pieds. « MINCE, DÉSOLÉ ! »  « ON ÉTAIT PAS D'ACCORD SUR LA MEILLEURE VERSION, JAIME DISAIT COHEN ET MOI BUCKLEY. » « ET ON A PERDU LA TÉLÉCOMMANDE. » « ELLE DOIT ÊTRE DANS LES COUSSINS DU CANAPÉ DU COUP ? » « OUAIS, SÛREMENT ! ATTENDEZ... » Ils braillent, Buckley crie, et je ne bouge pas, je fixe la stéréo, je laisse mon regard couler au sol, je les sens retourner le canapé derrière moi. « OH, MUFFIN, J'AI RETROUVÉ TON NOUNOURS ! » Le boucan devient vivable, les paroles s'éclaircissent, la mélodie aussi, le boucan devient invivable.   « AH, ELLE EST LÀ ! Voilà. Oupsiiie. » Le volume diminue, la pression augmente, les deux jacassent quelque chose, ils rigolent, et moi je me détourne vers eux, les balaie d'un regard glacé, glaçant. « Euh... » Je lui fourre la bouteille dans les mains quand je la pousse sur le côté au lieu de la contourner, je traverse le couloir en trois pas, et je claque la porte de ma chambre derrière moi. « ... Tu crois que ça veut dire qu'il préfère Cohen ? »
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Isla L. Hamilton
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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyVen 20 Mar - 0:16

JOUR 27 - #IslaMan
Parker, Jaime & Isla


And then, it all went black. Ou quelque chose du genre. J’ignorais que j’avais peur du sang. En fait, j’avais toujours été à proximité de n’importe quelle blessure, de la simple coupure au paquet d’os cassés que ramenait Leo à la table à chaque nouveau dîner en famille. J’y étais habituée, j’y étais familière, je ne lui trouvais rien de bien particulier, autre que ça faisait mal quand la coupure était trop profonde, ou alors que le flot venait une fois par mois – ouais nah je vous ferai pas de dessin. M’enfin voilà, donc, le sang, les cassures, les foulures, les éraflures, les disloquements, tout ça, je savais. Et y’avait pas que Whitely qui m’avait fait, régulièrement depuis les 20 dernières années, mon baptême des blessures en tout genre. Non, pas que lui. Après 2 ans à voyager en Asie, en Australie, en Amérique du Sud, après avoir vu des cas particulièrement abîmés dans les ruelles, à l’entrée des hôpitaux, un peu partout sur mon chemin, je pouvais confirmer haut et fort que je n’en étais pas terrifiée, du tout. Peut-être un peu dégoûtée quand la dite plaie s’appuie, suante, sur ma peau de pêche, ou alors rien qu’un peu, un tout petit peu toute aussi répugnée par un pansement qui traîne là, à la vue, oublié par son propriétaire dans un élan de libération. Mais c’était pas de la peur au final, non, loin de là. Juste du dédain. Rien de nouveau sous le soleil.

Sauf que là, il faisait noir. J’entendais des voix, des bruissements, des murmures. Je sentais un mouvement, ailleurs, lointain, mais je n’avais aucune conscience de ce qui se passait. D’où cela se passait, de qui était là, et de pourquoi, surtout, tout ça arrivait.

Ça avait peut-être un lien avec le fait que depuis 3 jours je testais une détox aux jus de fruits pressés à la maison pour le blogue. Aucune protéine, aucun supplément, que du thé, de l’eau, et des jus. C’était peut-être aussi relié au sommeil qui me manquait et que je palliais à coups de petites siestes un peu chaque jour, récupérant n’importe quelle minute que je pouvais quand mon interlocuteur regardait à droite, ou que mon interlocutrice se levait pour aller aux toilettes. Ça pouvait peut-être aussi venir du fait que je me trouvais de plus en plus maladroite ces derniers temps, la fatigue, les distractions, l’horaire faisant en sorte que tout allait tout bizarrement. Ou alors j’étais simplement encore chez Deklan, bien enfouie sous les draps, à me cacher pour une raison que je connaissais par cœur, ou rien que parce qu’il avait quitté le lit en plein milieu de la nuit et que ça m’avait malhabilement réveillée.

Mais on n’était pas la nuit.

Le souvenir le plus récent auquel je pouvais me rattacher était ce matin. Quand fière et féroce, j’avais bondit du lit pour enfiler mes belles espadrilles Nike corail et pimpantes, que j’avais passé mon short de sport Lululemon et que mon t-shirt « I’m running so I’ll be able to eat more cupcakes. » épousait à merveille ma silhouette. Ouaip, j’avais décidé de me mettre à la course, principalement parce qu’à Santa Monica, tout le monde semblait courir. À Venice, j’étais accoutumée à voir les surfeurs passer en vélo, en roller, ou simplement à pied, traînant leurs planches, mais Santa Monica recélait de nouveaux jeunes et riches, de parfaits petits joggeurs qui ne manquaient aucune occasion d’exhiber leurs mollets d’acier et leur peau mate qui n’avait pas de temps à perdre avec la sueur. Et je suais beaucoup. Pas là, pas particulièrement maintenant, mais plus tôt, oui, j’avais sué. Ma vie. À courir le long de la côte, à sentir le soleil chauffer – calciner – ma peau plus si fruitée que ça. J’avais un orgueil presque aussi gros que mon amour pour les desserts et il avait fallu que je crie sous tous les toits que je m’étais mise à la course et donc, que j’allais faire un topo sur mon blogue et sur les réseaux sociaux de ma nouvelle activité sportive fa-vo-ri-te. Ah. Ahah. Ahahahah. Un peu plus et je passais le reste de la soirée dans le bain, coupe de vin en main, après avoir enfilé 6 des cachets fuzzy de Parker rien que parce que ce type de suicide-là me ressemblait beaucoup plus. Pas que je me sois déjà posé la question. Bref.

Tout ça pour dire que je ne voyais plus rien. Mais je ressentais par contre. La brise sur mes joues, la chaleur sous mon dos, les vagues au loin.

« ARGHHHHHHHHHHH! »

J’aurais voulu sursauté, mais je pense que j’étais encore un brin inconsciente. C’est que mon corps me disait, de toute façon, endolori, ralenti, encotonné.

« ARGHHHHHHHHHHH! »
« Ferme ta gueule ou je t’ampute et je remplace ta jambe par un shotgun. »
« … arghhhhhhhhhhh… »
« Mieux. »

Je sentis mes doigts revenir à eux-mêmes. Mes pieds, mes orteils, ma respiration, tout reprenait du service alors que je fis même l’effort surhumain sur l’instant de tenter d’ouvrir une paupière. Le soleil en plein dans mon champ de vision m’illumina direct et je regrettai de suite mon choix. J’étais où, là?

« Isla revit! »
« Ouais, surement pour finir son #IslaMan. » Le sarcasme dans sa voix était à couper au couteau, en passant.

Ça me frappa direct. Le jogging et ses débuts, les voisins qui couraient comme s’ils balayaient des nuages, mes nouveaux vêtements et accessoires de sport, la météo du matin qui promettait un autre journée superbe, l’envie de lancer mon défi, nommé stupidement en l’honneur d’un Ironman parce qu’on avait écouté une compétition dans le genre avec Deklan et le band et qu’on avait tous cru qu’en faire un jeu de mot avec mon nom serait plutôt brillant, le début du truc il y avait 2 jours, mon entrain bien trop intense, mes douleurs aux côtes – et partout – qui l’étaient toutes autant, Jaime qui avait mis le nez dans ma chambre avant ma course du jour, Jaime qui avait passé la nuit à me préparer une playlist de course sensée optimiser ma vitesse, Jaime qui était trop heureux de me parler de ses calculs scientifiques reliés à sa composition musicale, Jaime qui avait insisté pour me suivre sur le premier kilomètre, question de voir si sa concoction m’aiderait, Jaime qui s’était laissé emballer par la libération et le sentiment de défoulement qu'il avait ressentis dès les premières foulées et qui avait décidé de courir lui aussi, Jaime qui n’avait pas attendu d’être prêt pour courir, Jaime qui s’était mis au jogging à l’instant, Jaime qui courait de plus en plus près de moi pour entendre la musique lui aussi, Jaime qui s’était étiré pour attraper un des écouteurs de mon iPod pour entendre lui aussi, Jaime qui ne regardait plus la rue, Jaime qui tirait, alors que je poussais, Jaime qui…

J’osai ouvrir de nouveau un œil en me rappelant soudainement de la finale. Sous mes yeux, Jaime était étalé lui aussi de tout son long au sol, la jambe gauche de son jeans complètement déchirée, la peau dessous en sang. Parker était penché au-dessus de lui, à faire de la photo d’une main, brûlant une clope de l’autre. Et pour ma part, je réalisai que je m’étais probablement cogné la tête en chutant, d’où mon absence de conscience. Damn.

« L’ambulance arrive Isla, on sera sains et saufs. » que Jaime souffla, plein d’espoir, étirant le bras pour atteindre mes doigts dans un soubresaut de drame. « J’ai cru qu’on allait y rester, tu sais… »

Parker étouffa un rire avant de poursuivre son shooting improvisé.

« Faites pas attention à moi, je suis juste en train d’immortaliser votre stupidité. J’arrive pas à croire que vous vous soyez rendus tous seuls là, sans aide. De vrais génies. »

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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyDim 19 Avr - 12:07

JOUR 29 - Tin tin tin tiiiiin.
Parker, Jaime & Isla

Berlioz était là, caché sous le meuble de la télé, seul, tout seul. Seul, comme moi. Tout, tout, tout seul. Vraiment seul. Seul.

Je nageais vers la lumière blanche qui scandait mon nom lorsque mon regard s'était croché sur lui. Alors, luttant, combattant, j'avais, de mes dernières forces, lancé l'ancre de ma vie du mieux que je le pouvais, et j'avais tendu le bras vers lui. Berlioz, le gris, le mélomane, le malicieux. Berlioz, le chat. Berlioz, l'aristochat. Berlioz l'aimant. L'aimant, pas celui du participe présent, hein, non, l'aimant, celui qui colle à la porte du frigo. Celui que je pensais avoir été avalé par Muffin, celui que je pensais perdu à jamais lorsqu'Isla était intervenue, in extremis, alors que je sortais sur la terrasse le chien en main pour suivre le conseil de Parker qui m'avait dit que s'il avait avalé mon aimant, il resterait collé à l'extérieur de la rambarde du balcon parce qu'elle était en fer si je le faisais passé par-dessus, et que je n'avais qu'à tester pour être fixé. Je n'avais pas été fixé. J'avais été interdit de balcon. Jamais je n'aurais su ce qu'était devenu Berlioz, du moins, c'était ce que je pensais, avant que je ne le retrouve, là, réfugié sous le meuble de la télé, alors que j'expirais les dernières inspirations de ma vie qui s'éteignait, doucement, lentement, la faible flamme d'une bougie d'anniversaire pas magique qui oscille au gré du vent et des postillons de celui qui la souffle. C'est fou comme les perspectives sur le monde peuvent s'accumuler, varier, différer. J'étais allongé sur le sol, sur le ventre, la joue écrasée sur les lames du parquet que je pensais devenir mon lit de mort, triste, morne. Oh, c'était un beau parquet, ne vous méprenez pas - une belle teinte, une belle régularité, avec le même nombre de rainures sur chacune des lames et tout, j'avais compté et même rempli un tableau avec des tas d'autres critères de sélection que j'avais entendu dans Extreme Makeover Home Edition le jour d'avant et tout et tout. Oui, c'était un très beau parquet, donc, mais moi, quand je m'imaginais mourir, vous voyez, c'était allongé dans le sable d'un paddock d'alpagas en débourrage quand j'aurais au moins 60 ans et un empire du lamas sur les épaules, ou alors sur un lit de dollars d'une nouvelle planète conquise grâce à l'une de mes inventions, genre, le masque à gaz gonflable, le stylo poêle à frire ou l'armoire qui amène à Narnia, là, vous voyez ? Bref, je ne me voyais pas agoniser sur un parquet de bois, et du coup, là, je n'avais pas les derniers mots si éblouissants et marquants que j'avais déjà de prêts pour toutes les autres situations. Oui, c'était un très beau parquet, belle teinte, belle régularité, mais il n'était pas très plat. Du tout. Vous voyez, la p'tite marche, là, vers mes pieds, qui délimite le salon de la cuisine, 10 centimètres plus haute ? C'était ça qui avait causé ma perte, c'était ça qui avait renversé mon fauteuil roulant, c'était ça qui m'avait éjecté devant le meuble télé, c'était ça qui m'avait laissé à l'agonie jusqu'à ce que Berlioz vienne à ma rescousse. Parce que ouais, ils m'avaient tous abandonnés là, Isla, Parker, il m'avait laissé livré à moi-même dans toute mon infirmité. On m'avait fourni cookies, couvertures et télécommande, mais j'avais mangé tous les cookies en 47 secondes, j'avais fait des miettes sur ma couverture, en voulant l'épousseter je l'avais faite valdinguer à travers tout le salon et elle avait atterri sur la commode là-bas et je n'avais pas osé aller la récupérer, parce que je savais bien que je ferais tomber tout ce qu'il y a entre elle et la commode et que donc je finirais vraiment à la décharge municipale ce coup-ci, My Lord m'avait prévenu la dernière fois que j'avais renversé un truc par inadvertance et qu'il s'était mis à hurler qu'il comprenait même pas comment c'était possible de faire tomber une porte de chambre sans faire exprès.  Bref, je n'avais plus que la télécommande, donc, mais quand j'avais voulu allumer la télévision, figurez-vous que ça n'avait pas marché. J'avais lancé la télécommande en l'air en catastrophe parce que si quelqu'un était entré pile à ce moment-là on m'aurait de nouveau accuser de j'sais pas quoi, et puis, une minute plus tard, je m'étais autorisé à respirer à nouveau, pas un bruit ne parvenait de l'entrée ou de l'extérieur. Alors, j'avais attrapé la rame que Leo le pote d'Isla m'avait gentiment prêté et j'avais pagayé, pagayé, pagayé pour faire avancer mon fauteuil roulant de bureau - ouais, à la pharmacie, ils n'avaient même pas voulu m'en fournir un, en plus de me refuser les béquilles. Déjà que j'avais dû me faire mon garot à la jambe tout seul parce que le médecin aux urgences n'avait fait que mettre un peu de désinfectant et un pansement sur ma plaie alors que je lui lisais à haute voix tous les commentaires qui parlaient de gangrène et tout sur mon téléphone... On vous laisse crever seul, moi j'vous le dis. Bref, j'avais roulé jusqu'à la télévision, puisque je n'osais plus marcher depuis que je m'étais fait engueulé parce que j'utilisais un trépied trouvé dans la p'tite pièce là-bas une fois quand elle était déverrouillée et que Parker était trop occupé à dicter sa liste de menus de la semaine à Isla pour s'en rendre compte. J'avais roulé jusqu'à la télévision, et, là, bam. Je me suis pris le bord. La chaise de bureau a giclé. J'ai giclé. Au bout de cinq minutes, j'avais arrêté de pleurer juste parce que Muffin s'était approché et qu'il me léchait le visage et que je voulais pas qu'il fasse de l'hypertension à cause de mes larmes salées. Et puis, là, j'avais trouvé Berlioz, quand je ne l'attendais plus.

L'aimant en main, ma respiration sifflante et ma vue brouillée par les griffes de l'au-delà, une force inattendue me traverse lorsque mon regard se pose sur le frigo, là-bas, si loin de moi, et que j'y devine Marie et Toulouse, bien collés à sa paroi, eux, mais déchirés, déchirés par l'ennui, le manque, l'absence. Alors, je force sur mes bras. Je serre les dents. Je tends un bras, je pousse d'une jambe, je couine parce que c'est la mauvaise jambe, je pousse de l'autre. Et je rampe. Je rampe, je rampe et je rampe. Un quart d'heure plus tard, j'ai traversé les cinq mètres de la mort et, enfin, la surface glacée du réfrigérateur vient piquer le bout de mes doigts. Effort ultime, victorieux, courageux, plus fort que la mort, je tends le bras, desserre mon poing et Berlioz rejoint son frère et sa soeur. Je roule sur mon dos et je laisse la chaleur du rayon de soleil qui traverse la pénombre de mon triste sort caresser mon visage, les yeux fermés, le corps meurtri. Le temps passe, la douleur s'intensifie puis s'amaigrit - je dois me lever, je le sais, je le sens, sinon bientôt je ne répondrai plus de rien. Dans un ultime effort, je parviens à m'accrocher au bord du comptoir et lentement, douloureusement, je me hisse sur ma jambe valide. Le souffle court, la mine souffreteuse, je m'avachis sur celui-ci et je prends appui sur le tabouret de bar qui l'avoisine. Une main rapide sur mon faciès moite et brûlant, je souffle, et mes prunelles se posent sur le liquide ambré, là, dans la bouteille devant moi. Lèvres pincées, je vois John Wayne s'en saisir, la dévisser et la vider d'une traite, pour mieux repartir, au triple galop, requinqué et soigné de tous ses maux. Alors je lève le menton fièrement, je tends la main et je dévisse le bouchon, portant le goulot à la hauteur de mes lèvres. J'inspire, et je repose la bouteille, clignant avec force des yeux, une grimace collée au visage à l'instant même où j'ai humé l'odeur du whisky. Ma main se décale, elle attrape la brique de lait d'amande à côté et cette fois-ci je fais cul sec, essuyant ensuite mon visage de ma manche, soufflant bruyamment comme Johnny le fait, les traits froissés par la puissance du nectar. Y'a rien de mieux pour vous remettre un homme sur les rails. Dopé, mais décidé de ne pas flancher face à l'ivresse lactique, mon regard s'échappe vers le tas de prospectus et de lettres posé là. J'attrape un dépliant, un autre, je les feuillette et je souris tristement en voyant les jeunes visages qui apparaissent sur la pub pour le nouveau night club du coin - ils avaient toute la vie devant, eux. Qu'ils en profitent. Le temps file et nous rattrape plus vite que l'on ne le pense... Mais c'est sur une enveloppe que mon attention dévie. Bleu, bleu pétant, le beau bleu qui vous rappelle l'océan, le ciel, les fourmilières et les alpagas. Je l'effleure du bout des doigts, grogne doucement quand je vois qu'elle est adressée à Parker - c'était trop injuste quoi, pourquoi est-ce qu'il recevait tellement plus de courrier que nous ?! J'ai une lueur d'espoir quand, alors que j'ai levé son enveloppe en l'air, j'en ai vu une autre en dessous, en tous points semblables, sinon le nom du destinataire : Isla. Sautillant sur place, hurlant de douleur puis me hissant sur la chaise avant que ma jambe valide ne flanche à son tour, je pousse l'enveloppe d'Isla et guette la mienne. Mais, non. Rien. Juste deux enveloppes, pas trois. Foncièrement jaloux, il ne m'en faut pas plus pour déchiqueter le rabat des deux enveloppes. Y'a un tas de photos qui s'échappent de l'une, une lettre de l'autre - mon regard parcourt leurs visages sur les clichés, s'assombrit quand je ne me vois pas avec eux, je fais la moue en imaginant toutes les fêtes trop cools qu'ils s'organisent quand je prends ma douche ou bien que je dors ou bien que je sors Muffin (enfin, ça, c'était avant que je ne devienne infirme), et puis, quand mon attention se porte sur la lettre, que je vois l'entête, les noms qui y sont marqués, que dis-je, LE nom... Mes yeux s'agrandissent et ma moue se défait dans un O assorti.

Dix minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvre dans mon dos. Installé sur la chaise de bureau devant elle, je me retourne, lentement, très lentement - j'ai oublié la rame dans le salon aussi, tant pis hein. Les doigts flattant le dos du Muffin couché sur mes genoux, je vrille mon regard sur Isla et Parker qui entrent dans l'appartement, et, avant qu'ils n'aient le temps de m'entuber un peu plus, j'élève ma voix, froide, maligne, mesurée, articulée, décortiquée. « Bonjour, Mr Bernstein... » Il hausse un sourcil, je souris lentement, légèrement, finement, et je tourne la tête vers Isla. « Mrs Bernstein. »
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JOUR 29 - Tin tin tin tiiiiin.
Parker, Jaime & Isla

« Uh-hum. » Je plisse les yeux et tends le doigt dans le rayon de lumière, vers la fenêtre. Je le tourne, je l'incline, je l'inspecte minutieusement. Je ne vois rien, alors, je croise mes bras dans mon dos, et j'avance vers l'étagère suivante. Je répète l'opération : je tends la main, pose mon doigt sur chacun de ses étages, le fait courir de tout son long, l'inspecte à la lumière du jour. Pas de poussière, là non plus. « Uh-hum. » Sans daigner poser un regard sur la putzfrau qui me colle au train, je fais un pas en arrière, tourne sur moi-même, balaie les lieux d'un regard inquisiteur. Je déambule à travers la pièce, nonchalant puis brusque, prévisible puis inattendu, je soulève un projecteur mais inspecte l'autre côté  du placard, cherchant l'erreur, l'oubli, l'excuse pour la rabaisser. Mais tout est nickel. Je finis par me tourner vers Isla et opiner lentement du chef.  « Bon, j'ai vu mieux mais ça ira comme ça. » Je vois ses traits se détendre, je ne sais pas s'ils s'étaient crispés à cause de l'anxiété ou juste parce qu'elle avait envie de me coller une beigne, mais peu importe la raison, je l'ignore. Je sors du bureau de mon studio et je file vers le canapé dans le coin pour y ramasser mon blouson et descendre ce qu'il reste de ma bière, remettant sur la pile le magazine qui m'avait occupé le temps qu'elle récure de fond en comble mon lieu de travail, le prix à payer pour la pension du machin à poils qui pollue mon espace vital et qui lèche ma porcelaine quand Jaime et elle pensent que je ne les vois pas. Ma veste sur mes épaules, je fourre la main dans mes poches pour trouver mes clés de voiture et je reviens vers ma femme de ménage du jour. Je m'arrête, un instant, et la regarde de bas en haut, de haut en bas, de bas en haut et puis je me détourne, les sourcils haussés pour donner plus de prestance au soupir qui m'échappe. Ew. Le mythe de la soubrette, hein. On est gavés au mensonge. J'avais déjà été mis sur la piste quand j'étais plus jeune et que mon père ne recrutait pas nos femmes de ménage au physique mais à leur habilité à ramasser tout le merdier qu'on laissait volontairement derrière nous, le con, d'ailleurs. Mais je sais pas, il devait me rester un peu d'espoir, gonflé aux pornos haut de gamme et leur budget costumes conséquent, un peu d'innocence, de naïveté. J'avais même failli forcer mon utopie, hier soir, quand j'allais proposer à Hamilton de la menotter à son balai pour épicer ses corvées du jour, mais j'avais vu la tronche de poulet de Deklan entrer dans le bar et j'étais déjà trop bourrer pour ne pas éclater de rire s'il se mettait à battre des ailes comme un dingue s'il m'entendait, alors, je m'étais retenu. « Bon. On peut y aller. » J'initie le mouvement et glisse déjà la clé dans la serrure de la porte que je viens d'ouvrir, mais voilà que la putzfrau se manifeste. « Attends, faut que j'passe par le petit coin avant. » Je fais volte-face, à nouveau, bien plus sec. « Ah bah nan, déconne pas! Ca vient d'être nettoyé. T'as qu'à te retenir jusqu'à l'appartement, en plus, comme ça, tu seras direct sur place pour récurer la salle de bains. » Elle ouvre la bouche, cherche à protester, je secoue la tête et la pousse dehors d'une main sur son épaule toute crade de fée du logis en vieilles fringues dégueulasses. Ewww. « Allez, raus! »

« Bonjour, Mr Bernstein... Mrs Bernstein. » Un haussement de sourcil vient s'ajouter à l'air suspicieux qui s'est peint sur ma tronche au moment pile où j'ai passé le seuil de mon appart et que je l'ai vu, lui, là, le chouineur au genou éraflé, à se la jouer Blofeld juste derrière la porte. Depuis quand il était là ?  J'ai même pas envie me faire fournir une réponse à ça. « Salut, fiston? » Je plisse les yeux, laisse mon ton s'éfilocher dans l'hésitation et puis un sourire fuse mes lèvres, tandis que je décroche mon regard de lui, m'affairant à retirer ma veste avec le plus d'application possible - tant que ça empêchait Isla de passer, hein, autant y foutre de l'effort. « Nah, si t'étais notre gamin, tu serais en train de creuser au fond d'une mine ou bien, j'sais pas, à coudre des godasses... T'en dis quoi, Isla? » Isla n'en dit rien - elle a fini par me pousser contre le mur histoire que son cul graisseux puisse se frayer un chemin dans le couloir de l'entrée et j'ai tout juste le temps de la voir détaler vers les toilettes. « 'Fin, l'aurait déjà fallu que je touche à ça. No chance.  » J'amorce une mimique dégoûtée, mais Jaime me coupe en pleine action en lâchant une exclamation moqueuse, et quand je vrille mon regard vers lui, il est déjà en train de lever les yeux au ciel. Oh, really. C'est qu'il commençait à prendre ses aises, le gosse... Mon attention qui se déplace sur la lettre déchiquetée, posée sur ses jambes, et mon nom que je lis sur la ligne du destinataire, ne fait que confirmer cela. La mine qui s'assombrit immédiatement, je fais un pas en avant et me saisit de la lettre sans l'ombre d'un égard envers le clébard qui s'était partiellement allongé dessus. « Te gênes surtout pas, hein.  » Je le fais rouler sur le côté, regard aussi bref qu'assassin, pour mieux quitter le couloir et avancer vers la cuisine. Je retourne l'enveloppe sur la table, un soupir au bout des lèvres, aussitôt avorté quand je vois quelques photos tomber avec une lettre. Curiosité du photographe ou juste flemmardise du mec qui n'aime pas lire, c'est vers celles-ci que mon intérêt se porte et j'en attrape une première, tandis que j'entends l'autre rouler vers moi. Un sourire fuse sur mon visage quand je vois Sloan la belle, la rose, la complètement déchirée, grimée en garçon de coeur, full packaging, avec l'aube, la croix autour du cou et le verre en étain de pinard aux lèvres. La suivante jette de l'huile sur le feu, y'a Ben dans un coin, un Leo vachement plus chevelu dans un autre, je me repère entre les deux, à l'arrière plan, un cierge en main, je scrute le fond à la recherche d'une flaque de vomi parce que ouais, I know that face. Mais y'a rien, je ne vois rien, sauf un autel, un orgue, un mec cloué sur une planche de bois - amen? - et mon sourire se défait lentement, même si ça me met du baume au coeur, même si ça me rappelle de bons moments, quand tout était plus simple, plus cool, le Brésil parce qu'il n'y avait que là qu'on était tous réunis... Y'a quand même un truc qui cloche. Genre, déjà, pourquoi est-ce qu'il y avait des photos de ça ? Qu'est-ce que ça ? Et pourquoi Isla est sur la suivante, quatre morceaux de PQ coincés sur ses cheveux sous un diadème de carnaval, une heliconia dans une patte et une bouteille dans l'autre, huh ? Je relève lentement les yeux, les sourcils qui se froncent et le regard qui se perd dans le vide tandis que y'a une bribe de souvenirs ou deux qui se forcent un passage dans ma caboche, difficilement, agressivement.

 « D'abord j'ai cru que c'était un langage codé, genre que vous aviez inventé pour vos petites fêtes sans moi et tout, ça m'aurait même pas étonné. Mais j'ai google traductionné, dans le doute, tu vois. » Il est à côté de moi - c'est pas une question d'intuition, hein, il vient de me rouler sur le pied ce connard - et il déplie la lettre qui accompagne les photos. « C'est du portugais. » No shit, Sherlock. Je garde ça pour moi, je lui laisse l'opportunité d'user d'un ton bien fier et supérieur, j'm'en tape - j'ai reposé les photos et attrapé le bout de papier, paumé, intrigué, un mauvais pressentiment qui vient piquer ma poitrine. Y'a Jaime qui s'éclaircit la voix bruyamment avec que j'aie eu le temps de lire plus loin que l'adresse de l'expéditeur, Igreja Católica de São Pedro - je tourne la tête vers lui, il a sorti un calepin de je ne sais foutrement où, il pose une paire de lunettes sur son nez et puis il plisse les yeux pour lire parce que nan, il a pas besoin de lunettes, mais sûrement que ça fait partie de sa panoplie de débile gradé avec les honneurs. « J'ai tout traduit. Tu me remercieras plus tard. Alors - "Nous ils adressez cette carte postale parce que je vous n'avez plus autrefois payer factures en décennie du février 8 de l'an ci-marqué et adresse communauté a permis à nous de retrouver trace..." » Je décroche parce qu'il n'y a rien de mieux à faire, je baisse les yeux vers la lettre, parcoure les lignes qu'il a si mal déchiffré, devient livide au fur et à mesure que les mots se succèdent, butent sur casamento. Fuck. Seu casamento. SEU CASAMENTO. Y'a mes iris qui se paument de nouveau dans le coltard, y'a de la place qui se fait dans ma tête et y'a les souvenirs qui reviennent, très très alcoolisés, limite je me sens pas déjà tanguer tant les vapeurs de rhum, de coco et whatever the fuck it was me semblent réelles, j'entends Sloan foutre en miettes la réputation musicale de notre mère Patrie en même temps qu'elle fout en miettes l'orgue dans le fond, je vois Leo fondre en larmes et Benji jeter du sable, y'a Isla qui trébuche et qui paume son PQ, elle se rattrape à moi, j'me rattrape au curé, le curé se rattrape à sa bassine d'eau bénite, y'a l'eau qui nous asperge Isla et moi, y'a quelqu'un qui beugle Alléluia mais je ne sais plus qui c'est - seu casamento. Votre mariage. Blanc comme un linge, la voix chiante de Jaime qui n'atteint même plus mon ouïe dans le fond, je lis le paragraphe suivant en en diagonale, je me fiche des chiffres, des dollars, des reaies,  des délais et des numéros de compte - je file tout en bas de la lettre, je vérifie la signature, le cachet de l'huisser, du gouvernement, je me dis que si ça avait été un coup pas marrant de la cousine, elle n'aurait pas pu s'empêcher de dessiner une paire de couilles dans la fausse signature mais nan, nan, je n'y trouve pas le moindre scrotum étranger et, pour la première fois de ma vie, ça me donne envie de chialer de désespoir. « Hamilton? » Ma voix tremble, vaguement, mais j'ai parlé si fort que ça devrait perturber personne - sauf Jaime, qui tend le doigt pour attirer mon regard, une mine un peu ennuyée sur les traits.  « Navré d'avoir à te contredire, mais... C'est plutôt Bernstein, le nom, pour être précis. » J'ai envie de lui péter les dents mais j'arrive juste à le fixer, la bouche entrouverte, les prunelles à l'agonie, de longues minutes, ou peut-être juste deux secondes, je ne sais pas trop - tout ce que je sais, c'est que ma tendre foutue moitié ne répond pas, ne se montre pas. Rush d'adrénaline, je saute sur mes pieds et file vers la salle de bains, en percutant sûrement Jaime et sa chaise roulante de fortune parce que quand j'atteins la porte convoitée, j'entends un gros bam et puis ses hurlements de gonzesse. Mais rien à foutre. Fuck, oh fuck. « Isla! » Je tambourine la porte verrouillée de la main droite, la gauche serre la facture de nos noces, mon bras appuyé sur la porte et mes yeux enfouis dans le creux de mon coude. Fuckin' goddamn fuck. « ISLAAA. »

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The worst it gets – PARKER, JAIME & ISLA    EmptyVen 5 Juin - 2:23
JOUR 29 - Shit.
Parker, Jaime & Isla


« Ce bar m’ennuiiiiiiiiiit. » que Sloan avait bâillé, directement à la gueule du pauvre mec qui venait de lui payer 4 verres de suite, cassant son portugais d’un anglais approximatif et calquant ses moindres gestes à ceux de la Bernstein, simplement pour toujours se retrouver à 5 centimètres d’elle. Y’avait Leo derrière qui s’était repris d’un amour inconditionnel pour Enrique Iglesias et qui n’arrêtait pas de crier « Bailamos » au fond du bar en espérant que le DJ le prenne en pitié à quelques minutes du last call, les cheveux blonds humides par moments, secs par d’autres. Benji était le plus stoïque de tous, passant de Parker à moi en s’assurant que le verre de tout le monde était rempli, autant qu’il s’amusait à photographier la scène, les scènes, toujours plus rieur de clic en clic. Parker, à force de rhum et de tequila mais surtout de rhum, semblait de plus en plus intéressant à mes oreilles et je n’en pouvais plus de lui demander de me raconter ses histoires de plateaux, ces mannequins horribles, ces designers ingénieux, ces débandades en pleine couverture.

Tellement, que j’en oubliais la règle du verre d’eau, celle où chaque cocktail devait être précédé ou suivi d’un grand, grand verre d’eau. Mais hey, prise dans un pays loin de ma patrie, l’eau me faisait plus ou moins envie, alors je ne prenais pas de chance pour garder ce tonus légendaire qui me qualifiait un peu, au moins un peu. Ou pas du tout.

Ceci étant cela, j’avais toujours une nouvelle rasade de rhum, un grand sourire qui couronnait mon visage, des questions plein la tête et une carte mémoire qui se faisait la malle dans la mesure où tout me plaisait, tout me faisait rire, tout me convenait.

***

« Bonjour, Mr Bernstein... Mrs Bernstein.  »

***

J’avais les cheveux qui sentaient le sel, la mer, le sable, le soleil, la nuit, l’alcool, le fort, pas le sucré. Ce qui me restait de vêtement était soit tâché, soit déchiré, soit de toutes les couleurs vu le carnaval qu’on avait attrapé plus tôt, ou la veille ou la semaine passée ou même la suivante.

Sloan avait le rhume et/ou elle avait sniffé trop fort et elle me demandait de garder à portée de main des mouchoirs pour la suite des choses. Whitely et Hurley qui se partagaient maintenant les chœurs, reconnaissant les paroles d’une comptine, une prière qui ne me revienait pas en tête mais qui sonnait très bien à force de les entendre la crier. Parker me prend par la main puis la taille puis le cou puis par nul part et m’attire plus vite et plus près. Le bar à sec, notre envie de ne pas dormir de la nuit, de la vie, le tam tam dans la rue qui sonne de plus en plus fort et qui résonne dans ma tête et dans mes idées très, très nébuleuses. La voix rauque d’un thirdparty, le rire qui sonne en écho sur les colonnes de marbre, l’orgue qui s’enclenche en faisant vibrer toutes les cellules de mon pauvre corps meurtri et la sensation d’être trempée jusqu’aux os, au sol maintenant, hilare, les yeux brillants, la gorge sèche, le cœur léger.

Je voyais déjà chaque parcelle de la soirée s’éloigner un peu plus loin de ma mémoire, de ce qui me restait de conscience, et je m’en voulais un peu, rien qu’un peu, parce que si j’étais si bien, si dispersée, si avare d’en avoir encore plus, il y avait surement une bonne raison. J’avais regardé autour de moi, Leo, qui sprinte dans les allées, Benjamin qui cherche, Sloan sur ses épaules, où la réserve de vin se cache, Parker qui gueule pour avoir la caméra parce qu’il a trouvé exactement la lumière dont on a besoin avant de gerber ce qui lui reste sur les écrits sacrés, et l’eau bénite qui me refroidit les genoux le temps que je prenne appui sur la toge de l’inconnu pour me relever.

Wait, what?
I do.
Do you?


***

« ISLAAA. »

Je sors des toilettes après avoir bu tout le thé vert au studio photo de Parker, parce que mes bons et loyaux services d'house maid ne m'autorisaient nullement à avoir accès au café, le bon, le vrai, le salvateur, et que oui, surtout, j’avais une minuscule vessie et une immense besoin de concentration.

Je sors des toilettes le cœur léger, la tête ailleurs, la sensation que tout va bien. Je sors des toilettes et je me dirige même vers la cuisine, le frigo, l’envie de cuisiner steak, pommes de terre, gâteau au chocolat, la totale pour mes hommes d’un soir, mes colocs, mes potes, bon surtout Jaime parce que Parker est trop « cool et mystérieux » pour avoir un titre aussi serré.

Je sors des toilettes et la vérité, c’est que je savais que depuis l’instant où on était entrés quelque chose clochait. Genre, beaucoup. Mais c’est ça le déni. Ça s’installe, ça s’instaure, ça ne bouge plus, ça apprend, ça attend.

« Ouaip? »

Deux alliances s’échappent de l’enveloppe que Bernstein arrache des mains d’Alworth. Deux alliances, des souvenirs d’un passé brouillé, et des restes qui me reviennent à l’esprit aussi vite qu’ils sont disparus. Même si le lendemain matin, avec l’haleine de rhum, l’odeur d’encens qui colle aux cheveux, l’impression d’avoir fait quelque chose de grave, il n'y avait aucune preuve à l’appui.

Aucune, sauf tout ça.

« Shit. On est vraiment mariés. »

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