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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyLun 5 Jan - 0:21



Merrychristmasbitch
Ashleigh & Déborah

Noël. Si je commençais à y reprendre un peu de plaisir dans la colocation, avec mes proches, à redécouvrir la joie partagée, l'excitation à l'approche du réveillon, les préparatifs qui embaument la pièce, il y avait toujours cette ombre qui planait. Ce détail qui vous file des aigreurs d'estomac rien que d'y penser, qui vous gâche une soirée tranquille lorsque votre esprit à le malheur de se connecter à la dure réalité de cette fête : la famille. Car, oui, impossible d'échapper à la tradition à moins de se sentir prêt à affronter un harcèlement téléphonique dans les règles de l'art. Et ça, très peu pour moi. Moins j'avais affaire à elle, mieux je me portais, et ce depuis des années. Je n'avais jamais éprouvé d'amour pour ma mère, pas la moindre étincelle d'affection. Ce n'était qu'une femme ayant un lien de parenté avec moi, avec qui je partageais aussi des souvenirs, mais rien d'exceptionnel. Elle avait été absente jusqu'à la mort de ma grand-mère, où elle s'était rappelée à ses devoirs de mère et était venue récupérer ses enfants, certainement parce que la loi le lui imposait – on n'avait jamais abordé ce détail. Ouais, il y avait eu de l'obligation, du moins c'était ce que j'avais toujours ressenti. Avec Deklan, on s'était retrouvés à partager notre quotidien avec l'homme à qui elle avait réussi à passer la corde au cou, et elle accessoirement. Si Sean, la pauvre victime, s'était montré accueillant et prêt à nous aimer comme ses enfants, ça n'avait jamais été son cas. Oh, elle avait fait des efforts, y avait mis du sien, mais ça avait sonné si faux, si déplacé, qu'on était parvenu à un accord : on se laissait vivre nos vies chacun de notre côté et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une bonne recette ! Seulement, voilà, Noël était une fête de famille et ne pas avoir ses enfants à la maison entachait sa réputation de parfaite épouse en devenir, maintenant qu'elle était une pauvre veuve éplorée et donc disponible depuis la mort de Sean, en quête d'un mari qui l'entretiendrait ou qui payerait son chirurgien, du moins. Hé, le pilates ça va un temps.

Deklan, comme moi, avions tenté comme chaque année de trouver une échappatoire, mais rien n'y avait fait, Eileen n'était jamais dupe et avait su nous appâter une fois de plus à coup de billets verts. Qui a dit que l'amour de ses enfants ne s'achetait pas ? C'était mal nous connaître, hum. Donc, voilà, on avait flanché, encore, mais nous avions un plan pour ne plus être invités à l'avenir. Ouais, car qui sait jusqu'à quel âge elle allait tenir la vieille avec son sport à la con ? Malgré les litres de vin qu'elle s'enfilait, son foie restait sain en plus. Le monde était mal fait. Nous pouvions venir accompagnés, nous avait-elle dit. Probablement dans l'espoir de nous voir débarquer casés, pour montrer que sa progéniture pourrait un jour en avoir une, elle aussi, mais non, non, nous avions une bien meilleure idée, et surtout on ne voulait pas mêler ni Isla ni Parker à cette mascarade de mère. Se dire en couple était une chose. Les présenter à Eileen, uh, trop tôt. En même temps, ce serait toujours bien trop tôt, probablement.  Aussi avions-nous cherché d'autres personnes avec qui nous pourrions pimenter ce putain de repas. Deklan avait misé sur Mister D et là je devais admettre qu'il avait bien joué – surtout qu'au départ j'avais eu peur que son choix se porte sur Lenny, le fils à sa maman. Notre mère n'aimait pas franchement le rock et le choix de carrière de Deklan lui hérissait le poil au plus haut point malgré que son groupe soit en train de percer. Elle n'aimait pas non plus les tatouages, c'était vulgaire voyez-vous. Alors, un guitariste on ne pouvait plus tatoué et totalement flippant, cela promettait d'être intéressant. De mon côté, après mures réflexions, j'avais choisi Déborah. Comme moi, elle ne gardait pas sa langue dans sa poche, se fichait de ce qui pourrait en ressortir et surtout, je savais qu'elle ne me jugerait pas vis à vis de mon comportement avec ma mère. Ouais, la connerie de « les mères c'est sacré » hein, on repassera.

Me voilà, donc, derrière le volant, à klaxonner devant chez elle pour signaler qu'on était arrivés. « Charmant. On dirait un connard d'ado qui vient chercher sa nana pour aller lui rouler des pelles dans un coin tranquille. » Je lançai un regard noir au frangin dans le rétroviseur. On avait eu la brillante idée de ne prendre qu'une voiture, du moins c'était ce qu'on avait cru jusqu'à ce qu'on boucle les ceintures et qu'il ouvre sa gueule. ''Pourquoi c'est pas moi qui conduit ?'', ''Pourquoi j'suis derrière ?'', ''Tu ne veux pas plutôt mettre de la vraie musique ?'', vous voyez le genre ? Pénible. Alors sa remarque à la con... « Ah ? C'est ce que tu faisais à Isla ? » Surtout, ne vous fiez pas au sourire que je lui lançai, je n'avais pas encore totalement digéré la chose, que mon frère se tape ma BFF et encore moins qu'il se la tapait à l'époque aussi. Je faisais mon possible pour passer outre, pour leur foutre la paix, pour les laisser jouer les amoureux transis, mais ça restait traumatisant pour moi, de repenser au passé et de me dire qu'on s'était autant foutu de ma gueule. Je le vis prendre un air péteux tandis que D se foutait clairement de sa gueule. Bien, le trajet ne sera peut-être pas trop pénible en fin de compte ! Déb entra dans la voiture et pris place à mes côtés. « Heyyyy ! » Mister D, quant à lui, la gratifia d'un sifflement qui se voulait probablement flatteur. J'hésitai quelques secondes, me demandant s'ils s'étaient déjà vu ou non... Dekkie venait parfois au roller derby, mais l'autre, difficile à savoir, comme il était souvent difficile de savoir où il se trouvait. « L'abruti derrière moi c'est mon frangin, Deklan. Et l'autre c'est Mister D, le second guitariste. » Dont on ne sait toujours pas le prénom, qui n'a encore jamais parlé, qui fait toujours autant flipper. Mais ça, inutile de le préciser, elle le constaterait par elle-même. « Alors ? Prête à te mêler à la faune des p'tites bourgeoises ? » Je ne lui avais rien caché de la situation, je lui avais bien expliqué qu'on ne serait pas à notre place, pas même les enfants Monaghan, qu'on serait en milieu hostile. D'où notre besoin de renfort. Mais si tout se passait comme prévu, non seulement on n'allait pas s'emmerder, amis en plus on serait enfin libre pour les années à venir. Du coin de l’œil je vis un bras tatoué effectué une tentative d'approche vers le poste de radio et aussitôt mes mains se crispèrent sur le volant tandis que je me tournai pour le fusiller du regard. « Si l'un de vous s'amuse encore à essayer de glisser votre maquette, je cogne. » D'accord leur groupe valait quelque chose, ça sonnait même très bien, mais pour y avoir le droit au moins une fois par jour, surtout maintenant que leur morceau du tremplin passait à la radio, j'estimais que j'avais le droit à une pause. D retira son bras et se caressa distraitement la pommette avant de détourner les yeux. « Allez. En route... »

Le chemin ne fut pas long. Burbank, ville où la morue s'était réfugiée après la mort de Sean. Ville bien trop proche de Los Angeles à mes yeux, un autre État ça aurait été sympa, hé. Mais non, il fallait rester proche de sa famille et bla bla bla. Bullshit. Le quartier était digne des feuilletons télévisés, on se serait cru dans Desperate. Sans le sang versé, du moins je n'avais rien vu dans les journaux. Je me garai près de la bagnole de vieille pouffiasse de l'autre et inspirai longuement. C'était réellement une torture pour moi que d'être ici, que de savoir qu'on allait devoir passer du temps dans cette baraque qui nous était quasiment inconnue, où on n'avait pas vraiment notre place. Je ne savais même pas pourquoi elle avait déménagé, pourquoi elle avait quitté la précédente, celle où Sean avait vécu, nous avait accueilli. Trop de souvenirs douloureux ? Pour ça, il faudrait qu'elle ait un cœur. Je sortis de l'habitacle et verouillai la voiture une fois que tout le monde l'eut quittée. Et avant qu'on ait approché de la porte, celle-ci s'ouvrit, laissant place à Eileen, toute pouponnée dans sa tenue décontractée/chic qui coûtait certainement plus cher que ma plus belle paire de godasse. « Mère. Tes enfants prodigues sont là. » Je lui rendis son semblant de sourire. Je détournai mes prunelles pour admirer les décorations dans le jardin. Damn, elle avait mis le paquet, elle qui n'avait jamais aimé cette fête ! « Le bar est toujours à la même place ? » Cependant il n'attendit pas la moindre réponse et se précipita au salon, D sur les talons. Je passai un bras autour des épaules de Déborah et on entrait à notre tour, ignorant superbement ma mère. Uh, en effet, une horde de bourges nous attendait à l'intérieur, tous dans leurs beaux vêtements de fêtes, leur teint hâlé à coup de séances U.V. Cancérigènes et leur coupette de champagne en main. Ma mère nous avait suivi et je me tournai vers elle. « J'ai soif. T'as pas soif Déb ? Si, on a soif ! » A boire tavernier ! Eileen partit dans un rire nerveux avant de s’éclipser vers son buffet. « Bienvenue chez les Monaghan ! Famille aimante au possible. » Que je lançai ironiquement à Déborah.

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Déborah H. White
Déborah H. White
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyMar 20 Jan - 2:15



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Ashleigh & Déborah

Noël. Les guirlandes dans les rues, les sapins dans les appartements, les crèches à leur pieds, les listes des enfants, les rêves de cadeaux et les dindes au marrons. Noël. Les sourires sur les visages, les familles réunies, la course dans les magasins. Noël. Et la neige qu'on espère mais qui ne vient jamais si ce n'est dans les films à la télé. Noël. Et les père noël pendu au fenêtre comme de pauvre suicidé sur l'hôtel du consumérisme. Noël. Et Déborah. Une vaste histoire conflictuelle. Le genre d'histoire qu'elle s'évertue pourtant à laisser hors de sa vie en temps normale. Parce que dans l'ensemble, avec sa grande gueule et son air pas toujours très aimable, Déborah n'en reste pas moins une fille plutôt simple. Il y a les choses qu'elle aime bien et les choses qu'elle n'aime pas. Les gens qu'elle aime bien et les gens qu'elle n'aime pas. Elle n'est pas vraiment du genre indécise. Avoir le cul entre deux chaises et toutes ces conneries, très peu pour elle. La vie est trop courte pour se genre de truc. C'est ce qu'elle dit toujours. Si tu déprimes, bois un coup. Si tu te sens seul, sors. Si tu as besoin d'affection, trouves quelqu'un. Pourquoi se prendre la tête avec quelque chose d'aussi insignifiant que la vie. Et puis vient la période de Noël. Et toutes ses bonnes résolutions, toutes ses grandes idées sur la simplicité des choses finissent par disparaître dans la cohue. Tout ça à cause de vielle réminiscence. De souvenirs qu'elle tente savamment de laisser derrière elle mais qui finisse toujours par lui revenir à la gueule. Faut dire qu'il est parfois compliqué de faire l'autruche quand toutes les vitrines de magasins, toutes les grandes avenues, toutes les conversations, vous rappelle constamment à quelle époque de l'année vous vous trouver. Brace yourself christmas is coming. La vérité est que Déborah a aimé Noël, comme la bonne moitié des enfants de la planète sûrement. Voir même un peu plus. Elle était du genre à se déguiser en elfe, à s’asseoir sur les genoux du père noël et à lui écrire une lettre. Du genre à dévaler les escaliers le 25 au matin pour découvrir les cadeaux sous le sapin, à chanter les chants de noël et à adorer la bûche. Noël avait pour coutume d'être le moment de l'année où la petite Déborah, calvaire de ses parents, terreur de Goodrich, rebelle dans l'âme, devenait soudainement plein de joie et de tendresse. Parce que malgré la messe de minuit obligatoire, malgré Faith forcé de participer à la crèche vivante, malgré l'absence de neige, Déborah aimait l'ambiance, le repas en famille, le sourire de la petite Eden devant ses cadeaux, l'ensemble du tableau. Mais ça c'était avant. Déborah n'aime plus Noël. Elle a rajouter Noël à la longue, très longue liste des choses qui lui hérisse le poile, le jour où elle a quitté sa petite ville natale pour rejoindre Los Angeles. Noël fait à présent partie de la catégorie hypocrisie à ses yeux. Elle se marre devant le sentiment de joie et d’allégresse que tout le monde semble ressentir, ignore tous les discours sur cette période de fête et dit haut et fort à qui veut l'entendre qu'elle passera Noël à se murger la gueule et traîner dans les bars comme tous les autres jours de la semaine. Déborah n'aime pas noël. Déborah déteste noël. Mais dans le fond si elle voue une haine si forte pour la fête chrétienne, c'est surtout parce qu'elle lui renvoie à la gueule tout ce qu'elle a laissé derrière, tout ce qu'on lui à enlever. Elle ressent face au bonheur des autres un sentiment étrange auquel elle n'est pas habituer et que le reste de l'humanité a coutume d'appeler jalousie. Parce qu'il y a une part d'elle même qui aime toujours noël, une part d'elle même qui se rappelle les repas en famille, les sourires, les cadeaux et qui se dit qu'il y avait peut-être un peu de bon dans tout ça et que maintenant c'est trop tard. Tout est foutu. Noël aussi. Et pour tout ça, toute cette rancœur, cette amertume, on dit merci maman bien sûr.  Si Déborah ne s'était pas promis de ne plus jamais adresser la moindre parole à ses géniteurs, elle les appellerait sûrement pour leur faire part de tous les sentiments qu'elle a sur le cœur en cette période. A défaut ? Il y a toujours les bonnes copines pour vous changer les idées. Quand Ash l'a appelée pour lui demander son aide Déborah n'a pas hésité très longtemps. Une soirée de noël à gâcher ? une mère n'ayant de mère que l'utérus à énerver ? Que demander de plus. Elle a été plus que ravie de signer pour être le grinche de service aujourd'hui.

Au coup de klaxon en bas de la rue, elle attrape son manteau et descend rejoindre la jolie blonde qui ne l'attend pas seul. Un hey retentissant   et un sifflement de la part des deux garçons assis à l'arrière saluent son entrée dans la voiture. Elle les regarde tour à tour en haussant un sourcil, essayant de savoir si elle attend encore quelques minutes avant de devenir désagréable ou si elle peut se permettre d'entrer directement dans la danse. Les sifflements, ça n'a jamais vraiment été son truc, ça lui a toujours donné l'impression d'être un vulgaire morceau de viande au près de la gente masculine. Et comme elle aime à le dire, elle n'est peut-être qu'un morceau de viande, mais un morceau de viande qui sait mordre. Pour leur défense elle doit reconnaître qu'aujourd'hui, spécialement pour faire grincer des dents à la bourgeoise, elle a fait pété le décolleté, dans le genre outrageusement prononcé, mais est-ce vraiment une excuse pour se montrer grossier ? « L'abruti derrière moi c'est mon frangin, Deklan. Et l'autre c'est Mister D, le second guitariste. » « Damn ! Avec ça, j'ai du mal à voir en quoi tu as besoin de moi pour faire rougir ta matriarche, ils ont l'air plus que compétant pour cette mission, tact, finesse, air de bonne famille... » Finalement elle n'a pas réfléchit très longtemps. Le sarcasme c'est un peu comme respirer. Arrêter est plus facile à dire qu'à faire. Elle leur offre son sourire moqueur, celui qui ne la quitte que rarement. Faudrait pas non plus faire mauvaise impression. Si elle a déjà entendu parler des deux garçons c'est la première fois qu'elle les rencontre en chair et en os. Son regard s'arrête sur Deklan et elle ne peut s'empêcher de sourire d'avantage au souvenir des croustillants détails de la vie sexuelle d'Isla qui lui reviennent en mémoire. C'est toujours satisfaisant de mettre un visage sur un nom, surtout pour ce genre d'histoire. « Alors ? Prête à te mêler à la faune des p'tites bourgeoises ? » prête ? Ce n'est peut-être pas le terme qu'elle aurait employé. Et d'un côté cela tombe bien, ce n'est pas vraiment ce qu'on lui demande. Ash ne la ramène pas à la petite sauterie de sa mère pour que celle-ci lui remette le prix de fille de l'année, tout comme Deklan n'a apparemment pas choisi Mister D pour son look de gendre idéal. Ils sont là pour faire tâche et s'il y a bien une chose que Déborah c'est faire, c'est au moins ça. « Qu'est ce que tu crois, je vais tellement me fondre dans la masse qu'elles voudront m'adopter. J'ai toujours rêvé de devenir une desperate housewives. Tu pouvais pas me faire plus beau cadeau de noël Ash ! » Ironie quand tu nous tiens. Sauf pour cette histoire de cadeau bien sûr. Cette petite virée en terrain inconnue, c'est exactement ce dont Déborah avait besoin pour supporter les fêtes à venir. « Si l'un de vous s'amuse encore à essayer de glisser votre maquette, je cogne. » Le bras tatoué qui tentait de se frayer un chemin jusqu'à l'auto-radio, part rapidement en retraite et Déborah laisse échapper un ricanement. Girl power ! C'est toujours agréable de savoir qui porte la culotte par ici. La voiture démarre et le trajet continu comme il l'a commencé : entre sarcasmes et éclats de rire.

Ash finit par se garer devant une grande maison blanche, trop propre pour être vraie. Déborah laisse son regard parcourir l'espace qui les entoure. Les banlieues résidentielles, leurs bourgeoises botoxées et leur herbe incroyablement verte, dites bonjour au rêve américain messieurs, dames ! L'enfer doit sûrement ressembler à ça, c'est ce qu'elle se dit souvent la petite Déborah quand elle s'apitoie sur sa vie. Elle est peut-être dans la merde et les factures jusqu'au cou, mais à quelque kilomètre de là, il y a des gens vivant cet ersatz de vie en pensant être heureux, elle a au moins la chance d'être lucide sur le gouffre qu'est son existence, c'est déjà ça non ? Elle sort de la voiture  juste à temps pour voir une femme bon chic bon genre franchir le seuil de la maison et se diriger vers eux avec un sourire digne des meilleurs pubs pour assurance, de ceux qui semblent dire Je ne sais pas du tout de quoi je parle mais Hey ! On m'a demandé de sourire les gars. Déborah la détaille rapidement, note les vêtements raffinés, les cheveux impeccablement coiffés et n'arrive pas à trouver le moindre trait de ressemblance avec Ash et Deklan, si ce n'est peut-être la blondeur de sa tignasse. Tout dans son attitude semble faux, calculé, là où ses enfants on toujours parut aux yeux de Déborah d'un naturel à toute épreuve. « Mère. Tes enfants prodigues sont là. » Si des mots pouvaient tuer, Ash serait sûrement emprisonné à vie pour le meurtre de sa mère. Ça suinte le mépris dans sa bouche et Déborah ne peut que comprendre pourquoi, elle vient se placer au côté de la blonde en ignorant superbement la banlieusarde qui lui fait face. Après tout, elle n'est pas là pour être polie, aimable, et apprécié. Elle est là en temps qu'artillerie lourde pour faire sauter l'hypocrisie. « Le bar est toujours à la même place ? » Deklan et mister D rentre sans plus de cérémonie dans la demeure et les deux filles les suivent bras dessus bras dessous, laissant madame M. plantée dans l'entré comme une vulgaire portière d’hôtel. « J'ai soif. T'as pas soif Déb ? Si, on a soif ! » Déborah se contente d'hocher la tête en scrutant la petite bourgeoisie qui les entourent. Tout les regards sont tournés vers eux. Comme s'ils étaient des animaux croisé au cours d'un safari ou une connerie du genre. Alors Déborah sourit. Elle leur montrer toutes ses petites dents blanches et plante son regard de les leurs jusqu'à ce qu'ils finissent un par un par détourner la tête. Elle est plutôt fière d'elle même. C'est ce qu'on appelle une entrée réussite. « Bienvenue chez les Monaghan ! Famille aimante au possible. » «Ouais... je me sentirais presque à la maison. On devrait définitivement faire rencontrer nos mères. Elles sont faites pour s'entendre. » Dans le genre, reine des apparences. Il y aurait peut-être même un concept télé à vendre avec tout ça, « Bitch Family ». Madame White et Madame Monaghan en compétition pour le titre de mère de l'année, sûr que les gens regarderaient pense Déborah avant de se recentrer sur la situation actuelle. Maintenant que tout le monde les a bien détaillé, les invités semblent jouer à un nouveau jeu dont le principe est de faire comme si les quatre intrus n'était même pas présent dans la pièce. Tout le monde à repris sa conversation, on rigole, on boit et on fait semblant de ne pas sentir le malaise qu'Ash et Deklan on ramené avec eux. Enfin presque tout le monde. « Hey, si tu te penches encore plus pour mater mes seins tu vas finir par tomber dedans. » La discrétion, la subtilité, les bonnes manière. Sûr, Déborah connaît le concept. L'idée l'a déjà effleuré mais elle a vite laissé tomber. Après tout, ce n'est pas elle qui bave devant la poitrine d'inconnue, pourquoi devrait-elle être discrète ? L'homme qu'elle vient d'interpeller, toussote dans son verre et détourne la tête mais c'est un peu trop tard pour jouer les innocents. Pris sûr le fait comme on dit. La femme à sa droite lui lance un regard furieux avant de l'adresser à Déborah. Elle ressemble à une étrange copie de la mère d'Ash. Faut dire que pour Déborah, elles se ressemblent toutes avec leurs habits de petites ménagères friqué et leur air de mal baisée. « Quoi que.. si c'est ta femme, j'peux comprendre, faut se rincer l’œil quand on peut hein ?! » Elle ponctue sa phrase d'une légère tape sur l'épaule du pauvre homme qui ne sait plus où se cacher et ignore complètement l'air outré de sa compagne pour se tourner de nouveau vers Ashley. « Je crois que ta mère n'a pas prévu de nous ramener à boire. Va falloir qu'on aille se servir nous même ma belle. Moi qui croyais que dans la haute société on savait au moins recevoir... »
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyVen 20 Fév - 18:16



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Ashleigh & Déborah


« Hmm. Elle a déjà tous les anti-corps qu'il faut contre Deklan, depuis le temps. » Pourtant, ce n'est pas comme si elle nous voyait souvent, même quand on vivait encore chez elle nous restions des étrangers qu'elle croisait au moment des repas principalement. Il y a toujours cette rancœur entre nous, malgré les années. Parce qu'elle nous a lâchement abandonnés pendant notre enfance, parce qu'elle nous a toujours fait savoir, inconsciemment ou non, qu'on était des boulets qu'elle se traînait. Et à l'adolescence on lui a un brin rendu la monnaie de sa pièce. « Ouais, j'ai tout donné et pourtant j'suis encore là... »  Même qu'on s'était montrés inventifs l'année dernière. Deklan s'était créé une nana imaginaire, strip teaseuse de quarante ans, qu'il avait soit disant mise en cloque et avait passé son temps à râler comme quoi il était persuadé de ne pas être le père pour l'avoir vu sur youporn dans un gangbang – il avait également proposé aux convives de leur montrer la vidéo, sympa comme il est. Mais non, cela n'avait pas ébréché le moins du monde le masque de notre mère. « Et D. n'ouvre pas sa gueule, il a juste le côté flippant pour lui. » C'est impressionnant sa capacité à la fermer, d'ailleurs. Je pense que c'est pour ça que je tolère facilement sa présence, parce qu'il ne l'ouvre pas, jamais. Régulièrement, avec Isla, on tente de nouvelles choses pour le faire craquer. La dernière fois, nous l'avons coincé dans un couloir et on l'a assené de questions, lui disant clairement qu'il ne partirait pas tant qu'il n'aurait pas prononcé le moindre mot. On y était presque, on était à ça d'y arriver, mais voilà, Dekkie est venu à sa rescousse. Alors que je sais très bien que ça le taraude autant que nous. Quelle voix peut-il avoir ? Est-elle suave ? Ou au contraire, briserait-elle ce look de gros dur ? A-t-il un accent ? Ouais, je préfère lui imaginer une voix de merde, pourquoi pas un cheveux sur la langue, quelque chose qui expliquerait qu'il tienne tant à se taire. Je ris à la réponse de Déb' sur la bourgeoisie. J'espère vraiment qu'elle prend cette invitation du bon côté, car à mes yeux ce n'est pas vraiment un cadeau. Je culpabilise même d'avoir eu cette idée, qu'on ''utilise'' des amis. Cependant, ils sont prévenus et avec un peu de chance on s'amusera à foutre le boxon. « Je le savais, c'est le rêve de toutes filles ! La pelouse impeccable, le chihuahua, le botox, le nettoyeur de piscine mexicain... » Sans parler du mari trompé avec le mexicain, of course. Oui, je regarde trop la télévision, je le sais. Dans le meilleur des cas, ça me prépare à ce genre d’événement, comme ça j'ai une idée du pire de ce qu'on pourrait entendre dans ces conversations entre voisins. Au fond de moi, j'espère vraiment qu'il y aura des histoires de tromperie qui tracasseront les cerveaux du quartier et qui sortiront une fois que les langues se seront déliées suite à l'abus de cocktails. « Est-ce qu'on met au point un safe word ? » Je lance un regard à Dekkie dans le retro. « T'as peur de te faire agresser ? Tu sais, ça m'étonnerait que tu y croises des fans hystériques. Ça m'étonnerait même beaucoup d'y trouver une seule personne ayant entendu parler de votre groupe. » Une peur soudaine des bourgeoises ? Ou de la réaction de notre mère ? C'est un peu surestimer nos capacités à lui taper sur les nerfs, il y a peu de chance qu'elle sorte un fusil... « Ha ha. Non. C'est juste que si l'un de nous est poussé à bout...  ou en a juste ras le cul...  » Ouais, là d'accord, qu'on perde patience avant la morue est déjà plus réaliste, j'acquiesce donc de la tête. « Ok, donc je propose ornithorynque. » Wut ! On le regarde tous. « Bah là, au moins, y'a peu de risque que ça sorte par hasard dans une conversation, non ? » Qu'il demande avec un sourire débile sur le visage et on éclate tous de rire.

Les convives nous observent longuement, certains avec un sourire compatissant. Ouais, voilà, aujourd'hui vous faites une bonne action, vous recevez la classe qui ne peut que rêver d'une Mercedes sachant qu'elle n'en aura jamais. Je pense que même les essuie-glaces ne doivent pas être dans mes moyens, mais hé, je peux me payer le sapin désodorisant... qui ferait un peu tache dans une voiture pareille. Mais qu'à cela ne tienne, je me fais également un plaisir de les fixer. Ce n'est pas tous les jours que je peux voir Barbie et Ken la quarantaine passée, d'ailleurs ces poupées n'auraient pas franchement de succès. Je fronce les sourcils à la remarque de mon amie sur nos génitrices, pas franchement convaincue. « Ça dépend. Ton père pourrait devenir un problème. » En fait, non, il en serait clairement un. « Ma mère a une libido hallucinante et n'aime pas trop son statut de célibataire. » Bon, d'accord, elle n'a réussi à se faire mettre la bague au doigt qu'une seule fois, cependant je l'imagine bien avoir foutu plus d'un couple en l'air, avoir explosé bon nombre de familles jusque là heureuses. Un homme, avec ou sans alliance, reste un mari potentiel, d'autant plus s'il a un compte en banque bien garni. Encore qu'elle a un côté Victoria Beckham et qu'elle sait comment faire fructifier l'argent de son poulain. Bref, ça a un pénis, ça fait l'affaire. « Mais ça reste intéressant d'organiser une rencontre, on pourra faire des paris quant au temps qu'il leur faudra pour se crêper le chignon. » Dek' et Mister D se mêlent à la foule, Deklan tentant de blaguer, D bouffant les petits fours qui lui passent sous le nez, tandis que de notre côté Déborah a le droit à un reluquage en bonne et due forme par un crétin et sous le nez de sa propre femme qui plus est. Je penche la tête sur le côté en regardant sa blonde et sors une carte de visite de ma poche avant de la lui tendre. « Si un jour vous avez besoin de mes services... Genre si vous doutez de sa fidélité, tout ça, n'hésitez-pas. » Je pose ma main sur celle qui vient de se saisir du petit bout de papier glacé, prenant à mon tour cet air compatissant qui m'irrite tant. « Je connais même un bon avocat si nécessaire. » Elle retire vivement sa main comme si le contact de la mienne lui avait envoyé une décharge électrique et s'éloigne, les traits déformés par une grimace de dégoût, en tirant son mari par le bras. Et voilà le travail, on s'est déjà mis une bonne femme à dos, pas mal pour un début ! On pourrait en faire notre gagne pain, lancer une entreprise à nous quatre. Après les organisateurs de soirée voici les fouteurs de merde. Un repas de famille chiant où votre cousin va vous énumérer les exploits de ses morveux ? Votre ex se marie avec votre ancien meilleur pote et ça vous fout les glandes ? Pas de soucis, un simple coup de téléphone et on vient régler ça. Ouais, ça ferait un malheur, on s'arracherait nos services ! « Ouais, ça m'aurait étonné qu'elle nous serve, ça aurait été trop sympa. Elle va se garder la bouteille de champ' rien que pour elle. Égoïste jusqu'au bout, même pendant les fêtes, quel monstre ! » Je lance un regard vers ma mère qui paraît aux petits soins avec un autre couple. D'accord, elle nous a vraiment zappées, l'ordure. L'année dernière, au moins, elle avait fait mine de s'intéresser un minimum à nous, tssss. « Puis, la haute, la haute, c'est vite dit. Il n'y avait même pas de gardien à l'entrée de la résidence, hé. » Que j'ajoute avec un air qui se veut dédaigneux.

J'entraîne Déb vers le buffet sur lequel repose les amuses-gueules ainsi qu'un énorme saladier rempli d'un liquide coloré. Bordel, je peux tirer un trait sur le lait de poule, la grognasse a tablé dans le punch exotique... Et à première vue elle a pris tous les fruits qui lui passaient sous la main au marché. « Pitié, pas du light... » Je m'en verse un peu dans un verre et y trempe mes lèvres avant de vite recracher. « Pire. Du sans alcool. » C'est la pire insulte qu'elle ait pu nous faire ! Je me sens trahie car, si j'ai beau avoir fait l'effort de me pointer, elle compte saboter le moindre plaisir qu'on aurait pu trouver. C'est ce moment que choisit Deklan pour se pointer. « Ouais, j'ai constaté la supercherie, moi aussi. » Il sort une bouteille de rhum de sous sa veste et en verse le contenu dans le saladier. « On se croirait de retour au bal du lycée, pas vrai ? » Ouais, sauf que là on est quatre pauvres abrutis entourés de chaperon. Au moins, on échappe à la déco de mauvais goût, avec les faux palmiers, les guirlandes en papier ou encore l'incontournable boule à facettes. Je lui colle un baiser bien baveux sur la joue. « T'es toujours l'homme de la situation ! » Il hausse les épaules et feinte la modestie avant de repartir. Je touille aussi délicatement que possible le mélange avec la louche et nous sers deux grands verres. Bon, là, clairement, on est bien parti pour devoir appeler un taxi pour rentrer, je ne me sens pas la force d'affronter la suite en me proclamant Sam, la sobriété n'est pas de mise. Je trempe à nouveau mes lèvres et lâche un soupir de satisfaction. Là, oui, là je pourrai survivre ! La sonnette retentit et Eileen se précipite du haut de ses talons vers la porte pour accueillir les nouveaux arrivants. Tous lèvent un regard intrigués, un vrai troupeau de suricates ! Ma mère revient, un grand sourire de cérémonie aux lèvres, un bras passé autour des épaules d'une femme, talonné par un homme tout aussi jeune. Ils ont l'air si innocents et si stressés à la fois, jetés en pâture aux lions affamés. « Voici Rebecca et son mari Thomas, qui viennent tout juste d'emménager. » De la chaire fraîche pour le repas, magnifique. Je me penche vers Déborah, conspiratrice. « C'est là qu'on doit leur hurler de fuir, right ? » Encore que, s'ils ont déjà posé les valises c'est que leurs âmes sont probablement déjà perdues, qu'ils les ont vendues à une banque quelconque pour se payer LA maison de leur rêve. Such a shame. Alors que je m'apprête à sortir une autre connerie, une bonne femme s'incruste dans notre champ de vision. Trop près, beaucoup trop près de nous, mon espace vital est envahit et mon instinct me crie de fuir ! « Ashleigh, c'est bien ça ? » Trop tard, le piège s'est déjà refermé sur nous, je sens les dents en acier mordre dans ma chaire, aucun moyen d'en échapper. « Beverly, on s'est rencontrées l'année dernière. » Impossible de m'en souvenir, mon esprit est trop sélectif à ce niveau-là. Je me force à sourire, malgré tout, car si ça peut m'éviter un rapport détaillé de sa vie c'est déjà ça de pris. Elle regarde Déborah puis revient à mon visage et recommence. Ok, elle ne peut pas simplement me demander de faire les présentations, putain ?! « Oh. Voici Déborah, une amie. »  « Enchantée Déborah. » Dit-elle en lui tendant sa main parfaitement manucurée. J'en profite pour creuser dans ma mémoire. Beverly... Beverly... Wait, si, je vois. La catho coincée qui avait rougi à l'histoire de prostituée de Dekkie. Celle qui est dévouée au pasteur, qui organise les ventes de gâteaux etc. « Vous avez pu faire rénover l'église ? » Que je demande dans un sourire crispé. Comme ça, discrètement je fais comprendre à Déb' à qui elle a affaire. « Oui, oui, merci. » Ah, merci, j'ai compris, je ne l'intéresse plus, la flamme est déjà éteinte. « Comment vous êtes-vous rencontrées, mesdemoiselles ? Par le travail ? Vous êtes aussi dans les forces de l'ordre ? » D'accord, donc ma mère n'a même pas fait une mise à jour à ses invités avant qu'on arrive. Soit ça, soit elle préfère passer sous silence la période de chômage que j'ai connu. « Je ne suis plus flic. » Que je marmonne mais c'est à peine si elle y prête la moindre attention. Non, Déborah est sa proie. Good luck !

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Déborah H. White
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Merrychristmasbitch
Ashleigh & Déborah

« Ça dépend. Ton père pourrait devenir un problème. » Son père un problème. Déborah la regarde amuser. Elle ne parle pourtant pas souvent de sa famille. A personne. Le sujet tabou par excellence. Et pourtant les gens semblent toujours savoir. Elle a peut-être marqué daddy issues sur le front. Une sorte de tâche indélébile que tout le monde pourrait voir, là, bien en évidence au milieu de sa gueule. Parce que d'aussi loin qu'elle se rappelle, Ash a raison, son père à toujours été un problème. « Ma mère a une libido hallucinante et n'aime pas trop son statut de célibataire. » Elle ne peut pas s'empêcher de rire à cette remarque la petite Déborah. Elle imagine la situation dans un coin de sa tête, la mère de Ash en prédatrice sexuelle et son père terré dans un coin, se signant tout ce qu'il peut pour faire fuir le démon. Elle se dit qu'à défaut d'autre chose, ça pourrait toujours faire un bon porno. Son regard se pose sur la maîtresse de maison, bien droite, bien fière dans ses petites talons et elle se demande si elle aussi cache une chambre de toute les plaisirs quelque part à l'étage. Elle correspond au profil. Celui des braves petites ménagères qui passent à la boutique en jetant des regard soupçonneux aux alentours pour être sur de ne pas avoir été suivit. Les braves petits ménagère qui achètent menotte, fouet et godemichet parce qu'elles ont lu fifty shades of grey et qu'elles croient à présent que c'est à ça que doit ressembler l'amour.  Déborah se dit souvent qu'elle aussi, si on la forçait à vivre en banlieue elle développerait sa libido pour ne pas lentement mourir d'ennui. Mais elle sait bien que d'où elle vient ce n'est pas l'appétit sexuel qu'on développe à coup de désespoir, c'est la ferveur religieuse.  « Honnêtement je payerais pour voir ça. Mon père est plutôt intransigeant sur le pêché de luxure. J'ai fini en camp de redressement chrétien pour ça. Entre ta nympho de mère et mon cul-béni de père, je sais pas qui arriverait à faire craquer l'autre en premier... » Faut dire que ses parents ont une sacré résistance dans leur connerie. Des fois Déborah se dit que leur naissance à elle et à ses frère et sœur, n'a rien à voir avec la libido de ses géniteurs, mais est juste le fruit de leur devoir chrétien en vu de la survie de l'espèce. La procréation par obligation plus que par envie, un concept comme un autre.  « Et puis, il a ni thune, ni sex appeal, même ta mère voudrait pas le baiser. » « Mais ça reste intéressant d'organiser une rencontre, on pourra faire des paris quant au temps qu'il leur faudra pour se crêper le chignon. » Elle hoche la tête en souriant. Qu'on les jette dans une arène, armée de leur ongles, de leur dents, et de tout leur fiel, elle ne demande qu'à voir ça. Et que le meilleur gagne bien sûr. Mais pour l'heure c'est un autre combat qui se joue. Elles contre les petits banlieusard bien pensant. Et il promet d'être tout aussi intéressant que leur mères jetées dans la fausse aux lions.Elle ne sait pas si c'est leur conversation à base de femme à la libido sur-développée qui a attiré l'oreille de leur voisin, mais c'est bien dans son décolleté que finissent ses yeux et Déborah ne peut retenir quelques remarques sarcastiques pour le remettre à sa place. « Si un jour vous avez besoin de mes services... Genre si vous doutez de sa fidélité, tout ça, n'hésitez-pas. » C'est ce qu'on appelle une conclusion en beauté. La petite carte en papier glacé change de main et ce que Déborah trouve le plus drôle dans toute cette histoire, c'est que la femme garde les références de son amie. « Je connais même un bon avocat si nécessaire. »  Bien sûr, elle prend l'air offusqué, bien sûr elle traîne son mari derrière elle pour l'éloigner de la tentation, bien sûr elle pestera ce soir sur la jeunesse, leur manque d'éducation et leur effronterie. Bien sûr. Mais elle garde la carte. Sait-on jamais. Dans le doute. Ça pourrait toujours servir. Ash' et Déborah les regardent s'éloigner sûrement plus satisfaites qu'elles ne devraient l'être. Certain appelleront peut-être ça de la mesquinerie, elles considèrent pour leur part que cela fait partie des plaisirs simples de la vie. Remettre à leur place les gens qui les méprises, ça n'a pas de prix, pour le reste il y a mastercard. Mais quand on ne roule pas sûr l'or on se contente de petite chose. Et de boisson gratuite. Boisson qui pour l'heure commence à se faire sérieusement attendre comme le fait remarquer Déborah à son amie. « Ouais, ça m'aurait étonné qu'elle nous serve, ça aurait été trop sympa. Elle va se garder la bouteille de champ' rien que pour elle. Égoïste jusqu'au bout, même pendant les fêtes, quel monstre ! » Déborah prend l'air outré. Exagérément outré. Garder le champagne rien que pour elle ! Il y a vraiment des gens qui manque d'éducation. Elle est peut-être vulgaire, grossière, désagréable et sarcastique mais au moins, elle fait toujours tournée le champagne. Question de principe, on partage toujours sa boisson parce que dans le fond tout le monde à besoin d'alcool pour oublier son désespoir. « Puis, la haute, la haute, c'est vite dit. Il n'y avait même pas de gardien à l'entrée de la résidence, hé. »  « Elle se doutait peut-être qu'il ne nous aurait pas laissé rentrer. Ça aurait ruiner son plan de vous faire souffrir sous prétexte d'esprit de noël. » Parce qu'elle n'a jamais été très douée Déborah pour entrer dans les soirée select'. Faut dire qu'elle a rarement essayé. Pas vraiment le genre de festivité qui l'intéresse en temps normal.

Elle se laisse entraîner par son amie vers le fond de la pièce où trône le buffet de la soirée. Ses yeux parcourent la table qu'on a recouverte d'une jolie nappe et de petits napperons au couleur de noël. La déco travaillée entoure des assiettes où reposent de minuscules petits amuse-gueules tous plus sophistiqués les uns que les autres, mais tout ce qui saute aux yeux de Déborah c'est qu'elle va finir par mourir de faim avant la fin de la nuit si l'hôtesse de maison n'a rien prévu d'autre pour les sustenter. Elle attrape un toaste recouvert d'un aliment non identifié et le regard de façon suspicieuse avant d'oser le mettre dans sa bouche. Pendant qu'elle inspecte la nourriture, Ash' s'occupe du plus important : La boisson. « Pitié, pas du light... » Déborah ricane discrètement à la remarque de la blonde et se tourne vers elle pour la voir porter son verre à sa bouche, attendant le verdict. « Pire. Du sans alcool. »  « uh... A ce niveau là c'est même plus de la torture. Personne ne peut survivre ici sans alcool, ils ont prévu un suicide collectif en fin de soirée ou quoi ? » Rien à manger. Rien à boire. Des pelouses bien tondues. Des tailleurs et des talons hauts. Déborah vient définitivement de débarquer dans son enfer personnel. Le sien ou celui de l'un de ses pauvres acolytes de soirée. « Ouais, j'ai constaté la supercherie, moi aussi. Tous désespérés au point de se jeter sur un bol de punch à peine passé le pas de la porte apparemment. Déborah regarde Deklan sortir une fiole de sa poche tel le messie et pour un peu elle se jetterait presque à son cou. Mais elle se retient, conserve le peu de classe dont elle arrive à donner l'illusion, pense à Isla et se dit qu'elle gardera les embrassade pour quand elle connaîtra mieux le jeune homme. Un peu de retenue n'a jamais fait de mal à personne. Et puis partir dans de grand éclat de joie risquerait d'attirer les regards vers leur manigance. Rien de bon ne pourrait en ressortir. « On se croirait de retour au bal du lycée, pas vrai ? »  « Dire que j'ai refusé d'aller au mien pour éviter ce genre de connerie. Si j'avais su... » Comme quoi la vie est vraiment une pute. On pense avoir évité une balle et elle vous la renvois par derrière dès que vous avez le dos tourné. A croire qu'il y a des choses inévitables, des passages obligés, Déborah n'a juste jamais envisagé que le punch sans alcool soit l'un d'entre eux. « T'es toujours l'homme de la situation ! » Il joue les modestes, hausse les épaules, mais quand il tend un verre à Déborah c'est le saint Graal qu'elle a l'impression de recevoir dans ses mains. Et c'est avec délectation qu'elle laisse couler l'élixir de jeunesse dans sa gorge. C'est définitivement plus relevé que du jus de papaye et ça a le goût de promesse. Celle de survivre à la nuit, parce qu'avec du rhum même l'enfer commence à ressembler vaguement au paradis. Et pendant qu'elle s'accroche à son verre, se demandant dans quoi il faudra taper une fois qu'ils auront fini le saladier, la mère Monaghan revient dans la pièce, tout sourire, accompagnée d'un nouveau couple bon chic bon genre. « Voici Rebecca et son mari Thomas, qui viennent tout juste d'emménager. »  Déborah leur jette à peine un regard avant de se désintéresser d'eux. Parce qu'un coup d’œil suffit à comprendre ce à quoi elle a à faire. Ce sont les mêmes, exactement les mêmes que tous les autres, ils ne leur manque que les rides savamment camouflées au botox mais qui finiront sûrement par arriver avec le temps. « C'est là qu'on doit leur hurler de fuir, right ? »  « Nop, ils sont foutus, ils ont vendu leur âme quand ils ont signer leur baille, y a plus rien qu'on puisse faire pour eux. » Ils devaient même être foutu avant ça, pour avoir l'idée de s'installer en banlieue. Sous leur air d'innocence et de nervosité Déborah ne voit que leur ambition. Ils font déjà partie des brebis, tout ce qu'ils attendent c'est d'être accepté par le troupeau. Déborah a été la brebis galeuse depuis de trop nombreuses années pour encore se soucier de ceux qui désirent rentrer dans les cases. Elle préfère encore se concentrer sur les étrangetés que lui réserve le buffet, la première bouchée ne la pas tué sur place et elle est suffisamment joueuse pour retenter sa chance. Contrairement aux invités, les amuse-gueules ont au moins une possibilité de lui apporter des surprises. « Ashleigh, c'est bien ça ? » Les mains remplies de toaste divers et varié et la bouche encore pleine, Déborah se retourne pour faire face à la femme qui ose s'approcher ainsi de leur espace vitale. Elle qui croyait avoir été classé dans les pestiférés depuis qu'ils avait franchi le seuil de la porte, mais non, il semblerait que certain personne n'aient peur de rien. « Beverly, on s'est rencontrées l'année dernière. »  Faut dire qu'avec un nom comme ça, il n'y a plus grand chose qui puisse vous faire peur, la vie vous a déjà offert la plus grande offense qu'elle avait en magasin. Sans arrêter d'amener la nourriture à sa bouche, Déborah observe le manège de la femme, amusée de voir le temps que prend Ashleigh à comprendre le message pourtant peu subtile. « Oh. Voici Déborah, une amie. »  « Enchantée Déborah. » elle regarde la main se tendre dans sa direction et admire un instant les ongles parfaitement manucurés de rouge vermeille qu'on lui présente avant de se reprendre – les gens capable d'appliquer du vernie sur le bout de leurs mains l'ont toujours fasciné, tant de temps à perdre, c'est remarquable. D'un geste rapide elle essuie ses doigts couvert de miette sur sa robe et s'empresse de répondre au formalité d'usage armée de son plus grand sourire hypocrite. Elle note avec plaisir la légère moue perturbé de Beverly fasse à ses manières et en tire une grande fierté, elle a toujours aimé déranger. « Vous avez pu faire rénover l'église ? » L'église ? Ça percute plus vite que la vitesse de la lumière dans la tête de la petite White et c'est à son tour de récupérer sa main en dissimulant maladroitement une petite moue de dégoût. Saloperie de cul-béni, ils sont partout, à croire qu'elle n'arrivera jamais à se débarrasser complètement d'eux et de leur soit disant bonté d'âme. « Oui, oui, merci. » Elle a beau répondre à la blonde, ses yeux restent obstinément fixés sur Déborah qui commence à avoir le sentiment d'être un poison accroché au bout d'un hameçon, on ne la laissera pas s'en sortir aussi facilement. « Comment vous êtes-vous rencontrées, mesdemoiselles ? Par le travail ? Vous êtes aussi dans les forces de l'ordre ? » Déborah hausse un sourcil, prenant une nouvelle gorgé de leur punch allongé. Les forces de l'ordre ? Vraiment ? Elle a l'air d'être une flic ? Pas qu'elle veuille insulter Ashleigh ou quoi que se soit – elle oublie souvent que son amie a un jour porté l'uniforme – mais elle n'est pas exactement sûr de prendre ça comme un compliment. « Je ne suis plus flic. »  « Bien que les forces de l'ordre adorent me mettre derrière les barreaux, Ashleigh n'a jamais eu la chance de m'y mettre personnellement. » Elle ment bien sûr. Elle n'a pas fini si souvent que ça entre les murs du commissariat. Peut-être deux ou trois fois en cellules de dégrisement, rien de vraiment plus important. Mais voir le visage de Beverly lentement se décomposer vaut tout les mensonges du monde. Ses yeux passent d'Ashleigh à Déborah cherchant désespérément un signe, un indice que la jeune femme se moque d'elle, mais elles ne lui offre que des visage on ne peut plus sérieux avant que Déborah ne finisse par laisser retentir un rire généreux.  « Je rigole Beverly. » lâcher du leste avant d'attaquer de plus belle, Déborah ne sait même plus où elle a appris à jouer ce jeu là. Elle attend de voir les trait de son vis-à-vis se détendre de soulagement avant de lui assener un nouveau coup.  « les seuls uniformes de police qu'il m'est donné de voir son ceux qu'on vient m'acheter au sexshop. » Et voilà la panique qui revient dans les yeux de la brave petite paroissienne. Sex-shop ? Non, elle a du mal entendre, ce n'est pas possible. Et pourtant. « Pardon... où ? » Elle garde son sourire de façade tentant de sauver les apparences mais le masque vacille malgré tout et son regard paniqué cherche aussi discrètement qu'elle le peut une porte de sortie.  « Au Sex-shop ! Vous devriez passez un de ses jours, je vous ferais une remise. On vend ses formidables crucifies. Vous savez bien... pour vous rappeler que Jésus vous aime... » Et elle ajoute un clin d'oeil à la fin de sa phrase, juste pour le plaisir parce que toute cette conversation est trop belle pour être vrai. Et elle décide d'achever le tout en beauté.  «  Si vous voulez je pourrais même vous faire un prix de groupe, pour que toute la paroisse puisse en bénéficier. » Si Déborah conserve son sourire, Beverly semble avoir dépasser ses limites. Elle laisse échapper un hoquet terrifier en portant la main à sa poitrine et elle regarde à présent la jeune White comme si le diable en personne lui faisait face. Une preuve à rajouter dans la longue liste que Déborah possède déjà : la bible n’enseigne définitivement pas le sens de l'humour. Mais elle doit bien reconnaître une chose à cette bonne vieille Beverly, elle sait comment reprendre contenance. « Vivien ! Il fallait que je te parle à propos du club de lecture ! Excusez moi mesdemoiselles. » Et la voilà qui les abandonne pour aller vivre de nouvelle aventure trépidante dans le monde fantastique des petites ménagères.  « hum.... pas sûr qu'elle ai apprécié l'offre... ça m'apprendra à vouloir être généreuse. 
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyVen 17 Avr - 1:06



Merrychristmasbitch
Ashleigh & Déborah


Hmmm oui, le côté croyant pourrait calmer les ardeurs de ma mère. Déjà que ça provoquait des disputes entre elle et ma grand-mère quand j'étais gamine, lorsqu'il était question d'aller assister à l'enterrement d'un ami de la famille ou au baptême du petit dernier de Madame Llewelyn... Alors que Eileen préférait clairement aller écumer les bars pour ''décompresser''. A chacun ses priorités, hé. Sauf que je commence à bien connaître la morue, que j'ai vu ses diverses conquêtes et que j'ai donc pu constater que peu de chose l'arrête. « T'sais, tant qu'il a l'entre-jambe bien fournie, ça lui suffit. » Elle n'est pas franchement difficile du moment qu'elle n'envisage pas de se faire passer la bague au doigt et qu'elle souhaite juste assouvir une pulsion primaire. C'est peut-être le seul aspect de sa personnalité que je tolère de par cette simplicité et il y a suffisamment de distance entre nous, ou du moins pas assez d'affection, pour que ça me file la gerbe. « Et elle est prête à... tout. » Je frissonne de dégoût en me remémorant cette journée de juillet 2006... Sean n'était mort que depuis un an, mais apparemment le deuil c'est vite vu avec elle. Avec Deklan on avait voulu s’acquitter de la visite estivale pour pouvoir retourner bien rapidement à notre quotidien, et lorsqu'on était arrivé, qu'on avait eu le malheur d'ouvrir la porte d'entrée avec notre clé, on était tombé nez à nez... ou plutôt nez à boobs avec Eileen. Comprenez-moi, je n'ai aucun problème avec l'idée que cette morue ait une vie sexuelle, c'est naturel tout ça, mais le spectacle de ses boobs secoués dans un soutien-gorge en moumoute rose... Là, c'était trop. Le vieux beau, autour duquel elle tournait depuis quelques semaines déjà, allongé torse nu sur le canapé n'avait pas non plus aidé. Deklan avait filé vomir sur la pelouse fraîchement tondue pendant que j'avais affronté la situation et que j'étais parvenue à un accord : on oubliait le tout, se gardait de le mentionner devant ses amis et on était pénard pour plusieurs mois. En attendant, après ce soutif, j'ai peur de ce qu'elle a dans ses tiroirs. Donc, ouais, l'idée de la mettre en présence des parents White, de voir combien de temps il faudra pour que ça dégénère, reste intrigante et je la garde donc dans un coin de mon esprit. De notre côté on provoque déjà des regards réprobateurs et on a probablement semé la graine d'une dispute dans le couple qui nous fait face. Je n'éprouve aucun remord, ça ne m'étonnerait franchement pas qu'il ait déjà donné quelques coups de canif dans leur mariage et qui sait ? J'ai peut-être déniché une future cliente. Money, money, money. Je réfléchis déjà comme une vraie chef d'entreprise, hé.

Quelques réflexions mesquines plus tard sur le statut que ma chère mère n'est pas encore parvenue à obtenir, on en vient à la triste constatation de l'arnaque liquide. Je suis vraiment étonnée, parce qu'Eileen sait pourtant recevoir et surtout boire, ça ne lui ressemble pas de faire un coup pareil, vraiment pas. Si elle a réussi à se faire accepter aux USA, elle reste celte, bordel ! Là, elle renie clairement ses origines, c'est moche, grand-mère n'aurait pas apprécié. Heureusement que nous, la dernière génération, sommes là pour relever le niveau, pour rattraper ses conneries. Deklan intervient à temps pour nous sauver de notre triste sort. « Meh, il y a toujours un Deklan pour corser le punch. » C'est faire de mon frangin un stéréotype, celui du gars cool qui pimente toutes les soirées de lycée, mais en même temps je ne suis pas loin de la vérité. Ce n'est pas qu'avec ses exploits sportifs qu'il a eu cette popularité, non, c'est le super-héros qui est toujours arrivé à rendre les soirées moins chiantes à coup de fûts, de bouteilles piquées dans les réserves de la vieille quand il n'arrivait pas à les acheter à l'épicerie du coin. « Et pour le suicide collectif... faut admettre qu'ils font une belle secte. Tous fringués de la même manière, c'est clairement un signe distinctif. J'espère juste qu'ils ne vont pas nous sacrifier avant pour leur Dieu... » Cela expliquerait ce besoin de nous exposer, nous, pauvres citoyens lambda. Ma mère n'a aucun attachement pour ses marmots, donc c'est crédible, mais bon, non, je sais très bien qu'on ne colle pas au rôle. Les sacrifices demandent généralement une préservation du corps, d'être vierge... Ce qui n'est pas notre cas. On est loin d'être pur, certainement par instinct de conservation. Ce qui nous sauvera la peau, là. L'idée de secte se renforce avec les nouveaux venus et par l'avis de Déb. Oui, ils sont foutus, ils ont signés, on ne peut rien y faire. Nous sommes coincés dans le rôle de simples spectateurs, c'est affligeant. Alors que je tente de me mettre à leur place, l'autre chieuse débarque. Je me plie à sa demande silencieuse, fais les présentations et me retiens de rire quand Déborah évoque une possible arrestation. Je passe un bras autour de ses épaules alors qu'elle avoue blaguer. « Ça ne m'a pas empêchée de te passer les menottes, sweety. » Voix suave, phrase volontairement équivoque. De ma main libre je viens replacer une mèche de ses cheveux avant de planter mon regard dans celui de Beverly. Ils sont contre l'homosexualité, right ? Si ça peut la faire fuir, tout est bon à prendre. Déb, de son côté, donne l'assaut final avec le sexshop brillamment placé. Beverly fuit, enfin, en snobant totalement l'offre de mon amie. « Elle ne sait pas ce qu'elle rate. C'est quand même plus sympa qu'un bouquin. » Surtout plus convivial quand on utilise les gadgets à deux, hé. Mais les seuls qu'elle doit connaître sont ceux de sa cuisine, je ne suis même pas certaine qu'elle connaisse son corps, la chambre à coucher ne doit pas voir de folies. Puis, avec leurs lectures... Autant en emporte le vent  doit être le summum de l'érotisme pour elles, non ? Rhett Butler le sex-symbol de ces dames, qui les fait rêver, sauf qu'elles veulent épouser l'autre, le gentil, le mari sûr, car il ne faut pas déconner non plus.

Je la regarde s'éloigner avec empressement, faire mine de se plonger dans une toute autre conversation, faire de son mieux pour ne pas nous jeter un regard réprobateur. Ça doit être exténuant d'être elle, d'être eux. Tellement d'efforts de donnés pour un paraître impeccable – à leurs yeux du moins – , pour une bonne réputation qui peut s'effondrer à tout moment. Je suis détective, je bosse régulièrement pour ces gens-là, pour les gens qui se disent bien sous tout rapport, et même dans mon ''ancienne vie'' j'ai pu constater la misère qu'ils cachent sous leurs faux semblants quand ils ne sont pas de simples enveloppes vides bien que parfois dorées. Ils évoluent dans un monde d'illusions, de mensonges, d'hypocrisie que je ne pourrais jamais supporter. On me reproche d'avoir une grande gueule, de jurer trop souvent, d'être trop brute mais au moins je suis vraie. Un simple être humain qui ne prend pas vraiment la peine de masquer ses défauts, et qu'on m'accepte ou non, franchement, je n'en ai rien à faire. C'est une façon de sélectionner mes proches au fond, car là ils me prennent telle que je suis, sans chichi. Sauf ma chère mère, qui n'a jamais semblé m'apprécier, qui a même chercher brièvement à me changer avant de constater que c'était peine perdue. Je croise d'ailleurs ses prunelles, dans lesquelles je lis comme une note de déception... Pour changer, hein. « Bon, et si on vidait ce saladier ? » Je vide mon verre et nous ressers. « Je n'ai pas franchement envie d'affronter le festin sobre. » Non pas que ma mère ne soit pas un cordon bleu, elle se démerde mieux que Deklan et moi réunis, mais les banalités servies avec le repas passeront difficilement, surtout qu'on est bien parti pour avoir le droit au bénédicité, youhou. C'est grand-mère qui aurait été ravie. Soudainement, un Jingle Bell Rock s'élève dans la pièce et D. réapparaît, un sourire satisfait aux lèvres. « Really, D ? Je ne t'imaginais pas du genre à passer du Bobby Helms. » Mon frère lui donne une grande tape dans le dos avant de se tourner vers un groupe de harpies. « Ce mec arrive à jouer le solo de Bohemian Rhapsody les yeux fermés, vous réalisez ? » Évidemment que non, elles ne réalisent pas, elle ne doivent même pas savoir de quoi il parle. Je préfère traîner Déb plus loin car je sais très bien ce qui va se produire. Il va leur donner un cours d'histoire du rock, leur en parler en long et en large jusqu'à ce qu'elles n'en puissent plus, jusqu'à saouler toute l'assemblée, donc autant fuir. « Allons visiter la cuisine. » Tant pis pour le punch, le frigo s'offre à nous, probablement rempli de bouteilles bien fraîches.

On slalome entre les convives – bien que je ne fasse pas franchement d'effort pour ne pas en bousculer un ou deux, un petit 'pardon', faussement désolée de lâché – pour parvenir à destination. Je lâche un sifflement, impressionnée. C'est juste impeccable, pas la moindre miette sur le plan de travail, ni la moindre tache de graisse sur la cuisinière ou les casseroles qui y trônent fièrement. C'est simple, on dirait que cette cuisine sort tout droit d'un catalogue. Là, je suis perdue. Ce n'est pas une ménagère exemplaire, la poussière ce n'est pas son dada et sa manucure l'empêche tout le temps de faire la vaisselle. Alors ça y est ? Elle s'est laissée griser par le pognon ? Elle a embauché une bonniche en plus du jardinier ? L'argent ça rend paresseux. Tellement que je déniche des emballages de traiteur, mal planqués derrière la poubelle. Je montre ma trouvaille à Déborah, le nez froncé. « Je ne sais pas si c'est un mal pour un bien. Sa cuisine c'est pas le Nirvana, mais au moins elle y mettait du sien. Là, autant nous inviter au resto, merde. » J'ouvre le four et y découvre une grosse dinde prête à être réchauffée, qui barbote tristement dans son jus. Dans la marmite rutilante, des dés de patates douces rôtis qui dégagent une odeur appétissante. J'en pioche un que je gobe sans me faire prier avant d'en enfourner un autre dans la bouche de mon amie. « Cha va l'faire. » J'essuie mes doigts dans le torchon immaculé et me précipite sur le réfrigérateur que j'ouvre. « Ah bah le v'là le champ' ! » Mais le freezer m'interpelle davantage : une belle bouteille givrée de vodka ! « Je crois que j'viens de trouver notre nouvelle amie. » Je brandis la bouteille, victorieuse et sors deux verres d'un placard avant de nous servir des doses un peu massives, je l'avoue. Ça devrait nous aider à nous détendre, nous anesthésier rapidement, nous extirper des sourires niais à volonté pour les offrir à nos nouveaux camarades. « Allez, cul sec. » Je trinque avec elle, m'enfile de suite mon verre et pousse un long soupir de soulagement. Encore mieux que le rhum. Pur, simple, efficace. Si on poussait le vice, on pourrait très bien s'inventer un jeu à boire, une gorgée à chaque sourire hypocrite qu'on détecterait, seulement on ne tiendrait pas jusqu'au magnifique repas qui s'annonce... Je garde donc cette idée pour le dessert, pour le bouquet final et alors que je voulais en faire part à Déb, Eileen entre dans la cuisine. Son sourire se fige, ses lèvres se pincent. « Oups. Grillées par maman. » Que je lâche avant de pouffer de rire. Ouais, voilà, ça commence, mon cerveau fait relâche. De ses mains elle aplatit les plis inexistants des pans de sa robe et nous rejoint autour du comptoir. Elle se sort un verre et, sous mes yeux médusés, me vole la bouteille des mains pour se servir une belle dose qu'elle se descend rapidement. Je suis encore paralysée lorsqu'elle pose maladroitement une main sur mon épaule. « Merci d'être venue. » Puis elle pose son verre vide dans l'évier et quitte la pièce après avoir repris son sourire de circonstance. Je cligne des yeux, sous le choc, fixe ensuite Déborah. « Oh, wait, serait-ce un de ces moments mère-fille ? » Je déglutis.

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Déborah H. White
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyJeu 23 Avr - 1:28



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Ashleigh & Déborah

« Meh, il y a toujours un Deklan pour corser le punch. » Bien sûr Déborah connaît la rumeur. Elle s'en doutait même à l'époque qu'un petit malin se serait sûrement amusé à rajouter vodka, ruhm ou tequila dans les jolies saladier du bal de promo mais il y a dix ans elle n'avait pas voulu prendre le risque. Parce qu'on était tout de même à Goodrich et que le lavage de cerveau commençait bien assez tôt pour avoir déjà réussi à lobotomiser tout les jeunes graduant de l'établissement. Enfin il y aurait toujours eu Zeke et elle pour égayer la soirée à coup de liqueur certes, mais quitte à payer de l'alcool, est-ce vraiment nécessaire de le partager avec une bande d'abrutie dont on se fout comme de l'an quarante ? Non. Ils avaient préféré faire leur propre soirée entre eux, accompagné des quelques autres personnes digne d'intérêt que l'école comportait. Ils avaient laissé les boules à facette, la déco thème nuit étoilé, les robes longues et autre connerie du genre à ceux qui s'en contentaient pour faire mouiller leur culottes et avait opté pour une soirée bien moins policée histoire de fêter dignement leur passage à l'étape suivante et à l'âge adulte. Tout ça pour en revenir au même point dix ans plus tard. Ça laissait tout de même à réfléchir sur la futilité de la vie n'est-ce pas ? « Et pour le suicide collectif... faut admettre qu'ils font une belle secte. Tous fringués de la même manière, c'est clairement un signe distinctif. J'espère juste qu'ils ne vont pas nous sacrifier avant pour leur Dieu... » « Faut faire gaffe, ils font pire de nos jours, depuis qu'ils ont laissé tomber les croisade ils jouent sur l'endoctrinement. Ça se trouve d'ici la fin de la soirée on sera enfermé dans la cave avec un connard entrain de nous chanter des cantiques jusqu'à ce qu'on demande grâce. » A bien y réfléchir finalement être sacrifié sur l'hôtel de leur croyance, c'est peut-être préférable au reste. Au moins ça peut avoir l'avantage d'être rapide s'ils ne sont pas trop sadique. L'endoctrinement par contre... Elle a déjà donné, elle préfère passer son tour. De toute manière, l'arrivé du nouveau couple achève le débat, ils ont semble-t-il trouvé des proies plus facile, plus docile, déjà prête à sauter tête la première dans le grand bain sans même avoir appris à nager. Que ça soit pour l'endoctrinement ou le sacrifice ils correspondent bien plus au profil. Parfait. La clique de mécréant qu'ils forment à eux quatre devraient réussir à survivre à la nuit. Enfin, survivre à la nuit, c'est vite dit. Un bol de punch risque d'être fortement insuffisant pour supporter le public qui leur fait face et s'évertue à vouloir sociabiliser malgré les ondes négatives qu'Ash et Déborah continuent pourtant de leur envoyer. Histoire de tuer dans l’œuf toutes les tentatives de conversation futur, la jeune White met tout son cœur dans l'échange qu'essaye d'instaurer cette chère Beverly. Si elles arrivent à se montrer suffisamment choquante, avec un peu de chance, l'autre dévote fera passer le mot au reste du groupe et elles auront la paix pour un bout de temps. L'avantage c'est qu'après avoir vécu pendant dix-huit ans avec l'obligation de vénérer Paul, Marie, Joseph et le Saint-père, Déborah sait parfaitement dans quelle direction aller pour gêner aux entournures les morales étriquées. Criminalité supposée, sexualité assumée et le tour est joué. « Ça ne m'a pas empêchée de te passer les menottes, sweety. » Sous-entendre des penchants déviants ce n'est que du bonus mais ça ne peut certainement pas faire de mal. Déborah offre un sourire rayonnant à son amie et elle espère bien que Beverly pourra lire dans ses yeux tous l'amour qu'elle porte à la jolie blonde. Elle aurait même pu aller jusqu'à l'embrasser pour transformer le sous-entendue en déclaration mais pour peu que la bigote est le cœur fragile, elle serait bien emmerdée de se retrouver avec un cadavre sur les bras. Alors elle se contente d'appuyer là où ça fait mal et de tenter elle aussi le coup de l'endoctrinement - à l'aide de sex-toy pour sa part, chacun sa méthode. La réaction escomptée depuis le début ne se fait heureusement pas attendre bien longtemps et Beverly s'envole vers d'autre cieux répandre à d'autre oreille innocente – ou pas – son prêche de bonne petite protestante. « Elle ne sait pas ce qu'elle rate. C'est quand même plus sympa qu'un bouquin. » « Ouais... tu me diras, pas dit qu'elle aurait sur quoi en faire de toute manière. J'ai tendance à penser que c'est comme le vélo, ça s'oublie pas mais si ça se trouve... Il y a un moment où ça devient tellement asséché qu'il y a plus rien à y faire... » Après le film porno, le film d'horreur. Déborah en frissonne rien qu'à y penser. Elle est pas exactement la fille à la libido la plus développée qui existe mais tout de même, l'idée de renoncer - au point d'oublier – aux  joies du sexe... Elle aurait presque pitié de cette pauvre Beverly tiens...

« Bon, et si on vidait ce saladier ? » La transition est parfaite. Boire devant ce genre de cauchemar il n'y a que ça qui marche. En deux gorgées rapide Déborah finit son premier verre avant de tendre de nouveau son gobelet vers Ashleigh pour qu'elle puisse lui remplir. Et hop, aussi vite servit, aussi vite partie. « Je n'ai pas franchement envie d'affronter le festin sobre. » « Je veux pas remettre en cause tes efforts Deklan hein ? Mais le contenue de ta fiole va jamais être suffisent pour nous achever tous les quatre. » La blonde pourra témoigner, Déborah a gagné de sa longue expérience des soirées une résistance remarquable aux effets de l'alcool. Et pour avoir bu plus qu'à son tour avec son amie, elle sait qu'elle n'est pas la seule. Ses yeux se pose sur le saladier, pendant qu'elle s'essaye à un calcule rapide pour tenter de déterminer le nombre de verre qu'ils leur restent. S'ils continuent à se rythme là, ils ne tiendront pas plus d'un quart d'heure avec leur réserve. Et après ? Rien. Le désert. La sécheresse. Ça ferait presque revenir ses angoisses à Déborah. « Ils n'ont pas voulu corsé l'apéritif mais ils servent bien du vin avec la dinde non ? Je sais ce que vous penser de votre mère mais j'arrive pas à croire qu'elle aurait pu pousser le vise jusqu'à ce tirer elle même une balle dans le pieds juste pour vous faire chier. Même elle doit avoir besoin de boire pour supporter tout ça non ? » Ou alors elle est entrée au alcoolique anonyme et à oublier d'en informer ses enfants. Avant que Déborah n'ait le temps d'évoquer sa nouvelle hypothèse, la musique s'élève dans la pièce et le quatrième larrons de la fête les rejoins tout sourire. « Really, D ? Je ne t'imaginais pas du genre à passer du Bobby Helms. » Le mec ne décroche pas un mot depuis que Déborah a foutu les pieds dans la bagnole – à ce demander s'il est muet, si elle l'intimide, ou juste s'il voit pas l'intérêt d'ouvrir sa gueule en leur présence – mais il semble avoir une passion pour les postes de radio. Déjà dans la voiture, il avait presque affronté le couru d'Ashleigh pour s'approprier la musique. Après tout c'est une façon comme une autre de s'exprimer. « Dude, à choisir t'aurais peut-être pu essayer de foutre votre maquette à la place. Je vais encore avoir cette putain de chanson en tête pendant des semaines. » Jingle bell, jingle bell, jingle bell rock. Trop tard. Les joies des chansons de Noël. À force de les entendre depuis qu'on est gosses c'est comme si elle ne sortaient jamais tout à fait de votre tête, elles sont juste là, tapis dans un coin, attendant le bon moment pour surgir. Et après il n'y a plus rien à faire, elle tourne en boucle dans votre crâne avec sûrement pour but secret de vous rendre dingue avant que ne commence la nouvelle année. « Ce mec arrive à jouer le solo de Bohemian Rhapsody les yeux fermés, vous réalisez ? » Déborah réalise, vaguement impressionnée, le reste de l'auditoire c'est beaucoup moins sûr. Bohemian quoi ? Qui est-ce qui chantait ça déjà ? Queen. Il était gay non ? Et encore pas sûr qu'elles en ai même déjà entendu parler ne serait-ce qu'une seule fois dans leur vie. Triste monde. « Allons visiter la cuisine. » plantant là les deux autres déjà lancé dans leur conversation endiablé sur la musique, Déborah suit le mouvement, s'éloignant, non sans soulagement, de la foule des invités.

Elles atteignent rapidement la cuisine, cœur de la maison. C'est du moins ainsi que la mère de Déborah appelait la pièce autrefois. L'endroit magique où la gentille mère au foyer qu'elle était pouvait préparer pour sa famille bien aimé des plats succulents béni par le seigneur. Déborah n'a jamais été bien convaincu pour l'histoire de bénédiction mais elle a toujours aimé les cuisines. Sûrement parce qu'elle a toujours aimé la nourriture et que les deux sont intimement lié. Mais là... l'endroit n'a rien de vraiment chaleureux. Les plans de travail en inox froid, levier rutilant, les ustensile impeccablement alignés, tout donne l'étrange sensation de pénétrer dans une pièce sans vie, sans utilité, sans rien. Au point où on se demande même si le mixeur posé dans un coin se mettrait en marche si on appuyait sur le bouton ou si tout n'est là que pour le décors comme dans une maison de poupée grandeur nature. Impression renforcée par les emballages qu'Ashleigh dégote derrière la poubelle. « Je ne sais pas si c'est un mal pour un bien. Sa cuisine c'est pas le Nirvana, mais au moins elle y mettait du sien. Là, autant nous inviter au resto, merde. » Ses mères qui arrivent encore à nous décevoir, si c'est pas formidable... Parce que c'est bien une pointe de déception que Déborah perçoit dans le froncement de nez de son amie et dans sa remarque outragée. Voila maman Monaghan est tombé encore plus bas dans l'estime de sa fille, qui aurait cru ça possible ? Le four s'ouvre dévoilant ses merveilles et Déborah lâche tout de même un soupir de satisfaction à la vue de la dinde. Mine de rien, se contenter de simple toaste pour seule repas ça l'angoissait presque autant que la pénurie d'alcool. La blonde vient fourrer un patate dans la bouche de Déborah qui la mange sans protester. « Cha va l'faire. »  « Ouais. Sauf si c'était histoire de suicide est toujours d'actualité et qu'ils ont opté pour la mort par empoisonnement auquel cas on va être les premières à y passer. » Malgré sa remarque elle attrape une nouvelle patate avant qu'Ash ne referme le four. Foutue pour foutue hein... « Ah bah le v'là le champ' ! » «  Alléluia ! »  rejoignant son amie devant le frigo, elle semble avoir enfin retrouver l'esprit de noël et l'affiche fièrement sur son visage : Joie, pardon, émerveillement et tutti quanti. Si ça la fait passer pour une alcoolique notoire tant pis, elle est prête à mettre à mal sa réputation de toute manière inexistante pour l'une des petites merveilles que renferme le frigo. Pendant que Déborah détaille les bouteilles, salivant d'avance de plaisir, Ash se concentre sur le congélateur qui s'avère regorger de merveille tout aussi fascinante. « Je crois que j'viens de trouver notre nouvelle amie. »  L'avantage de la vodka par rapport au champagne c'est que ça tape sans conteste plus vite au cerveau. Il faut savoir choisir ses armes en fonction des situations. « là j'me sens rassurée tu vois ! » Déborah s'assoit sans grande formalité sur la table - ignorant superbement les chaises qui l'entourent - et reçoit le verre qu'Ash lui tend avec un grand sourire. « Allez, cul sec. » Les verres tintent, le liquide disparaît en une levé de coude efficace et Déborah sent le l'alcool glisser dans sa gorge comme du petit lait. D'accord ça pique un peu plus que du petit lait, mais ça fait tout de même un bien fous. La porte dans son dos s'ouvre et en tournant la tête Déborah découvre madame Monaghan, toujours aussi propre sur elle, toujours aussi bien coiffée, mais avec un petit air de contrariété sur le visage. « Oups. Grillées par maman. »  la White se contente de lâché un ricanement sonore pour accueillir la nouvelle venue. Décidément ce retour au temps du lycée ne semble pas vouloir prendre fin. Même si Déborah se marre bien plus aujourd'hui qu'à l'époque. Faut dire que même quand elle jouait les rebelles, elle avait toujours cet instinct presque primaire qu'on les enfants qui est qu'ils ne veulent pas se faire choper entrain de faire des conneries. Alors que là, elle s'en fout bien que leur attitude dérange la maîtresse des lieux. Pour être honnête elle espère même gêner la mère supérieur, lui faire grincer des dents et serrer des poings, après tout c'est pour ça qu'on l'a invité non ? Sauf que ce qui suit ne va étrangement pas vraiment dans ce sens. Déborah regarde la mère d'Ashleigh se servir à boire et les suivre dans leur dépravation en écarquillant légèrement les yeux. Autant pour les souvenirs de lycée... Peut-être que chez les Monaghan cela n'a rien de surprenant mais chez elle en tout cas elle n'a jamais vu sa mère ne serait-ce que boire une seule goutte d'alcool. Ah si le sang du Christ à la messe. Point. Final. Et définitif. Alors pour sûr, le spectacle de cette femme bien sous tout rapport qui se siffle un verre de vodka comme elle boirait de l'eau ça a de quoi la laisser quelque peu abasourdi. Elle ne s'y attendait pas vraiment, comprenez la. Et la suite est tout aussi surprenante. « Merci d'être venue. » Pour un peu elle était prête à prendre sa fille dans ses bras ou bien Debbie a rêvé ? D'accord, elle lui à juste tapoté l'épaule du bout des doigts, comme si elle ne savait pas très bien comment faire pour montrer sa reconnaissance mais tout de même, de la part de la femme que lui a décrit son amie c'est ce qui se rapproche le plus d'un accolade non ? Les deux filles restent silencieuse, regardant un peu sonnée la femme quitter la pièce comme elle est venue sans ajouter une parole de plus. Et Ash tourne finalement son regard confus vers son amie comme si elle allait pouvoir lui donner la moindre parcelle d'explication. « Oh, wait, serait-ce un de ces moments mère-fille ? » « Dur à dire, mes souvenir sont un peu floue en la matière, mais on dirait bien oui. Ou alors la vodka cogne plus fort que prévue, et on vient d'avoir une hallucination collective » Attrapant de la bouteille que Mme Monaghan a laissé sur la table, Déborah rempli rapidement leur deux verres et tend le sien à Ashleigh. « tiens, t'as l'air d'en avoir besoin. » En tout cas elle en aurait besoin à sa place. Tout en tournant son verre entre ses doigts, Déborah tente de s'imaginer la situation, elle arrivant chez elle après dix ans d'absence et sa mère la remerciant d'être venue. Non, définitivement non, elle n'arrive pas à concevoir. « Sans vouloir paraître mélodramatique... ta mère serait pas mourante et aurait oublié de vous le dire ? Ça serait une explication rationnelle à ce qui vient de se passer. » Sautant à bas de la table, elle ouvre au hasard l'un des tiroirs de la cuisine et l'inspecte, s'attendant presque réellement à trouver une preuve de sa nouvelle théorie. « Ou alors elle veut vous déshériter et à prévu de l'annoncer aujourd'hui. » Nouveau tiroir, toujours rien. « Ok, je doute de trouver une preuve de ce que j'avance dans la cuisine, mais n'empêche il doit y avoir quelque chose... on aurait peut-être plus de chance en fouillant sa chambre, ch'ai pas. C'est toi la détective tu me diras... »
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyMer 17 Juin - 0:09



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Ashleigh & Déborah


Un suicide par empoisonnement ? Gâcher de si bonnes patates juste pour leur croyance ? Impossible. Je refuse d'y croire. Si suicide, il faut un dernier repas digne de ce nom, profiter une dernière fois de ce que la terre nous offre pour espérer avoir mieux de l'autre côté, right ? Et puis... Ont-ils les connaissances nécessaires pour trouver le poison  qui ne ferait pas tourner la sauce ? Encore moins probable. « Mais non, ils cherchent juste à nous engraisser. Nourrir les démunis, tout ça, c'est bon pour l'âme il paraît. » Parce que, comparés à eux, clairement on entre dans cette catégorie. Mais s'il faut vraiment qu'on crève aujourd'hui, autant que ce soit parce que notre foie ne se montre pas à la hauteur. Je sais le mien endurant, sauf qu'en temps normal je l'assomme bien plus tard, quand le soleil fait mine de se pieuter. Là je sors l'artillerie lourde, la croissante vodka, notre salut. Je pourrais y mettre un peu plus de cérémonie, sortir un joli discours alors que nos verres s'entrechoquent, mais non, je n'en ai pas la force ni l'envie. J'ai juste horriblement soif, un terrible besoin d'oublier les autres convives. Si l'apéritif traîne en longueur, sachant que ce genre de repas dure une éternité... Yep, bienvenue dans le 9ème cercle de mon Enfer personnel. « On n'est pas encore sorties d'affaire. » Que je réponds à Deb quand elle me dit être rassurée. Ce n'est malheureusement que le début d'une longue après-midi. Car ouais, il ne faut pas se leurrer, on y est encore pour un moment. « Pour me faire pardonner, ce soir, je paye ma tournée. » Au Brennan, évidemment. Quitte à vider mon compte, autant que mon argent finisse dans la poche de Dimitri, surtout que ce bar c'est ma vraie famille, dernièrement C'est là que je retrouve mes amis, que je passe mes soirées de libres, que je reprends étrangement des forces en me foutant minable. « Et si on a encore de la place quand le soleil se sera barré, je t'offrirais même une bonne pizza bien grasse. Du diabète dans un carton, ouaip. » Je trinque de nouveau avec elle, bien que nos verres soient maintenant vides. Et c'est là que maman entre en jeu. Qu'elle se pointe, perd sa joie apparente et nous vole notre bonheur en bouteille. La vodka danse la rumba dans mon estomac, menace de prendre le chemin inverse alors que la main de ma génitrice me touche. Je reste silencieuse le temps qu'elle mette les voiles, non seulement pour ne pas briser la chimère qui se balade sous mes yeux – putain, Deklan a foutu quoi dans le punch ?! – mais aussi pour que rien ne s'échappe de mon organisme.

Ma question à Déborah est sincère car je ne sais foutrement rien de ce à quoi ça doit ressembler. Je réalise rapidement que je l'ai probablement posée à la mauvaise personne, que Déb ne semble pas déborder non plus d'affection pour sa mère, qu'elle n'y a apparemment pas eu le droit non plus. « Je suis pour l'hallucination ! » Parce que c'est la solution de facilité, parce que l'idée même qu'elle puisse tenter de prendre sa place de mère pour de vrai est terrifiante, parce qu'elle a 29 ans de retard et que donc je ne suis clairement pas prête pour ça. Je prévois aussitôt un débriefing avec Deklan, pour quand on sortira de ce cauchemar, pour savoir si lui aussi y a eu le droit ou si j'ai un traitement de faveur – après tout, je suis la plus adorable des deux. Je prends avec plaisir le verre que me sert ma sauveuse du moment et le descends rapidement avant de me secouer, de m'ébrouer. Puis je fixe la brune, pensive, en écoutant sa première théorie. Mourante, hein ? C'est vrai que ça apporterait une certaine logique à ce qui vient de se passer, que l'approche de la faucheuse lui colle une telle frousse qu'elle chercherait à se rattraper dans ses dernières heures, à moins que ce ne soit les médicaments qu'un mec en blouse blanche lui aurait prescrits. « Ça collerait aussi avec l'idée du suicide collectif, elle veut nous emmener dans la tombe avec elle... » Se pensant indispensable à nos vies, ne voulant pas nous laisser ses pauvres marmots seuls dans un monde de brutes. Tout à fait l'image de la nombriliste de merde que je me fais d'elle depuis toujours. « C'est con, j'me voyais déjà dans sa bagnole, cheveux au vent... » Héritage. Ce mot devrait me filer des angoisses mais me laisse de marbre. J'ai déjà eu l'héritage que je voulais, celui d'un futur alcoolisme inquiétant on dirait, je ne vois pas ce que je pourrais récupérer d'elle. Oh, j'y ai déjà pensé, surtout en voyant les découverts réguliers sur mon compte, le regard noir de mon banquier et son harcèlement téléphonique. Un héritage pourrait m'être d'une grande aide, je me sentirais moins misérable, paniquerais moins à l'approche du loyer. La colocation a allégé le truc, la vie est moins pénible, mais il faut quand même sortir du pognon que je n'ai pas toujours et faire le trottoir n'est pas une belle perspective de réorientation professionnelle, j'ai mes limites. « C'est vrai que si elle est en train de crever, on devrait trouver des médocs ou autre dans sa piaule... Ou dans la salle de bain... » Je fixe la bouteille, pensive, avant de nous servir deux autres verres. Cette fois je ne prends pas le temps de trinquer, le possible futur enterrement de ma génitrice me travaille. Je repose un peu violemment mon verre sur le comptoir de la cuisine et tape dans mes mains. « C'est parti. »

Je manque de perdre l'équilibre en me redressement si rapidement et glousse bêtement. A ce rythme, je ne vais pas tenir jusqu'au repas ou le pourrir à mort. Il vaudrait peut-être mieux ralentir sur l'alcool, hein. Je lance un dernier regard au four et à ce qu'il contient – éponger serait une bonne idée – puis fais signe à Deb' de me suivre dans le couloir. Je prends alors conscience que je n'ai aucun repère dans cette maison. C'est censé être la baraque familiale, dans les films ça transpire l'amour et les bons souvenirs, non ? Pour moi, ce ne sont que des murs et un toit. Je n'y ai jamais vécu, je n'ai même jamais grimpé ces marches. J'ignore ce qui nous attend là-haut, comment les pièces sont agencées. Pourtant elle a eu le culot d'accrocher nos portraits dans la cage d'escalier ! Il y a même une photo de Dek' et moi, prise par grand-mère... Alors que cette morue était à l'autre bout de la terre, probablement à boire un daïquiri en compagnie d'un homme riche. Je suis estomaquée. « Je deviens un élément de déco... » Jusqu'à il y a quelques secondes je me serais dit que c'était pour donner l'illusion d'une mère aimante, d'une femme accomplie, mais là, peut-être que son cœur reprenait un semblant de vie. Peut-être que ce dragon peut réellement ressentir des émotions , qu'elle réalise qu'elle n'est pas le centre de l'univers, que nous existons et que nous faisons même partie de sa vie. Je monte doucement, prends le temps de regarder chaque portrait, lève les yeux au ciel plus d'une fois et on atteint le palier. Je passe un doigt sur le premier meuble qui passe et constate l'absence de poussière. C'est idiot, vous me direz, mais quand j'habitais encore avec elle, les moutons sous le lit étaient comme un rappel à ceux des prairies de mon enfance. Eileen n'aimait pas les tâches ménagères, excepté faire le repas à l'occasion, donc la propreté de sa maison me surprend. « Soit elle ne sait plus comment occuper ses journées et est devenue une vraie maniaque du ménage... » J'ai entendu dire que la retraite vous change une personne mais à ce point, c'est incroyable. « ... Soit elle a engagé une bonne. » C'est déjà plus son genre. Ainsi elle peut avoir le sentiment de faire une bonne action car elle offre un emploi, puis se reposer de sa vie si épuisante et enfin donner des ordres. J'ouvre la première porte qui se présente et découvre des WC immaculés. Porte suivante, une chambre d'invité tout droit sortie d'un magasine de déco, le lit plié comme il faut, le tapis bien aligné... Toujours pas ce qu'on cherche. « Voyons ce qui se cache derrière la porte numéro 3. » Que je dis à la manière d'un présentateur télé avant de l'ouvrir aussi spectaculairement qu'il m'est possible sans emmêler mes pieds. Et là, je reste sciée. C'est une autre chambre, plus grande, et étrangement plus intime. Comme un mausolée dédié au passé, un coffre fort où elle planquerait ses souvenirs, un horcruxe où elle planquerait son âme. Posée bien en évidence, une photo de son mariage avec Sean. Au-dessus, sous verre et au mur, un article de journal relatant les exploits de Dekkie au lycée, le super quarterback. Je vois même dans un coin de la chambre un carton avec mon prénom écrit au marqueur. « Ok. » J'inspire lentement. « Là je commence vraiment à avoir peur. » Je referme rapidement la porte pour cacher cette vision. Là ça va être compliqué de mettre ça sur le dos de l'alcool, je ne peux pas avoir une hallucination aussi élaborée, mon esprit n'est pas tordu à ce point ! J'ouvre la porte adjacente et tombe sur la salle de bain. Parfait. Je me jette sur l'armoire à pharmacie, ignore volontairement mon reflet. « Ok, on prend quoi quand on va clamser ? » Je prends les flacons un par un puis les passes à Déborah. Je n'y connais foutrement rien aux médocs !

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Déborah H. White
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Merry Christmas bitch | Ashleigh & Déborah EmptyJeu 27 Aoû - 13:22



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Ashleigh & Déborah

« Pour me faire pardonner, ce soir, je paye ma tournée. » Déborah sourit en réponse, lève son verre à l'idée, au future, au moment qu'elles passeront ensuite, quand elles seront de retour dans la vraie vie, entourées de vrai gens. La vie un peu crasse, un peu dure, qui laisse des marques, des écorchures, des bleues à l'âme mais qui malgré tout semble infiniment plus belle que la mascarade à laquelle elles participent en ce moment. Elle ne lui dit pas qu'elle avait prévu la coup, que, de toute façon, elle ne lui laissait pas vraiment le choix à la jolie blonde, qu'elles seraient aller boire jusqu'à en oublier leur nom dès qu'elles auraient quitté l'antre du diable même si Ash n'avait pas proposé. Non elle ne précise pas, mais ses yeux qui pétillent de malice le font à sa place. Le brennan au retour c'était compris dans le deal, Déborah n'a signé que pour le package : réunion de famille + tournée des bars. Ils y a des choses qu'y ne vont pas séparément. Sinon on ne tient pas le coup. « Et si on a encore de la place quand le soleil se sera barré, je t'offrirais même une bonne pizza bien grasse. Du diabète dans un carton, ouaip. » « Toi, tu sais parler aux femme, chérie ! M'étonne pas que j't'ais laissé m'passer les menottes tiens. » Elle agrémente sa réponse d'un clin d’œil qui dit tout. Un peu taquin, un peu coquin. Un peu tout ce qu'elle voudra. Dédicace à Beverly. Et puis elle se marre et elle siffle son verre comme si de rien n'était. Comme si ça ne brûlait pas la gorge et épargnait l'estomac. Mais elle n'a pas le temps de se faire resservir que l’impensable se produit. Et leur rire meurt sur leurs lèvres à la vision de Mme Monaghan jouant à la relation mère/fille. Elles ne l'ont pas vu venir ça. Pas prévu, pas anticipé. Ça sort de nul part et ça leur retourne le cerveau comme pas permis.

Alors elles s'inventent des théories. Peut-être un peu fumeuse, un peu bancale, mais, après tout, toujours plus plausible qu'un amour filial surgissant du néant par la simple volonté du saint-esprit. On ne se réveille pas soudainement mère aimante sans aucune raison, ça n'a pas de sens. « Ça collerait aussi avec l'idée du suicide collectif, elle veut nous emmener dans la tombe avec elle... » Le suicide. Encore. La réponse à toutes les questions qu'elles se posent. La réponse qui revient souvent. Trop souvent. Comme si tous les signes tendaient vers leur mort imminente. Et pourtant elles sont toujours là, à siroter leur vodka, tranquilles. Les connes. Elles auraient du attraper D. et Deklan par la main depuis longtemps et foutre le camp de ce lieu pourri qui veut leur peau. Mais non. A croire que leur instinct de survit n'est pas des plus développés. Ou qu'elles même ont conscience que cette idée qui leur trotte au creux du crâne n'est alimentée que par l'ennui profond que cette vie de banlieusard leur inspire. Sûr qu'à leur place, elles, elles se seraient tirer une balle. Sûr qu'à leur place le suicide serait la seule réponse approprié. Mais elles ne sont pas à leur place et leur petite vie semble leur convenir aux autres. C'est sûrement ça le plus triste dans l'histoire d'ailleurs. Que cela leur convienne. « C'est con, j'me voyais déjà dans sa bagnole, cheveux au vent... » « C'est pas une fiat 500 rose qu'elle a t'a mère ? Ça aurait ruiné ton image de toute façon... » Elle imagine la blonde au volant de la voiture pour poupée Barbie qu'elle a aperçue dans l'entrée. Le rendu est incongrue, cocasse, comme d'imaginer un biker sur un tricycle pour enfant de trois ans. Ça ne colle pas. Et ses magnifiques cheveux couleur platine n'y changeront jamais rien. Ash, Déborah l'imagine plus au volant d'une de ces vielles voitures dont les mecs aiment faire collection. Elle pourrait pas vraiment dire quelle marque exactement, elle y connaît rien en voiture. Si déjà elle pouvait s'offrir le tricycle justement elle serait contente alors... Alors elle chasse ses idées qui ne mènent nulle part de ses pensée et se reconcentre sur la situation présente. « C'est vrai que si elle est en train de crever, on devrait trouver des médocs ou autre dans sa piaule... Ou dans la salle de bain... » Pour un peu Debbie verrait presque les méninges se mettre à tourner dans la tête de son amie, et ça l'amuse la petite White. Ça l'amuse même beaucoup. Elles vont jouer les détectives ! Se lancer dans une intrigue du club des cinq, avec moins de chien et sûrement moins d'esprit enfantin, mais il n'empêche. Ça lui rappelle des souvenir tout ça, des rêves de gosses, de sa période où elle aspirait à sauver le monde et traquer le crime. Ouais, même elle, la petite Déborah, l'enfant terrible de Goodrich, elle l'a eu sa phase super-héroïne, celle où l'on rêve de grandeur et de sauver la veuve et l'orphelin. Ça lui est passé vous me direz, mais ça ne l'empêche pas de trouver l'idée palpitante. Qui sait, elle se trouvera peut-être un talent fou pour débusquer les indices et résoudre les mystères.  « C'est parti. » le verre de Ash claque sur le comptoir et Déborah suit son mouvement, vidant d'une levé de coude maîtrise le shooter qui l'attend avant de s'élancer à la suite de son amie dans les profondeurs de la demeure.

« Je deviens un élément de déco... » « Mais un magnifique élément de déco, ma chère ! » Souligne Debbie, amusée par les photos qui pendent dans la cage d'escalier, image idéalisée d'une famille unie qu'elle sait n'avoir jamais existé. Comme Ashleigh, elle se penche sur les clichés, observant les gamins blond qui y apparaissent à intervalle régulier, presque surprise de reconnaître les traits de son amie derrière les joues rondes et sourire mutin de la gamin qu'elle y aperçoit. Tout le monde sait que chacun d'entre nous à un jour été un enfant, un bambin pas bien malin qui courait dans tous les sens et s'écorchait les genoux, oui, tout le monde le sait, mais il y a un gouffre entre savoir et voir. Ça jure un peu avec l'image de la détective accoudée au bar entrain de s'enfiler des godet ou fièrement dressée sur ses patins à roulette entrain d'expulser d'autre filles de la piste, ça jure un peu avec l'image que Déborah a toujours eu d'elle. Elle se serait plutôt attendu à voir des clichés d'enfant couvert de boue et d'écorchure, de grand sourire aux lèvres, fières de leur connerie. Mais bien sûr ce n'est pas le genre de photo qu'on affiche dans les maisons digne de ce nom. Alors c'est une Ash bien policé qu'elle découvre et tout ce qu'elle arrive à penser c'est que décidément les photos ça ne rend justice à personne. Arrivé sur le palier du première étage Ash commence à ouvrir les portes aux petit bonheur la chance. Apparemment elle connaît aussi bien les lieux que la jeune White. Un signe de plus qu'elles n'ont rien à faire là. C'est un peu comme entrer par effraction. Bien sûr on leur a ouvert la porte, on les à inviter à entrer, mais elles ne sont sûrement pas pour autant les bienvenues où elles se trouvent. Parce que si les deux premières pièces ne dévoilent rien de très intéressant, la troisième est une autre histoire. Déborah ne fait qu'entrevoir la pièce avant qu'Ash ne referme la porte, visiblement un peu plus secouée qu'elle ne voudrait le laisser paraître. Debbie n'a vu que du coin de l’œil des vestiges de souvenirs, mais avec la tête qu'ils ont réussi à tirer à Ashleigh, il ne lui en faut pas plus pour comprendre qu'il y a derrière cette porte quelque chose qui ne devrait pas y être, quelque chose d'intime, de personnel, qui ne la regarde nullement. Alors elle ferme sa gueule la petite White. Elle ne dit rien et suis la Monaghan dans la salle de bain qu'elle vient de découvrir à leur droite.  « Ok, on prend quoi quand on va clamser ? »  Assise sur le bord de la baignoire, Déborah attrape les flacons qu'elle lui lance et les examine rapidement. « Celui-là je sais pas ce qu'il fait » lâche-t-elle en renvoyant une des boites jaunes à son amie «  Mais celui-là, c'est pas le cancer qu'il soigne. » Deroxat qu'on peut lire sur l'étiquette. Ouvrant le couvercle, elle laisse tomber quelque gélule dans la paume de sa main avant de les faire tourner entre ses doigts. Ça lui rappelle des souvenirs. Et pas forcément des très bon. « On m'en a prescris quand j'avais 16 ans. Je les ai jamais pris mais à priori ces conneries servent à soigner la dépression. » Après la mort de Faith, on avait voulu la bourrée d’antidépresseur en tout genre. Elle les a tous foutu au fond de l'évier mais elle n'en garde pas moins une bonne connaissance pharmaceutique sur la question, même s'en en avoir jamais ingurgité un seul. « Et ceux-là, c'est des psycho-régulateur, conseillé en cas de trouble de l'humeur, bipolarité, dépression.... » Déborah se relève en prenant appuis sur la baignoire et vient à son tour fourrer son nez dans les petite pilules magique Mme Monaghan. « Putain, ta mère est mieux fourni que mon pharmacien, sérieusement ! Avec tout ce qu'il y a là dedans c'est peut-être dans le trafic de drogue qu'elle s'est lancée ! » Il y a de tous, du simple cachet de doliprane au médicament dont elle n'arrive même pas à prononcer le nom. « Sans vouloir paraître mélodramatique, au vu du nombre d'antidépresseur dont elle fait collection, c'est pas du cancer qu'elle est entrain de crever ta mère. On n'avait plutôt visé juste avec le suicide. Mon avis qu'il faudrait pas la laisser trop près d'un flingue chargé si tu vois ce que je veux dire. » D'un geste de la main, elle mime le flingue contre la tempe, la détonation. Et la cervelle qui explose est au bon vouloir de l'imagination de son auditoire. « Après je dis ça.... j'ai pas la moindre idée d'à quoi servent la moitié de ces conneries, alors peut-être bien qu'elle est en dépression parce qu'elle a le cancer qui sait.... Si on arrivait à prouver qu'elle porte un perruque pour cacher sa chimio on serait fixée. » Aller tirer sur les cheveux de Mme Monaghan ? Il ne faudrait pas lui demander deux fois pour qu'elle le fasse. La plongée au fin fond de la pharmacie de Madame perfection lui a laissé le goût amer des mauvais souvenirs au creux de la gorge et elle ne dirait pas non à un petit divertissement de ce genre.
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