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catch you on the rebound EmptySam 18 Avr - 12:45


Queen // Catch you on the rebound.

Mes yeux me piquaient, mon thé était froid, mes doigts engourdis et ma patience épuisée. Installée dans le canapé depuis trop de temps pour que mon dos ne manque de me le faire remarquer, je faisais défiler, encore et encore, les pages d'annonces immobilières sur l'écran de l'ordinateur que j'avais sur les genoux. Trop loin, trop centré, trop cher, trop cheap, trop grand, trop petit, trop isolé ou trop peuplé, j'avais encore une fois perdu de mon temps ce soir à chercher un appartement qui me conviendrait et qui ne semblait pas exister dans le coin, tout comme j'y avais déjà consacré toutes les soirées qui avaient précédé celle-ci. Un dernier coup d'oeil sur la page web que j'épluche, un clic sur l'une des annonces, et l'orange criard du mur de la cuisine me pète à la tronche à la seconde où je fais défiler la troisième photo, presque intéressée, pour une fois. Je referme l'ordinateur dans la foulée, les yeux plissés, autant à cause de l'agression que du dédain et de la fatigue. La fatigue, oui : sans la lumière de l'écran du portable, je me retrouve plongée dans l'obscurité, tout juste dérangée par les quelques lumières de la ville qui filtrent à travers la fenêtre, et je ne me rends compte que lorsque je redresse la tête - il était plus tard que ce que je ne pensais. Un soupir sur le bout des lèvres, un bâillement, je me mets debout et file vers l'interrupteur le plus proche, étirant mes muscles froissés pour des clous. Lampes allumées, je laisse courir un regard sur les alentours. Je squattais le loft de mon frère depuis mon arrivée à Los Angeles, le temps de trouver où me loger de moi-même, puisque, pour une fois, c'était à moi que revenait cette tâche. C'était plus simple, à Washington ou ailleurs, on m'avait toujours fourni un logement de fonction peu importe où l'on me mutait - d'accord, je me devais d'avouer que je rechignais systématiquement leurs propositions, mais, bon, pour le principe, voilà. Ici, on me laissait me débrouiller toute seule - je ne sais pas si cela était dû au fait que mon déplacement sur la côte Ouest découlait de ma propre volonté, cette fois, ou alors s'ils s'étaient tous passés le mot comme quoi j'étais l'exemple parfait de la fille pénible. Enfin, bref, j'étais réfugiée chez Dimitri et, si cela nous laissait rattraper le temps perdu et me permettait, aussi, de fourrer mon nez dans sa vie qui n'y était pas pour rien dans ma décision de prendre mes quartiers en Californie, ce n'était pas l'idéal non plus. Je déambule à travers la pièce, m'arrête çà et là, feuillette un magazine, effleure le bar, contourne le jacuzzi (sérieusement ?) et puis, mes yeux crochent à mon téléphone posé sur le comptoir de la cuisine et l'heure qui s'y illumine. La nuit était bien entamée - ça, et les quelques haussements de voix qui me parviennent de l'extérieur par la porte-fenêtre entrouverte me laissent deviner que la fermeture des bars du coin est imminente et que, donc, mon frère devrait bientôt rentrer. Propriétaire d'un pub... Pas franchement dans la lignée des Queen, mais pourquoi pas.

Je décide de me rendre compte que j'ai faim, pile là, je me rappelle que les trois premiers appartements sur lesquels je suis tombée m'ont coupé toute envie de cuisiner plus tôt dans la soirée et je me dis que l'autre demi-russe n'aurait rien contre le fait de croquer quelque chose lorsqu'il sera là - aussi, je contourne le comptoir et je vais fouiller dans le réfrigérateur, sortant un à un les quelques ingrédients pas faits d'aluminium et de houblon que j'y déniche. Chose faite, je me redresse et ferme la porte de l'appareil, mais avant que je n'attaque quoi que ce soit, une moue sur le bout des lèvres, je les cherche mais je n'entends plus les éclats de voix baignés d'éthanol ; le silence est revenu, parfait, et je n'ai jamais trop aimé ça. Alors, je quitte la cuisine et file vers la chambre que j'occupe, histoire d'y trouver de quoi remédier à mon inconfort de l'instant. C'est d'abord sur un chien, toutefois, que je tombe - allongé de tout son long dans mes draps que j'avais pourtant tirés au carré, je fronce les sourcils et le molosse ne bouge même pas d'un pouce. Je l'évente d'une main, j'essaye de pousser rien qu'une de ses pattes, je siffle et je soupire - rien. Il dort, il continuera de dormir, et moi, je me contorsionne comme je peux afin de pouvoir m'installer sur un tout petit coin du lit, le temps que je fouille dans le carton qui l'avoisine. Si mon frère n'avait pas semblé émettre la moindre retenue à m'accueillir chez lui et à me faire une place, ses chiens... C'était une autre histoire, visiblement. Enfin. Je finis par mettre la main sur le Graal et je le sors du carton que je retournais et, le CD en main, je m'éclipse de la chambre, me surprenant presque à marcher à pas feutré et à retenir ma respiration pour ne pas réveiller le sac à puces qui ronfle - et bave, j'parie - sur ma couette. Revenue dans le séjour, je file vers la stéréo appuyée contre le mur et, bientôt, le CD se met à tourner et les premiers accords de musique s'élèvent dans la pièce. Mais la soul de Brendon Wood n'a pas le temps de se lancer et moi je n'ai celui de trouver le couteau qu'il me faut dans les tiroirs de la cuisine que la serrure de la porte d'entrée se met à grincer. Relevant d'abord un regard rapide et presque chaleureux de l'étalage d'ustensiles vers Dimitri que je devine dans l'entrée, un second le suit immédiatement, bien moins bref, bien moins léger ; j'ai cru le voir tituber, je l'observe désormais prendre appui sur le mur. Un sifflement admiratif s'échappe de mes lèvres, tandis que je repose ma tomate sur le plan de travail pour mieux croiser les bras en appuyant mon épaule contre le placard. « Hey ! » Un sourcil haussé, ma voix est enjouée mais son sarcasme est trahi par la mine dure qui a pris place sur mes traits. « On a bossé dur, à ce que je vois ? » Je fais un pas en sa direction, mais pas plus. Je suspecte les vapeurs qui l'entourent de mettre en péril ma propre sobriété, et je bossais, vraiment, moi, demain.




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Dimitri J. R-Queen
Dimitri J. R-Queen
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catch you on the rebound EmptyMer 22 Avr - 17:05


Queen // Catch you on the rebound.


Elle lui faisait de l'œil et ça durait depuis un moment. Accompagnée de ses copines, elle se retournait régulièrement pour lui jeter des regards lourds de sous-entendus. Pas que Dimitri était parano, mais il savait encore reconnaître une nana qui avait chaud aux fesses quand il en voyait une. Pour le moment, il l'avait ignoré, trop occupé à gérer son Pub du mieux qu'il pouvait avec la soirée. Certains soirs étaient plus animés que d'autre et ce soir, il recevait un groupe pas trop mauvais qui avait ramené avec lui un petit paquet de groupie. Pour Dimitri, c'était avant tout son chiffre d'affaire qui l'importait. Il n'était plus flic et bien que sa paye n'ai jamais été faramineuse, elle avait au moins le mérite d'être fixe comparée à son nouveau statut de patron de bar. Tenir un bar, c'était compté chaque centimes pour être sur de ne rien omettre à la fin du mois, de s'assurer que ses employés allaient recevoir leur paie (même si celle de Jackson était en stand-by actuellement), avoir les fournitures nécessaires à la survie du Pub et ne jamais, jamais, manqué de vodka. Dimitri en chef de file, c'était plutôt étonnant mais ça avait du sens. Il avait vécu sous les responsabilités et maintenant, il n'avait plus de gardé au-dessus de lui pour l'emmerder. Il gérait tout et c'était pas trop mal quand on voyait que le Brennan était bien côté en ville. Les serveurs étaient pas mal occupés, il pouvait bien disparaître deux minutes pour en griller une. Il fit signe à la serveuse qu'il prenait une pause et disparue dans l'arrière cour. Il aimait y venir, pour prendre l'air, pour être seul et éviter la foule de gamins devant le bar entrain de vomir leurs tripes. L'arrière-cour était, en général, fermer au public bien qu'elle accueillait parfois un peu, beaucoup, trop de monde, mais uniquement quand Dimitri l'autorisait. Mais pas ce soir, il y avait trop de témoins, trop de clients que Dimitri ne connaissait pas assez pour laissé entrevoir ce qu'abritait la cour à la fermeture. Et puis ce soir, ni Léo, ni Parker, n'étaient de la partie, alors... Il se retourna brusquement en entendant un bruit de porte qu'on referme. La brune, elle était là, à le fixer avec un regard craquant, un sourire au bord des lèvres. « C'est pas autorisé pour la clientèle. », dit-il simplement en jetant son mégo et se relevant. « Mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour vous approchez. » Aie. Elle venait de le vouvoyer. A bien regarder, elle était jeune, bien plus que lui, peut être 20-22 ans tout au plus. Il avait facilement 10 ans de plus qu'elle. Mais pour son jeune âge, elle semblait sur d'elle, pas du tout inquiète de se retrouver seule avec un ex flic à la barbe de trois jours. Bien qu'elle ignorait qu'il avait été lieutenant dans une autre vie, c'est pas trop le genre de truc qu'il étalait ici.

Il s'approcha d'elle, lui intimant l'ordre de repartir vers la salle. Elle plongea de nouveaux ses grands yeux dans les siens, toujours ce même air malicieux sur le visage. Non, il n'allait pas se taper une minette ce soir. Depuis qu'il avait recouché avec Albane, il avait éviter ce genre de plan foireux. Pas qu'il ne voulait pas, non, le sexe il aimait ça, mais surtout parce qu'il avait l'impression de ne plus s'éclater depuis. Elle n'était pas elle, les autres non plus. Elle lui tourna le dos, le frôla avant de rejoindre la salle principale, non sans balancer ses hanches qui portaient avec délice une petite jupe en cuir noir. Dimitri soupira, retournant à son bar, attrapant un verre qu'il dosa généreusement, pur évidemment. Il avait perdu le fil du nombre de verre qu'il avait enquillé depuis l'ouverture, il avait l'impression que cela ne faisait qu'accentuer sa soif. La soirée se passa, mais la brunette n'avait toujours pas cessé son petit jeu, revenant régulièrement prendre les tournées, lui frôlant le bras à la moindre occasion. Il aurait dû se sentir flatté, mais ce n'était pas vraiment le cas. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, Dimitri n'était pas un dragueur. Même avant d'être le gérant d'un Pub, il n'était pas le genre à accumuler les conquêtes. Olivia avait été son premier amour et après ça, il y avait eu Albane, les autres n'avaient été que des passages, des aventures sans conséquences. Il n'était pas un gentleman avec ces dernières, il n'avait pas à l'être parce qu'il n'était pas amoureux. Et la drague n'était pas utile quand on avait la bouteille en main et des verres à offrir.

Mais faut croire que Dimitri était quand même un homme et un homme faible quand il avait trop bu. Et il avait trop bu ce soir, à boire avec les gars du groupe, à soulever les verres à chaque fin de note. Le commun des mortel ce serait sans doute étalé avec ce qu'il avait dans le gosier, mais Dimitri avait une bonne longueur d'avance sur eux maintenant. La brunette, qui répondait au nom de Daisy - charmant, n'est ce pas?- était entrain d'admirer ses tatouages, non sans sourire encore comme une damnée. Ses copines étaient toutes partie maintenant et Daisy était ivre mais assez consciente pour voir qu'elle s'était cramponnée au bras de l'ex lieutenant. L'alcool aidait sûrement parce que sinon, il y aurait peu de chance qu'elle puisse le faire, Dimitri étant réticent à toute forme de démonstration de ce genre en public. Et surtout, elle faisait bien plus jeune maintenant qu'elle minaudait et gloussait comme une adolescente, mais maintenant, Dimitri était chaud et il comptait bien en terminer. Il ferma le bar et entraîna Daisy avec lui, longeant les quelques rues qui le séparait de son loft. Finalement, il grimpa les quelques étages le menant à son chez lui, toujours la fille sur ses talons. Alors qu'il porte la clé à sa serrure et pousse la porte, il entendit un sifflement moqueur sur sa gauche. « Hey ! ». Helena ne semblait avoir rien loupé de son entrée fracassante tandis qu'il s'adossait lourdement au mur pour se soutenir. « On a bossé dur, à ce que je vois ? ». Il hausse les yeux au ciel en guise de réponse quand il entend les talons de Daisy cliqueter sur les marches devant l'appartement. Il est presque sur qu'Helena avait encore un bon paquet de phrase de ce genre à lui sortir si jamais elle franchissait la porte. « Tout compte fait, je suis mort, on remet ça une autre fois hein. » Il sait pertinemment que non, mais il s'efforce de ne pas faire trop enfoiré en cet instant. La brune le toise, hésitant sûrement à se foutre de lui en pensant à une mauvaise blague mais se rétracte quand elle aperçoit la silhouette blonde dans l'entrée. Un sourire mauvais élargit ses lèvres et elle lève un doit d'honneur parfait en direction de Dimitri qui claque la porte derrière elle. «J'vais prendre une douche. » Tant pour éponger son corps luisant l'alcool que pour échapper au regard lourd de reproche de sa jumelle.



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catch you on the rebound EmptyLun 18 Mai - 17:05


Queen // Catch you on the rebound.


Il y avait un tas de choses qui me tapaient sur le système et je l'assumais pleinement, ouvertement. Je me fichais bien qu'on me décrive comme  pénible, difficile, intolérante ou whatever - j'étais bien trop occupée à vouer toute mon énergie dans mes tantrums journaliers pour n'y accorder rien qu'une once d'intérêt. Les baristas qui beuglent votre nom au comptoir alors que vous êtes juste devant, les gens maladroits, les bruyants, les invasifs, les chauffeurs de taxi qui se sentent forcés de l'avoir toujours ouverte et ceux qui ne daignent même pas décoller leurs lèvres pour un bonjour ou un merci, les enfants qui hurlent de rage, les parents qui les laissent faire, les paquets de chips vendus dans les avions à trois heures du matin, les files d'attente, la surenchère de guirlandes à Noël, partout, tout le temps, les télécommandes universelles, les personnes qui marchent lentement et celles qui lancent des répliques de films cultes à tout va, avoir à attendre que l'eau de la douche se réchauffe, les sifflements dans la rue, faire les courses, Stacy London, les hypocondriaques, les flip flops, les croqueuses de diamant, les ceintures oubliées qui font sonner les portiques de sécurité, le mystère des chaussettes perdues, la Survivor Girl de chaque film d'épouvante qui se pense si maligne, les parkings trop petits, les rétroviseurs trop fragiles, les sexistes, les talons qui se cassent, les pimbêches sur talons, aussi - tiens, d'ailleurs. Maintenant qu'on en parle, mon regard, jusqu'alors toujours croché à la stature minable de mon frère, dévie sur la gauche et y croise une autre paire d'yeux... Ou du moins, c'est ce que je devine entre les deux épaisses couches de faux cils et décilitres de mascara. Un beau spécimen qu'il nous a ramené là, clairement, mais je ne ferai pas de remarque là-dessus. Non, je me contente d'un coup d'oeil vers elle alors qu'elle est occupée à me reluquer de haut en bas, pas plus intéressée par sa personne que ça, tout au plus vaguement interpellée. Après tout, Dimitri était majeur et vacciné - enfin, vu la dégaine de la demoiselle, ce dernier point était à espérer - ses relations m'intéressaient peu dans ce catalogue-là et, de toute manière, j'avais déjà vu bien pire que ça. En revanche, lorsqu'il referme la porte d'entrée sur le son des talons pointus de l'autre qui s'évanouit dans la nuit, là, mes muscles se raidissent et mon regard se glace : il y avait des tas de choses qui me tapaient sur le système, oui, sûrement trop pour toutes les lister, mais s'il y en avait une qui ne manquait jamais de m'agacer, c'était bien d'éluder mes questions ou de tout bonnement m'ignorer, et c'est précisément ainsi que l'ivrogne du jour agit. Evidemment, ma question était rhétorique, sarcastique au possible, je n'en attendais aucune réponse moindrement sensée, mais le voir l'occulter de la sorte et filer ailleurs comme si de rien n'était à le mérite de me laisser là, immobile et conne au possible, la bouche entrouverte sur une réplique qui devrait, mais qui, non, ne vient pas. Je suis d'un regard dur la traversée clopinante de mon frère dans le couloir et, quand la porte se referme derrière lui, mes dents se resserrent.

De frustration, de dépit. Il était pitoyable. Je le savais bien, je savais qu'il filait du mauvais coton, qu'il détruisait ce qu'il était, qu'il buvait un peu, beaucoup trop, je le sentais depuis un bon bout de temps, je le vivais depuis que j'étais arrivée ici, mais c'était comme si, d'un coup, le vase débordait. La fatigue, l'agacement, je ne sais pas, mais tout d'un coup, j'en ai marre, et je le sens bouillonner en moi, la manière qu'il a eu de se défiler plutôt que de m'envoyer bouler rajoutant de l'huile sur le feu. J'entends le son étouffé de l'eau qui commence à couler dans la salle de bains et je bouge, finalement, mes bras alors croisés sur ma poitrine se relâchent lourdement et ma tête se secoue distraitement tandis que je fais volte-face et reviens sur mes pas, retournant dans la cuisine, repoussant les quelques tiroirs que j'ai ouvert plus tôt avec toute la délicatesse du monde. Est-ce que je piquais une colère un peu trop vite ? Probablement. Il n'y avait pas mort d'homme, qu'ils disent, jouer la carte de l'évitement plutôt que celle de la confrontation était sans doute une sage décision et je ferais bien de prendre celle de ravaler mon égo pour filer dans la chambre que j'occupe et me coucher enfin, mais je ne peux pas. Je n'arrivais qu'à repenser à ce qu'il était avant, l'exemple à suivre inavoué, le frère, le fils, que personne ne reniait alors et que tout le monde assassinait à présent. Alors, c'était justifié. De m'énerver. De me tourner vers le réfrigérateur, d'attraper un bol, là, à côté, d'y vider un bac de glaçons, de le remplir d'eau. De ne faire qu'une formalité du verrou tourné de la porte de la salle de bains, d'avancer à pas de loup, de prendre appui de mon dos sur la porte de la douche que, merci, l'eau trop chaude a recouverte de buée, et de balancer le bol d'eau glacé par-dessus bord. Totalement justifié. À mes yeux, du moins. Aux siens...  « Je voulais te proposer des pancakes, mais quelque chose me dit que ça, ce sera plus efficace, en fin de compte. » ... aux siens, je m'en fous, il ne les a de toute manière pas en face des trous - du moins, il ne les avait pas encore. Je ponctue ma phrase d'une marque d'interrogation, du bout des lèvres, aussi amère que mon ton l'a été.



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Dimitri J. R-Queen
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catch you on the rebound EmptyJeu 4 Juin - 15:27


Queen // Catch you on the rebound.


Il était tombé bas, oui, sans doute à vouloir ramener chez lui une adolescente en mal d'amour ou de testostérone, parce que quand on voyait la nouvelle génération androgyne, on pouvait vraiment s'interroger sur la virilité des jeunes puberts. Daisy - ou n'importe quelle autre minette qu'il avait pu serrer - était à des années lumières des autres femmes qu'il avait côtoyées. Mais c'était sans doute ça le problème, les autres, il n'avait pas fait que les côtoyer, il en était tombé amoureux, il avait vécu avec, il avait effleuré la vie de couple, les aléas de la vie conjugale, la sensation proche et étouffante d'être avec quelqu'un, de ne plus songé aux potes attablés au bar mais aussi à la jolie blonde patientant à la maison... Ouai, Dimitri, bien que cela ne sautait pas aux yeux aujourd'hui, avait connu tout ça et en gardait encore un goût difficilement analysable. Olivia et Albane, pour ne pas les citer, n'étaient pas Daisy ou toutes les autres, elles étaient femmes, elles étaient adultes, elles étaient autant touchées par la vie que lui, à leurs façons. Parce que les jeunettes n'avaient pas ce recul, réfléchissaient moins - voir beaucoup beaucoup moins parfois - et assumaient avec un recul minime leurs actes. Leur innocence, leur fragilité, signaient tout autant leur perte que leur meilleure défense. Et Dimitri, dans tout ça, jouait le garde-fou. Finalement, c'était pas plus mal des gamines, ça avait l'esprit raccourci, ça ne demandait pas tellement d'attention une fois l'alcool redescendu et leurs consciences reprenant brutalement surface. Pour coucher avec on ne demandait pas un QI extravagant, on demandait simplement à passer un bon moment, voir plusieurs selon la situation et à dire au revoir au moment propice, c'était pas plus con que ça. Alors qu'avec les autres, tout devenait trop compliqué...

Daisy pouvait bien se tirer, Dimitri n'irait pas en faire étalage et aurait probablement oublié d'ici une heure ou deux. Il pouvait bien la revoir le lendemain au Pub et avoir oublié son visage aussi, c'était tout autant probable. Il s'en foutait royalement, aussi bien d'elle que de toutes les autres qui avaient partagé son lit - ou tout autre endroit pouvant accueillir des débats - et effleuré durant quelques instants sa conscience. Mais ce qui était plus dur que de ne pas s'en souvenir, c'était de savoir que c'était à cause de sa soeur que tout cela n'avait pas eu de suite. Dans un sens, elle avait permi qu'il ne fasse pas une connerie - si tentait que cela en soit une au vue de toutes les autres, il y avait matière à réfléchir - et elle n'avait pas eu besoin de mots pour mettre la fille dehors, Daisy étant assez intelligente visiblement pour se barrer toute seule. Et puis dans un sursaut de conscience, il s'était rappelé qu'en hébergeant sa jumelle, il y avait forcément quelques règles en vigueur et il était presque sûr que ne pas ramener de pouf quand elle était présente en était une. Il aurait pu faire l'effort de faire ça ailleurs, de ne pas rentrer du tout, comme il faisait de temps à autre. Il aurait pu s'il avait réfléchit un minimum mais voilà, Dimitri n'était pas matière à la réflexion après un soir comme ça où il avait le gosier bien arrosé. Comme ce soir, ou beaucoup de soir, il avait mit son cerveau au vestiaire, mit sa conscience sur off, préféré l'abandon et la connerie au sens de son existence. Parce qu'elle était pourrie son existence, soyons claire, elle n'avait aucun sens, mais elle était toujours mieux que de songer à tout ce qu'il avait laissé derrière lui pour la mauvaise paire d'yeux bleu, pour la mauvaise fille.

Alors voir le mépris qu'Helena ressent pour lui, là, tout de suite, c'est juste au-dessus de ses forces et il préfère encore la fuite. Pourtant, Dimitri n'est pas homme à fuir, plutôt de ceux qui se battent jusqu'au bout, mais voilà, là c'est pas possible. Là, il a trop but, encore, il ne veut pas se battre avec sa sœur, la voir le détester de voir ce qu'il est devenu, lui le lieutenant en devenir. Dimitri fuit et cela ne lui ressemble pas. D'ordinaire, il va au fight, il cherche la petite bête, il fait chier jusqu'à avoir le dernier mot, il creuse encore et encore. Chez les Queen, on ne lâche rien, c'est bien connu mais Dimitri n'est plus vraiment en Queen, en apparence seulement, alors à quoi bon..? Il part sous la douche, ferme derrière lui et laisse l'eau brûlante lui abîmer la peau. Il pose ses deux mains de part et d'autre de son corps, bien à plat contre la paroi, la tête sous le jet. Il pense au regard d'Helena, à celui de Daisy quand elle déguerpit, à cette situation merdique. Il pense toujours quand la porte de la douche s'ouvre et qu'il reçoit un bol d'eau glacé dans son dos baigné à l'eau chaude. « Putain de merde ! », gueule-t-il, prit par surprise mais aussitôt en rogne. La garce ! « Je voulais te proposer des pancakes, mais quelque chose me dit que ça, ce sera plus efficace, en fin de compte. » Il ferme la porte rageusement, la bousculant un peu au passage mais elle ne s'en formalisera pas, elle a réussi son coup, le reste importe peu. Il peut même deviner son sourire narquois planté sur son visage triomphant. Il l'entend sortir et masse son visage rougis par la colère plus que la chaleur vite revenue. Des gamineries comme ça, ils en avaient connus enfants, mais Dimitri n'en gardait pas vraiment le souvenir. Il gardait plus à l'esprit les leçons moralisatrice de William, les inspections quotidiennes des chambres d'Irina, la rigueur à la maison. Finalement, il y avait toujours eu peu de place pour les jeux d'enfants, moins que chez les autres familles en tout cas. Et Dimitri imaginait sans mal que la place de la seule fille de la famille avait été déterminant sur Helena. Le russe fini par sortir, mettant une serviette autour de sa taille, sortant de la salle de bain pied nu, repérant Helena derrière le comptoir de la cuisine, l'air de rien. « T'es contente ? » Évidemment que oui et niveau leçon de morale, elle est plutôt bonne, un don héréditaire parfaitement identifié. Il va jusqu'au frigo, sors une bouteille d'eau qu'il boit à même le goulot. Helena a vue sur son torse, sur les différents services qu'il porte de leur mission à Chicago, sur les blessures du passé. Il ne va donc pas lui imposer en plus un verre d'alcool. « Je sais dessaouler tout seul Helena, ta participation n'était pas nécessaire », ajoute-t-il, cinglant, en terminant la bouteille. Et encore, là, il n'est pas ivre, il est plutôt bien, son état a déjà été cent fois pire. « C'est pour la nana ou juste pour me faire chier ? ». Ou un peu des deux peut-être ? Mais il sait que cela cache plus, cette tête cache toujours plus, Dimitri l'avait apprit à ses dépens autrefois.



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