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DEKLA - All the little lights
Isla L. Hamilton
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DEKLA - All the little lights EmptyJeu 21 Mai - 2:56


DEKLA // ALL THE LITTLE LIGHTS


La vie allait trop bien, trop vite. Depuis mon retour de Londres, depuis le divorce – officiel, on avait célébré à grand coup de cocktails le rhum à part bien entendu – depuis le lancement pré-officiel de YOLO, depuis la recherche insatiable de financement, depuis l’arrivée parfaite dans tous les sens du terme de Chuck, depuis les tous premiers bureaux, constituant une allée crade derrière feu le studio de Parker, depuis la première journée, première vraie journée où Bernstein, Morgan et moi on s’était lancé le regard, celui qui dit tout, celui qui promet, celui qui craint pour son porte-feuille, pour sa vie, mais surtout pour tout en général, depuis le premier « Les copies sont aux presses, tu te bouges! », depuis l’embaûche de Davis, le pauvre qui avait dû passer par une série d’épreuve toutes plus dangereuses et savamment planifiées pour obtenir un poste de stagiaire sous-payé, assistant de production et surtout porte-manteau par excellence. Depuis l’emménagement d’Ash chez moi, chez nous avec Jaime, depuis notre réconciliation surtout, là où j’avais retrouvé ma moitié, mon tout, ma sœur, ma famille. Depuis la première fois où j’avais lu mon nom sous « Rédactrice en chef », depuis la première fois aussi où j'avais vu Victoria Doland la seule et l’unique grincer des dents à la télé lorsqu’on lui demandait ce qu’elle pensait du nouveau magazine en vogue – j’en rie encore. Depuis que Leo avait pris l’habitude de passer me voir à tous les jeudis soirs, margaritas en main, rien que parce. Depuis que Jaime et moi on avait repris tous les classiques des Aristochats en les rapportant sur Muffin. Depuis que Deklan était vraiment dans ma vie, annoncé à tous, affirmé à tous, assumé pour tous. Depuis qu’il était une vedette aussi, une vedette surtout. Wow. Rien que de le penser, de le dire, de l’écrire, ça me faisait tout drôle. J’avais toujours su qu’il y avait quelque chose, j’étais pas étonnée non, du tout. Fière, particulièrement, et amoureuse encore plus, tellement. La vie allait bien, ma vie allait bien, mais tout était trop rapide. Trop succédé, trop lâché à l’abandon, trop précipité. Il voyait sa carrière papillonner, je faisais tout pour que la mienne atteigne des sommets encore jamais rêvés, et on se perdait. Un peu, beaucoup. Je l’aimais toujours autant si ce n’était plus que de le voir réaliser ses rêves, son rêve, le seul. Mais je n’aurais pas dit non à plus de moments à deux, loin du boulot, loin des autres, juste lui et moi. Simplement. Pas de flafla non, rien que quelques heures à dire des conneries, à écouter des CDs, à manger de la pizza, à boire de la bière, à se sourire comme des cons, à s’embrasser comme des adolescents.

C’est surement pour cela que lorsqu’il m’avait glissé un « Prépare-toi, j’ai tout planifié pour la St-Valentin. » j’avais flippé grave, positivement parlant. J’avais sorti toutes les robes que mon placard contenait, j’avais déballé mes dizaines de centaines d’ombres à paupières, de rouges à lèvres, de blush, j’avais lancé le Best Of de Britney et j’avais appelé Ashleigh à l’aide. Je ne la sollicitais pas beaucoup quand il en venait de son frère – pour des raisons évidentes – mais là, elle avait compris mon désarroi. Toutes ces tenues étalées sur mon lit, toutes ces possibilités qui m’overwhelmait, qui me rendait fragile, nerveuse, anxieuse. Comme si j’allais tout gâcher encore, comme si j’allais le relayer au second plan parce qu’un meeting débarquait à l’improviste et me faisait canceler un rencart. Comme si je devais m’extirper du lit 5 heures avant lui parce que je voulais être certaine d’avoir tout vu, vu, vu et revu pour le shooting à venir. Comme si je ne pouvais pas passer à l’un de ses shows parce qu’une entrevue s’éternisait un peu trop au bureau. Là, ce n’était que nous deux, nous deux, rien que nous deux. Et je voulais assurer, je voulais lui rappeler que derrière toutes mes erreurs, derrière mon agenda de ministre, derrière toutes les complications par lesquelles il avait dû passer depuis nos débuts jusqu’à maintenant, que j’étais toujours la même, celle qu’il avait rattrapée, celle à qui il avait tout balancé à la figure, celle qu’il avait sauvée, celle qu’il avait séduite, celle qu’il voulait contre toutes les autres. Ash avait joué à la poupée à merveille, avec moi. À la quantité de fois où j’avais été celle en charge de son look, là, elle avait complètement repris tous mes meilleurs engagements, incapable probablement de me voir dans l’état où je m’étais mise – incapable, tout simplement. Elle m’avait proposé une robe rouge, avait pris la peine de boucler quelques mèches de ma crinière chevronnée et s’était même appliqué à passer un trait de mascara sur mes cils, une fine ligne de rouge sur mes lèvres. Jamais je ne lui aurais demandé, jamais je n’aurais cru qu’elle l’offrirait mais voilà, à chaque sourire chaleureux, à chaque clin d’œil malicieux, à chaque remarque calme, posée, douce, je savais encore plus pourquoi je ferais tout, tout, tout pour ne plus la perdre. Les Monaghan étaient au centre de ma vie et je ne m’en portais que mieux.

J’avais filé ensuite, plus vite que l’éclair, incapable d’additionner un retard aux nombreux déjà que j’avais collés à Deklan en arrivant sur notre lieu de rendez-vous près de 15 minutes à l’avance. C’était pour dire. J’avais même laissé mon portable à la maison, enfoui sous des tonnes d’oreillers pour éviter à Jaime de passer la soirée à halluciner voix et esprits à force d’entendre les vibrations partir dans tous les sens. Et j’avais patienté bien sagement dans ma voiture, mâchouillant nerveusement un chewing gum, triturant mes doigts, relançant mon regard dans le miroir plus de fois qu’il était sainement autorisé. Je n’arrivais pas à y croire mais ça y était, un vrai rencart, un vrai moment à deux, pas brusqué, pas organisé à la va vite, pas reporté pendant des semaines avant d’être abandonné pour moins long, pour moins compliqué, pour plus évident. Il avait dit qu’il s’occupait de tout mais j’avais quand même pensé aux bulles. J’empoignai la bouteille de champagne encore bien froide entre mes doigts agités et finit par sortir de ma voiture, entendant mes chaussures cirées claquer sur le bitume du stationnement jusqu’à la porte d’entrée du building. Aucun signe de vie à l’extérieur, si ce n’était que le grondement du ciel, menaçant, qui me semblait un peu trop familier pour ne pas le remarquer. Mais non, cette fois-ci, tout serait parfait. Parfait de chez parfait. Je finis par rejoindre l’ascenseur et appuyer sur l’interrupteur du quatrième étage, cumulant étape par étape ce que le gallois m’avait demandé de faire à l’heure entendue. Ouais, j’avais très hâte de savoir ce qui se tramait. Mais pas autant que d’être avec lui, le seul, l’unique. Le mien.



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DEKLA - All the little lights EmptyMer 10 Juin - 14:28


DEKLA // ALL THE LITTLE LIGHTS


La St Valentin. Il y a encore quelques années ça m'aurait fait pousser un profond soupir, sortir quelques remarques acerbes, je me serais moqué de ceux qui paniquaient, terrorisés pas le regard désapprobateur que risquait de leur glisser leur dulcinée. Sauf que, maintenant, j'en fais partie. Le fait d'avoir enfin une copine doit y être pour quelque chose. Tant qu'on est célibataire, cette soirée signifie seulement qu'on peut ne pas terminer la nuit seul si on se sent d'attaque à ramasser des nanas à la petite cuillère, à profiter de leur cœur brisé, à jouer le héros d'un soir. Mais il faut avoir l'estomac bien accroché, endurer les larmes, les reniflements parfois franchement écœurants, ah, et les histoires sur leur ex tout frais, faire mine de compatir alors qu'on réalise petit à petit que le gars a eu raison de se barrer hein. Je n'ai jamais eu la patience pour ça, ni la chance qu'il fallait de toute manière. C'était un coup à tomber sur une psycho qui se serait attachée en deux minutes, le temps d'un regard échangé, qui aurait fait un collage de moi, de nous, un beau montage bien flippant, qui m'aurait harcelé par téléphone, m'aurait attendu sur le pallier de mon appart ou appuyée contre ma voiture... Non, vraiment non, très peu pour moi, je préférais encore me terrer dans mon appart, attendre que cette journée passe. Là je n'ai plus trop le choix et puis, à vrai dire, je veux le faire, en grand. Parce que la St Valentin ne signifie pas seulement fleurs et chocolats pour moi, pour nous. Il y a un an, jour pour jour, suite à un putain de tremblement de terre, c'était Bagdad à Los Angeles. Plus de courant, des sirènes qui hurlaient un peu partout, des gens paniqués... Je m'étais pointé jusqu'à chez elle, inquiet, flippé même à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose. On a affronté le bordel ensemble, on a survécu à cette nuit et surtout on s'est retrouvé, enfin, pour de bon. Donc voilà, c'est un brin notre anniversaire si on veut. Et le bon côté c'est qu'il y a peu de risque que je zappe cette date. Les médias nous lavent assez le cerveau avec. Le hic, c'est que je ne suis pas calé en la matière, les soirées en tête à tête des films d'amour, l'organisation... Surtout niveau organisation. Alors j'ai glané des conseils à droite, à gauche, j'ai même pris des notes pour ne rien oublier de ce qu'on me disait. Au départ je demandais timidement aux potes avant de réaliser que les relations de couple n'étaient pas leur fort, donc je me suis rabattu sur la frangine. Pourtant elle n'est pas connu pour son romantisme, loin de là, mais ça reste une fille et la meilleure amie d'Isla, elle est donc vachement bien placée pour me donner un coup de main. Si je le lui avais demandé quelques mois plus tôt, je me serais fait massacrer, découper en petits morceaux et ensuite balancer à la flotte pour nourrir les poissons car elle n'avait pas trop encaissé la nouvelle de notre liaison. Mais là, depuis le temps, elle a dû réaliser que ce n'était pas pour déconner, qu'on s'aime pour vrai car elle ne fait plus de commentaires agressifs.  Elle détourne encore le regard quand on s'embrasse en sa présence, fait mine de vouloir vomir, mais ne dit plus rien. C'est donc un réel progrès.

Bref, j'ai demandé de l'aide à Ashleigh. « Arrête de te plaindre, putain ! » « Mais j'ai l'air con ! » « Pas plus que d'habitude. » Qu'elle me répond, son sourire de morveuse aux lèvres. Je grimace devant le reflet que me renvoie le miroir. « Arrête de bouger... » La blonde termine de nouer la cravate d'un rouge pétant et me fixe longuement, sourcils froncés. « Ouais, non, t'as raison, tu fais tarte. » Elle me la retire aussitôt tandis que je soupire d'agacement. Ash passe ses mains sur mes épaules comme pour chasser des saletés invisibles et je repose un regard morne sur le miroir. Ça fait plus d'une demie heure qu'on est là, qu'elle se la joue relookeuse et ma patience m'abandonne. « Surtout que rouge sur noir, merci hein, mais j'suis pas un emo. Tu ne veux pas me foutre du charbon sur les yeux pendant que t'y es ?! » La blonde hausse les épaules pendant qu'elle pose ses prunelles sur la maudite cravate avant de la laisser tomber sur mon lit. Je vois comme de la déception sur sa gueule et je lève les yeux au ciel. Je ne comprends rien et je ne comprendrai jamais, je le sais, donc inutile de chercher à savoir ce qu'il se passe dans sa caboche. Surtout si on en a fini avec l'habillage, je n'ai pas que ça à foutre. Mentalement je revois la liste des choses faites et de ce qu'il faut encore cocher. « Tu lui offres quoi ? » Je me fige, doigts immobiles sur les lacets. « ... Bah les fleurs. » Question con, réponse courte. Elle les a vu en plus, elle m'a appuyé dans l'idée que c'était celles qu'il fallait. « OH, COME ON ! Tu t'es fait chier à tout mettre en place, tu m'as réquisitionnée... juste pour des fleurs ?! » Juste pour... what the fuck ! J'y ai mis le paquet, c'est pas qu'un bouquet de merde, même que la fleuriste m'a fait de l’œil après ma commande. « Mais... » « Y'a pas de mais. Trouve mieux que ça et vite. » Elle m'ébouriffe les cheveux et se barre avant que je ne puisse protester. Putain de frangine, putain de nanas, putain de St Valentin ! Je suis une merde pour les cadeaux, je l'ai toujours été. Surtout quand il est question de l'offrir à une fille. Avant, encore, on pouvait se contenter d'enregistrer des musiques sur une cassette, gribouiller sur la jaquette et hop, c'était bon. Maintenant, avec youtube, et autre truc technologique dont je suis incapable de retrouver le nom, c'est ridicule. Les bijoux ? On m'a fait comprendre que j'avais des goûts de chiottes. 'Chier, j'vais devoir me creuser la cervelle, moi qui pensais être dans les temps.

Le bon côté des grandes villes c'est que les magasins restent ouverts tard. J'ai pu en faire plusieurs avant d'avoir enfin l'idée de génie qu'il me fallait. Et puis me voilà chez le traiteur pour retirer ma commande. Là j'ai une autre embûche de taille. Une connasse blonde dans une belle robe. L'emballage est beau, certes, mais l'intérieur semble bien pourri. Perchée sur ses talons de dix centimètres elle me fait les yeux doux dans l'espoir que je lui cède un peu de mon précieux repas pour sauver sa St Valentin parce que, vous comprenez, elle travaille tellement qu'elle n'a pas eu le temps d'y penser, elle n'a le temps de rien à l'entendre en fait. Ses yeux papillonnent entre le type qui lui adresse un sourire d'excuse et moi, sacs en mains. Je hausse lentement les épaules avec un air détaché. « C'est con pour vous. » Elle insiste lourdement, me tend sa carte de visite pendant qu'elle m’éblouit avec ses dents récemment blanchies. Avocate, meh. Peu à peu elle perd son air aguicheur pour montrer son vrai visage. Il ne manque plus que les cheveux entrelacés de serpents et j'ai Méduse en face de moi. « Écoute, blondie, j'ai pas que ça à foutre, ma copine m'attend. T'as qu'à essayer d'échanger tes charmes contre de la bouffe avec le prochain, ok ? » Je paye et je me barre sous ses yeux exorbités et l'entend éructer un ''sale rat faisandé'' pendant que je m'éloigne. « Morue. » Que j'articule clairement à son attention avant de quitter les lieux. Je plains clairement celui qui l'endure. Au studio, je finalise la mise en place, mets les plats au chaud et redescend, nerveux, attendre Isla à l’ascenseur. Je ressens la même angoisse qu'au moment des examens de fin d'année au lycée, damn it. A peine je consulte ma montre que les portes s'ouvrent pour laisser place à une sublime brune. Je me fige, les jambes coupées. « Wouaaaah. » Je fronce les sourcils à la vue de la robe. Rouge. Ok, je comprends mieux, Ash voulait y aller à fond, nous assortir, le summum du kitsch. Je me secoue et lui tends mon bras. « Tu es vraiment magnifique. » Que je lâche d'une voix émue. Je me sens toujours aussi con sauf que je m'en fous maintenant. Je l'entraîne vers les escaliers que nous grimpons tranquillement. Je ne dis rien, me contente de l'aider à escalader les marches une à une, appréhende sa réaction lorsque j'ouvre la porte qui nous sépare du toit. Je retiens ma respiration devant les pots de jonquilles qui recouvre le sol, encadrent un passage vers notre table, éclairée par deux bougies. Les guirlandes lumineuses étendues au dessus de nos têtes se reflètent dans ses prunelles que je ne quitte pas du regard. « Bonne St Valentin. » Que je lui murmure.



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DEKLA - All the little lights EmptyJeu 25 Juin - 4:05


DEKLA // ALL THE LITTLE LIGHTS


J’avais le cœur qui battait la chamade, au fil des étages. Après toutes ces années, je n’arrivais même plus à mettre le doigt sur la totalité, sur l’ensemble de traits et d’autres raisons qui faisaient que Deklan était au centre de ma vie, autant, tellement, justement. C’en était devenu naturel, automatique, vital. Il était là, il prenait toute la place que je lui donnais avec plaisir, il brillait, il me faisait rire, il était présent, il savait écouter, il savait déconner, mais surtout, il me regardait. Avec ses yeux, le plus transparent du monde. Il avait ces prunelles, ces rayons qui me perçaient, qui me connaissaient par cœur, qui avaient le droit d’aller au plus profond et encore, auxquelles je ne pouvais pas mentir, jamais. Il était un ami, il était un amant, il était un amour, surtout. Et il était maintenant devant moi, bien droit, le sourire fendu jusqu’aux joues, l’air aussi adolescent que j’aurais pu avoir. Non mais, vous nous avez vus? J’avais la bouche sèche, les mains moites, le ventre qui se serre et surtout, ce éclat de rire qui perce ma voix, qui résonne, gaiement, entre les murs, qui l’attrape au vol alors que je brille, qu’il me fait briller plutôt, simplement pour être là, toujours là, encore là.

Le couloir est sombre, la porte de l’ascenseur menace de se refermer sur moi et je la bloque du revers des doigts en oubliant ma manucure que j’ai si savamment appliquée. Je finis par m’extirper de la cabine sous ses compliments, sentant chaque coup d’œil qui détaille la robe qu’Ash m’a conseillée. Rouge, comme mes joues, maintenant.

« Et le look total gentleman te va parfaitement, aussi. » que je sourie, que j’acquiesce, alors que je sens sa main se poser au creux de mon bassin, chaleur supplémentaire. Je nous aimais, comme ça. Un peu con, un peu mal à l’aise, amoureux, juste comme il fallait. C’était ça, Hamilton et Monaghan. Pas des agendas qui débordent et des retards qui supplantent les absences, non. C’était lui, moi, une jolie robe, quelques regards enjôleurs, et un truc simple. Un rencart à deux, sans flafla, sans extras, sans folies. « Des… jonquilles? »

Le bruit de mes escarpins s’estompe alors que je ralentis le pas, remarquant l’aube d’une couleur pimpante, des fleurs, mes fleurs, préférées. J’ignorais même l’avoir mentionné devant lui, sachant très bien qu’il savait démontrer son affection par 46 000 autres moyens que d’investir des dizaines de dollars chez le fleuriste du coin, ce qui excuse la question, du moins, jusqu’à ce que je me tourne vers lui, déposant doucement mes lèvres sur les siennes. « J’adore les jonquilles. » je souffle, appuyant mon front au sien encore un peu, juste un peu, puis me détache. Game’s on, il frappe fort, et son « Je m’occupe de tout. » annoncé précédemment ne vient que de pointer à un tout autre niveau.

Mais ça, c’était avant qu’il ne m’entraîne sur la terrasse.

Parce que je pensais vraiment que les fleurs et le lieu mystérieux restaient les highlights de la soirée. Ne vous méprenez pas, ça m’aurait suffit, bien sûr, mais c’était avant d’avoir pu imaginer la suite. La suite, really. Le escaliers menant au toit de l’immeuble, toit illuminé par des guirlandes scintillantes, toit décoré simplement d’une table tout au centre, toit recouvert de pots de jonquilles, toit à nous, rien qu’à nous. « T’es complètement fou… » que je souffle, prenant le temps de regarder tout et chaque détail, d’inspirer une grande bouffée d’air en altitude, d’observer la vue sur la ville qu’il m’offre, mais surtout cette St-Valentin, petite pause, moment à nous deux, nous deux. Mon regard s’illumine encore plus lorsque je lui fais maintenant face, enlaçant mes doigts aux siens, levant la tête dans sa direction pour y poser un regard brillant, comme lui seul arrive à occasionner. « Ça, c’est vraiment la totale, buddy. » mon ton est moqueur, malin, amusé. J’y crois pas encore.

Que lui, Deklan Monaghan, le capitaine de l’équipe de foot, la star du lycée, la rockstar maintenant, à quelques pas d’un premier disque, un vrai, pas juste celui sur lequel il bavait de rêve, gamin, ait posé son choix sur moi. Moi, l’hyperactive, celle qui parle trop, qui rigole trop, qui a trop d’idées, qui est partout et nul part, qui part un matin, qui revient repentante par la suite. Ma main gauche se faufile un chemin le long de son ventre, remontant sa course jusqu’à son torse, s’arrêtant à son épaule, son cou, sa joue. Je sens sa silhouette appuyée sur la mienne, j’ai le reflet de la scène qu’il a orchestrée comme lui seul sait le faire à travers ses iris, et je n’ai pas envie de bouger, d’un seul centimètre. À travers les klaxons et autres voitures renvoyant le mouvement de la ville jusqu’à mes oreilles, je me fais la plus candide et la plus évidente des promesses : je ne le laisserai plus jamais filer.

« Je t’aime. Merci. » mes mots sont doux, pesés, véritables. Je m’hisse à sa hauteur pour lui offrir un second baiser, plus empressé, plus entreprenant, additionné d’un sourire qui n’en finit plus de grandir. « J’ai pas du tout, du tout envie de bouger d’ici. » Ses bras encerclant ma taille me confirment que ma place est bien là, pour aussi longtemps qu’il le voudra. « Champagne? » j’hausse le sourcil, invitante, agitant l’épaule pour faire sonner le verre de la bouteille au fond de mon sac à main.



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DEKLA - All the little lights EmptySam 1 Aoû - 15:32


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Au temps pour moi, je ne suis pas nerveux comme pour les examens de lycée, mais l'époque est bien visée. Là, je me retrouve propulsé des années en arrière, au bal de promo des filles. Sauf qu'à l'époque, je n'avais pas eu la fille, cette fille, parce qu'Isla n'avait pas voulu faire faux bond à Ash, qu'elle avait alors décidé clairement de choisir la blonde, qu'elle m'avait quitté. Je m'étais retrouvé péteux, piteux, pitoyable. Leo avait fait de son mieux pour me remonter le moral, pour me changer les idées, on s'était même trouvé d'autres nanas pour passer la soirée, mais non, pas la bonne, pas elle. Je cligne des yeux à ces souvenirs, je ne pensais pas qu'ils guettaient l'occasion de remonter à la surface, de venir me frapper en pleine gueule. Mais au fond, oui, c'est comme une revanche sur le passé qui nous a éloigné, sur cette soirée qu'on n'a pas eu ensemble – sans la boule à facette, certes, mais je suis donc réellement ému par la situation, par ma cavalière. Isla est tellement belle ce soir que j'ai du mal à la lâcher des yeux et son émerveillement augmente le mien. J'angoisse à nouveau lorsqu'elle remarque les fleurs. Et si je m'étais planté ? Et si Ash m'avait aiguillé sur la mauvaise voie ? C'est tout à fait son genre, la vengeance d'un sale coup que je lui aurais fait plus tôt. Mais non, ouf, j'ai visé dans le mille. On me prend souvent pour plus con que je suis, on me sous-estime mais, même si je ne suis pas le plus brillant des gars, je sais écouter, je fais attention aux autres, aux détails dévoilés innocemment, comme ses fleurs préférées. La fleuriste avait tiqué, avait tenté de me vendre ses roses rouges, symbole de l'amour. Sauf que c'est devenu banal, qu'on ne l'est clairement pas, pas vrai ? Notre histoire remonte à loin, est semée d’embûches, reste encore un brin compliquée, donc non, on n'est pas ordinaire. « J'ai cru comprendre, oui. » Que je lâche bêtement, un fin sourire aux lèvres après son baiser, glissant une main dans ses cheveux avant qu'elle ne s'écarte.

« Ok, mais c'est de la bonne folie, non ? » Je souris fièrement, cette fois. Ouais, je suis fier de mon coup, fier de m'être cassé le cul pour une bonne raison, pour elle. Ces derniers temps, on se rate, on se manque. Je me sens nul car je sais qu'il y a sûrement quelque chose à faire, pour arranger la situation, pour ne pas la voir s'éloigner. Et là, je pense bien m'y prendre. Ce n'est pas aussi héroïque que l'année précédente, je n'ai pas prévu de sauver la vie d'autres personnes, d'enfiler collants et cape, non, juste de me la jouer romantique, un prince charmant rock'n'roll qui choisit sa belle à sa guitare, qui se déclare une nouvelle fois, en grand. Je presse mes doigts sur les siens puis la fais tourner sur elle même, pour que les lumières dansent devant ses yeux. « Je te l'avais dit. » Même si, sur le coup, je n'avais encore rien en tête, aucun plan d'attaque. Je savais simplement que je ferais de mon mieux, que je serais à la hauteur, à sa hauteur. Peut-être bien qu'après ce soir on zappera la St Valentin 2014, qu'on en oublierait que notre second premier baiser était associé à des morts. Les souvenirs sont encore là, ils remontent surtout la nuit, dans des cauchemars. Les yeux exorbités du mec tombé de l'escalier, les hurlements de terreur des gens de l'immeuble... Si tout ce latex dans le dressing parvenait encore à me faire sourire, ce n'était pas la première chose qui me revenait en tête.  Donc là, St Valentin rimera avec jonquilles et petits plats, je l'avais décidé et je comptais bien m'y tenir. Sa main sur mon corps et son baiser plus pressant me murmure des pensées moins romantiques, plus lubrique mais non, NON, on a une célébration en cours, un programme à suivre, un repas à dévorer merde. « Je t'aime aussi. » Mots soufflés, mots qui ne sont plus un secret depuis longtemps, maintenant. C'est assez amusant car avant c'était une lutte pour les sortir, par peur de la faire fuir, de l'effrayer, mais maintenant c'est devenu naturel, évident. Je la presse contre moi, savoure ce contact simple mais pas si facile à obtenir dernièrement. « Essayerais-tu de me saouler pour pouvoir profiter de moi ? » J'arque un sourcil, lui offre un sourire moqueur et l'entraîne vers notre table. Je la soulage de sa bouteille, ris. « On rentrera donc en taxi car j'en ai aussi prévu une. » Je pose mon téléphone sur les enceintes et Stand By Me d'Oasis s'élève dans les airs. C'est un brin notre chanson et je trouve qu'elle sied à merveille au contexte de la soirée, comme une supplique non dite, une demande vitale. Je débouche le champagne, libère les bulles, les verse et tends sa coupe à Isla avant de trinquer. « A l'absence de tempête ! »



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